Le départ de Kyle Korver, c’est aussi la fin d’une ère à Atlanta : une des meilleures de son histoire

Le 06 janv. 2017 à 08:18 par Bastien Fontanieu

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En apprenant le transfert de Kyle Korver cette nuit, de nombreux sentiments se sont mélangés dans la communauté des fans d’Atlanta. Soulagement, tristesse, joie, nostalgie, un mix qui représente aussi l’impact du sniper sur son équipe, pendant ses 5 années passées en Géorgie.

Il n’était pas le premier à prendre part au projet, ni le dernier à partir. Mais quand on se penchait sur les Hawks de ces dernières années et qu’un match se déroulait sous les ordres de Mike Budenholzer, un geste était répété au quotidien, chez les fans de la franchise comme ceux des adversaires. Un coup d’oeil, comme un réflexe, vers le numéro 26 aux chaussettes hautes. Et un soupir, en sachant pertinemment que le laisser seul était synonyme de ficelle claquée en fermant les yeux. Kyle Korver n’était peut-être pas le meilleur joueur de son équipe, celle qui réalisa notamment la saison régulière la plus prolifique de l’histoire des Hawks avec 60 victoires en 2015 puis une participation en Finale de Conférence, mais il était le représentant parfait du projet mis en place bien des années auparavant. Cette envie, souvenez-vous, de faire d’Atlanta une sorte de San Antonio de l’Est. Un entraîneur ayant vécu vingt ans avec Gregg Popovich, un meneur dragster, un pivot au QI basket exceptionnel et des joueurs progressant dans le centre de formation local. Paul Millsap qui devient All-Star, DeMarre Carroll qui se fait un nom, Kent Bazemore et Dennis Schröder nourris au biberon, tout était dupliqué en espérant qu’un jour, les efforts payeraient au printemps. Malheureusement, après deux échecs consécutifs en Playoffs et une page qui devait se tourner suite à des départs pressentis, le management d’Atlanta mené par Coach Bud coupait les ponts avec trois soldats fondamentaux. Trois hommes qui auraient pu continuer, mais avaient aussi la tête ailleurs, vers des terrains plus dorés. Carroll à Toronto pour commencer, puis Teague envoyé dans l’Indiana, et Horford signant à Boston. Ce n’était donc qu’une question de mois, avant que les deux derniers cadres du groupe soient remerciés pour leur investissement.

Et hier soir à New Orleans, en voyant Korver se faire transférer à Cleveland, c’est un petit groupe des plus émus qui se rassemblait autour du joueur. Comme Chris Vivlamore du Atlanta Journal Constitution le rapportait avec douceur, ceux qui avaient évolué aux côtés de Kyle avaient du mal à cacher leurs émotions. Bazemore ? Une pile électrique qui a appris à se contrôler et à mettre de l’ordre dans sa vie grâce au trentenaire. Schröder ? Quasiment le même profil, en y ajoutant un tir qui n’avait pas sa place en NBA lors de son arrivée chez l’Oncle Sam, et des repas à la maison pour améliorer son anglais. Sefolosha, Muscala, tous souhaitaient profiter des derniers moments passés avec Korver, car même si le joueur était doué à distance c’est surtout l’homme, représentant toute la solidité du projet construit à Atlanta, qui allait leur manquer. Quel signe plus évident, que celui de voir Paul Millsap trouver ses mots avec peine en apprenant la nouvelle. L’intérieur le disait lui-même, s’il est venu jouer chez les Hawks en 2013, c’était en grande partie pour continuer à bosser avec son ami du Jazz. Celui avec qui il enchaînait les heures de travail du côté de Salt Lake City, afin d’atteindre son potentiel maximal. Aujourd’hui, le All-Star est la dernière pièce restante de ce formidable groupe qui avait bercé Atlanta il y a deux ans. Et lui le sait, comme ses coéquipiers, qu’il ne sera qu’une question de jours avant de découvrir sa nouvelle destination. Les départs de Teague et Horford étaient peut-être marquants du point de vue de leur ancienneté, mais Korver était celui qui symbolisait le plus cette réussite historique chez les Hawks : un simple sniper devenu All-Star, dans un système léché.

Il y a des transferts qui n’échangent que des joueurs, et des transferts qui échangent des hommes. En faisant ses valises pour Cleveland, Kyle Korver laisse derrière lui d’immenses souvenirs, pour une Philips Arena qui a levé plus de 1000 fois ses trois doigts en l’air sur un de ses sublimes tirs à distance. Mais plus que le défilé de simples images, le départ du vétéran ferme aussi la page d’une belle époque à Atlanta, une période dorée durant laquelle les Hawks proposaient un basket de toute beauté.


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