Le Club des Losers – Cérémonie des médailles : Sam Hinkie quitte Philadelphie en héros

Le 18 avr. 2016 à 12:53 par Benoît Carlier

CDLMedailles

Alors que le coup d’envoi des Playoffs a été donné ce week-end, 14 franchises sont déjà en vacances et trois d’entre elles peuvent être particulièrement fières de leur saison. À vrai dire, on n’en attendait pas moins des Sixers et à moindre niveau des Lakers, mais Phoenix nous a surpris pour atterrir sur le podium du tanking 2015-2016. Mesdames et Messieurs, nous vous demandons de vous lever s’il vous plaît pour accueillir les meilleurs soldats de la saison qui vient de s’achever.

Avertissement : les statistiques que vous allez rencontrer sont particulièrement choquantes et conviennent uniquement à un public averti.

Or

Philadelphie 76ers

Bilan de la saison10 victoires pour 72 défaites, 25% de chances de choisir en premier à la Draft : doublés sur le fil par Minnesota et New York il y a un an, les Sixers ont appris de leurs erreurs. Ils se sont donnés les moyens de leur échec cette année et s’assurant de ne laisser personne dans leur rétroviseur dès le départ de la course pour délivrer une saison historique semblable à un miroir des Warriors qui reproduirait donc tous leurs faits et gestes à l’envers. Comme Golden State, les disciples de Brett Brown ont également réalisé une série remarquable dès l’entame (voir plus bas) et il s’en est fallu de peu pour qu’ils égalent le record de la pire campagne de l’histoire déjà détenu par Philadelphie justement. Une saison solide et maîtrisée de bout en bout à montrer dans toutes les écoles de tanking du monde. Sam Hinkie ne pouvait donc rêver d’une plus belle sortie, il restera comme le symbole du tanking nouvelle génération chez les Sixers mais plus généralement dans toute la NBA. Chapeau bas.
Le bon élèveJoel Embiid : présent sur la liste du roster des Sixers depuis près de deux ans, on attend toujours qu’il dispute son premier match dans la plus belle Ligue du monde. Mais quoi de plus admirable qu’un joueur payé par ses employeurs pour tweeter des mots d’amour à Rihanna et s’empiffrer dans son canap’ ? Dans le tanking, Jojo est déjà un vétéran.
Le bouletIsh Smith : arrivé comme un cheveu sur la soupe le lendemain de Noël, il a tenté de faire évoluer la culture que tentait de construire Sam Hinkie depuis quelques années en Pennsylvanie. Après une première partie de saison rêvée (1-30), ce petit meneur déjà passé par toutes les villes de plus de 20000 habitants disposant d’une équipe de basket a apporté la terreur et les victoires à Philadelphie avant de finalement rentrer dans le rang sous les conseils de son entourage. Un vrai poison qui doit à tout prix rejoindre une équipe qui joue le titre pour déménager sa poisse ailleurs que chez ceux qui travaillent pour de vrai.
La stat qui fait rêver0-18. Comme le bilan des Sixers après les dix-huit premiers matchs de la saison. Record des New Jersey Nets version 2009-10 égalé. Seul Kobe Bryant a réussi à stopper cette série hallucinante. Une symbolique forte pour le natif de Philly.
Vidéo de la saison

Tout va bien chez les Sixers.

Gold

Argent

Los Angeles Lakers

Bilan de la saison17 victoires pour 65 défaites, 19,9% de chances de choisir en premier à la Draft : c’était le scénario rêvé pour le Mamba. Décidant d’annoncer sa retraite en avance pour profiter des standing ovations dans chacune des salles NBA, Kobe Bryant sortira donc par la grande porte en prenant part à la pire campagne de l’histoire des Lakers. Une médiocrité qui dépasse le simple aspect sportif puisque les Gens du Lac feront aussi les gros titres dans les pages consacrées aux faits divers cette saison. Une année inoubliable en tous points pour fêter la retraite d’un grand champion. Mérité tout simplement.
Le bon élèveRoy Hibbert : l’époque où le géant de Georgetown était respecté sur les parquets est belle et bien révolue. Mais malgré ses plus petites moyennes aux points (6,1), rebonds (4,9) et contres (1,4) depuis sa saison rookie, il n’a jamais été question de le sortir du cinq majeur. Du très grand coaching pour le meilleur pivot de la Conférence Ouest, évidemment.
Le boulet

Jordan Clarkson : on a rarement vu un jeune aussi effronté du côté de Los Angeles. Drafté au second tour en 2014, le guard est déjà un starter indiscutable depuis près d’un an et demi sur les rives du Pacifique. Ses moyennes sont en augmentation et il essaye même de faire gagner des matchs à son équipe. Pas étonnant alors qu’il aille draguer des femmes d’âge mature en compagnie de Nick Young à Beverly Hills. Où est-ce qu’on t’a appris qu’un match se gagnait Jojo ?

La stat qui fait rêver20,7%. Soit le pire pourcentage de victoires de l’histoire de la franchise. Et ce n’est pas comme si c’était une jeune institution comme celle des Raptors. On savait que Kobe était un compétiteur mais là il se classe clairement au dessus de MJ. Ça ne fait plus de doute maintenant.
Vidéo de la saison

Tout va bien chez les Lakers.

Silver

Bronze

Phoenix Suns

Bilan de la saison23 victoires pour 59 défaites, 15,5% de chances de choisir en premier à la Draft : c’était la grosse cote de la saison. En faisant peau neuve cet été, les dirigeants déclaraient avoir des ambitions toutes autres que de squatter les bas-fonds de la Conférence Ouest. Mais le véritable plan de Ryan McDonough ne fait maintenant plus de doute. En provoquant les blessures de ses plus grands joueurs à la chaîne et en draftant le jeune Devin Booker, il savait très bien que cette saison allait lui servir de terrain d’expérimentation en plus de récupérer un très bon jeune à Brooklyn en juin prochain. Il ira jusqu’à sacrifier le talent du toujours très calme Markieff Morris et celui de Jeff Hornacek pour arriver à ses fins. Enfin quelqu’un qui sait ce qu’il veut !
Le bon élèveEric Bledsoe : en mettant un terme à sa saison le 26 décembre soit après 31 matchs, il a non seulement eu le droit aux plus longs congés payés de sa vie mais il a en plus rendu un fier service aux Suns qui ont pu continuer de tanker en toute sérénité. 20 points, 6 passes et 4 rebonds ça ne passe pas inaperçu sur un terrain et Phoenix n’en avait vraiment pas besoin cette saison. Toujours là pour rendre service “mini-LeBron”.
Le bouletDevin Booker : arrivé dans le désert en tout discrétion, le plus jeune joueur de la NBA est devenu la nouvelle coqueluche des fans en seulement quelques mois. Avec sa gueule d’ange et ses trois poils aux mentons, le nouveau venu de la confrérie de Kentucky a surtout été repéré pour son petit coup de poignet dévastateur du parking. À lui seul, il a coûté la vie d’une centaine de filets depuis le début de la saison et ses coups de chaud ont failli mettre les Suns dans de beaux draps quand ils ne visaient rien d’autre que la défaite. Une insolence qui va vite falloir corriger, si ce n’est pas déjà trop tard.
La stat qui fait rêver47. Soit le nombre d’années qu’il faut remonter dans l’histoire des Suns pour trouver la trace d’une pire saison que celle-ci.
Vidéo de la saisonTout va bien chez les Suns.

Bronze

Mentions spéciales : nous n’oublions pas non plus les Wolves, toujours fidèles au poste même si on les soupçonne de vouloir disparaître de nos radars la saison prochaine ainsi que les Nets qui réussissent l’exploit de terminer avec le 28è bilan de la Ligue malgré le cinquième budget le plus important de toute la NBA. Deron Williams et Joe Johnson n’ont pas assumé, heureusement que Brook Lopez est toujours là pour éviter des frais postaux supplémentaires à Sean Marks.

C’est avec un petit pincement au cœur que nous laissons ces champions vaquer à leurs occupations personnelles lors de ces vacances bien méritées. Les trois médaillés du jour auront clairement été les plus méritants cette saison et on espère qu’ils continueront à nous faire rire avec leurs choix lors de la Draft. On se retrouve le 17 mai à la loterie les gars !

Tableau des médailles

TableauMedailles

Couverture : Montage TrashTalk