Hommage à Oliver Miller, le heavyweight champion des heavyweight mangeurs dans l’histoire

Le 06 avr. 2016 à 17:31 par Bastien Fontanieu

Oliver Miller

Ils sont fort nombreux, à avoir marqué la NBA dans les années 90. Par leur jeu, par leurs statistiques, par leur impact culturel, par exemple. Mais dans le cas d’Oliver Miller ? C’est un autre aspect du sport qui l’a rendu légendaire : celui de la bouffe.

Pour entrer dans l’histoire de la Ligue, il n’y a pas forcément besoin de remporter des bagues et de faire la couverture des magazines pendant plusieurs semaines consécutives. Chacun s’y retrouve, chacun emprunte une porte, à sa façon. Certains comme Shawn Marion aveugleront des centaines de fidèles à cause d’une mécanique de tir affreuse, d’autres comme Birdman éblouiront des wagons de passionnés grâce à des tatouages venus d’ailleurs. Un Mark Eaton par-ci, un Muggsy Bogues par-là. C’est aussi ça, la NBA. Et on l’oublie trop souvent. Un gigantesque supermarché pour chercheur de personnalités mémorables, d’athlètes aux parcours si différents, mais partageant pourtant la même passion. Du moins, on pensait en dire autant concernant Miller, né le 6 avril 1970 et issu d’Arkansas en 92 avec la balle orange pour plat principal ainsi qu’un combo mobilité/mains de fou en dessert. Un menu qui changera malheureusement assez rapidement, puisque le natif de Fort Worth dans le Texas se transformera petit à petit en foodtruck humain, la balance explosant peu après son arrivée chez les grands : 135… 140… 145… 150 kilos, la légende raconte qu’il aurait même taclé la barre des 160 pendant sa dernière saison NBA, en 98 avec les Raptors. Car oui, la carrière étoilée d’Oliver ne dura pas aussi longtemps que sa pause goûter, son parcours au top du top prenant des virages mythiques au début des années 2000.

La liste ? Faisons-la ensemble. Et pour vous trouver une image digne du joueur, disons simplement que le nombre d’équipes dans lesquelles Miller a joué fût probablement équivalent au nombre de repas qu’il engloutissait chaque jour. En sortie de Canada dès 98, la boule passera par Iraklio (GraisseGrèce), Znicz Pruszkow (Pologne), le Southern California Surf (en ABA), les Harlem Globe Trotters, les Gary Steelheads (en IBL), les Dodge City Legends (en USBL), les Dakota Wizards (CBA), l’Indios de Mayagüez (Porto-Rico), Fujian Xunxing (Chine), les Texas Tycoons (ABA), les Arkansas RimRockers (ABA), les Arkansas Rivercatz (ABA) et enfin la Lawton-Fort Sill Cavalry (PBL). Non, nous n’avons inventé aucun nom. Oui, Miller a bien parcouru tout ce chemin, entre trois dîners et quatre parts de pizza. Un globe-trotter de la gonfle et du self-service, qui raccrochera ses pompes avec sa fourchette en 2010, après une carrière tout simplement mémorable. C’est simple, même les Globe Trotters l’excluront car sa dalle prenait le dessus sur son taf. La suite ? Presque rien, juste un an de prison pour avoir sorti son gun en plein barbecue dans le Maryland en 2011, et menacé un type serviette autour du cou. Difficile de savoir si la cible était le cuistot du coin auteur d’une sauce un peu trop épicée pour les wings, mais pour un point d’exclamation sur un parcours exceptionnel, on ne pouvait demander mieux. Voilà ‘en gros’ (sic) l’histoire d’Oliver Miller, ce phénomène qui donne le sourire à n’importe quel fan de basket ayant tapé du cuir dans les années 90, ce monstre vivant qui rendrait svelte Glen Davis et Mike Sweetney devant un miroir, ce perdant de la loterie génétique qui a finalement marqué la NBA à sa façon.

Le Hall of Fame de Springfield n’accueillera probablement jamais un client de la sorte, tout comme de nombreux restaurants situés sur la Côte d’Azur. Mais dans le notre ? Oliver Miller a son ticket gratuit, son coupon de réduction à utiliser au comptoir, afin de repartir avec un milk-shake et de nombreux applaudissements. Car marquer autant sa génération en ne tournant qu’à 7 points et 6 rebonds de moyenne en carrière, c’est énorme. Exactement.

Source image : Complex