Les Warriors enchaînent en fermant les yeux : 121-106, pas de trauma pour OKC cette fois

Le 04 mars 2016 à 07:29 par Bastien Fontanieu

Warriors

Modèle différent, joueurs en forme différents, mais le résultat reste le même. En retrouvant leur meneur à la maison, les Warriors ont su accélérer quand il le fallait pour s’offrir une nouvelle victoire historique, 121 à 106 hier soir.

Oui, historique, car en validant cette 44ème victoire consécutive à la maison, les Bulls de Jojo et Pippen en 96 ont déjà eu de la visite. Alors que certains prévoient déjà que les deux clans se croiseront vers le début du mois d’avril afin de se chamailler autour des 72, c’est un tout autre record qui a été égalé par les Warriors et qui deviendra probablement le leur : une dernière défaite devant leur public qui date d’il y a plus d’un an (27 janvier 2015), quand Derrick Rose et compagnie étaient venus s’imposer en Californie. Et depuis ? Rien, personne, pas même le Thunder qui avait pourtant déroulé le plan de jeu idéal, une nouvelle fois, pour tenter de faire tomber la bête. Une bonne défense sur le pyromane qui commençait pourtant bien, un jeu offensif agressif afin de faire payer le replacement très moyen des hôtes, une bonne puissance intérieure et un banc un peu plus consistant devaient suffire. Devaient, oui devaient, comme on pensait que les hommes de Billy Donovan devaient terminer le travail, en menant 80 à 71 dans le troisième quart-temps et même d’un petit point à l’entame de la dernière période. Oui mais le problème, encore une fois, c’est que les Warriors ont montré leur domination dans leur propre sport, avec une notion qu’on avait presque oubliée depuis le temps. C’est que cette équipe, hélas pour la compétition, peut s’adapter à tout type de configuration.

Et hier soir, face à un Thunder qui mettait la pression sur les joueurs de Steve Kerr, c’est un tout autre type de jeu qui a été proposé lors des 20 dernières minutes. Alors comme ça, on ne fait pas l’effort défensif afin de lancer des contre-attaques ? On refuse de réaliser les rotations pour gêner Durant (9 pertes de balles au final) ? On laisse Westbrook taper des tomars en transition (8/24 au final) ? Parfait, temps-mort de Steve Kerr, gueulante générale, suivie par Draymond Green et Andrew Bogut, le duo relançant tout le monde avec une pression qui donnera des idées aux extérieurs. La vague Warriors se lance, tout le monde barricade les portes du côté d’OKC mais ce qui est inévitable se déverse sur les troupes du Thunder : un run dévastateur, celui qui fait peur à tous les autres entraîneurs de la Ligue, et qui plongera les visiteurs dans une tourmente inarrêtable. Numériquement, cela représentait un 50 à 26. Mais stratégiquement et physiquement parlant ? On avait plutôt droit à un tsunami humain, de couleur jaune et blanche. Les Warriors n’avaient pas un Stephen Curry aussi saisissant que la semaine dernière (5/15 de loin), les Warriors n’avaient pas la meilleure défense de leur campagne (80 points encaissés en 30 minutes), les Warriors pouvaient à peine compter sur Andre Iguodala et les Warriors était une nouvelle fois battus au rebond. Sauf que sur ce match, en voyant un scénario comme celui-là, Steve Kerr a compté sur Marreese Speights et des stops défensifs de rêve, changeant son approche du match en transformant la rencontre en une séance de torture. Une manipulation tactique dont OKC ne se relèvera pas. Fin du match sur des bombes de Curry, rien à faire contre eux ni contre lui.

Tel un pro-gamer sur son ordinateur, Kerr et ses hommes sont tout simplement devant un clavier, prêts à appuyer sur les bons boutons quand il le faut. Hier soir, la victoire n’était pas aussi spectaculaire et émotionnelle que celle de samedi dernier, mais elle était d’une expérience remarquable. Car lorsqu’il a fallu switcher de OFF à ON ? Les soldats de Californie se sont définitivement échappés. Victoire record, dans un modèle du genre : celui de la maîtrise stratégique.

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Source image : NBA on ESPN


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