Les Warriors s’offrent Boston en double-prolongation : 124-119, meilleur-match-de-la-saison !

Le 12 déc. 2015 à 05:08 par Bastien Fontanieu

Complètement fou, irrespirable, bercé par des performances exceptionnelles et des actions incroyables, ce Celtics-Warriors du 11 décembre 2015 restera dans l’histoire : une défaite pour Boston certes, une série prolongée par Golden State également, mais surtout un match fantastique.

Difficile de savoir par où commencer, quand vous vivez une rencontre aussi belle, aussi intense, bourrée d’images fortes et de ce petit plus qui rend des moments de sport indescriptibles. Hier soir dans le Massachusetts, la planète basket était rassemblée comme un dimanche matin à l’église, célébrant pour l’occasion la résistance locale face au visiteur surpuissant. Golden State, son meneur flashy qui a vécu un cauchemar avec Avery Bradley dans son short, son record d’invincibilité et ses couleurs chatoyantes : oui, les Warriors ont bien prolongé leur série en quittant Boston avec une victoire. Mais que ce fût dur pour la bande à Luke Walton, devant puiser dans leurs plus grandes ressources afin de maintenir la case des défaites toujours aussi vierge. Il aura fallu un Draymond Green absolument monstrueux, réalisant le premier five-by-five de la NBA depuis un certain Nico Batum, avec 24 points, 11 rebonds, 8 passes, 5 interceptions et 5 contres. Une ligne hallucinante, qui résumait finalement assez bien la beauté de ce match épique, une rencontre dans laquelle le champion en titre tendait de nombreuses fois la joue pour se faire battre. Dans le temps réglementaire comme en prolongation, les Warriors ont semblé prêts à baisser les bras, mais en face un certain manque d’inexpérience et d’exécution ont manqué à Brad Stevens et compagnie. Il aura fallu s’en sortir avec un MVP plus maladroit que jamais, loupant 18 tirs et perdant 8 ballons sur la rencontre, le pitbull Bradley offrant une des plus belles performances défensives enregistrées cette saison. Il aura fallu des rebonds défensifs bien boxés, des coups de sifflets aléatoires, faire avec l’absence de Klay Thompson et se battre contre un public bouillant pour repartir vivant.

Et pourtant ? Le sentiment général suivant le buzzer final était d’applaudir les gladiateurs. Car oui, dégoulinant de sueur après avoir poussé l’armée divine jusque dans ses derniers retranchements, les Celtics n’ont pas à rougir. Ils y étaient, presque, là, tenant l’exploit du bout des doigts et pouvant écrire l’histoire en s’appliquant jusqu’au dernier moment. Le stylo en main, la première page ouverte, les soldats de Beantown avaient tout pour ce faire, mais c’est aussi la façon dont cette équipe a été construite qu’on a vu certaines limites. Bien évidemment, on les connaissait déjà tous, plus ou moins : groupe complet, pas de véritable star, donc difficile de boucler un match, et on joue au petit bonheur la chance en croisant les doigts pour que ça passe. Kelly Olynyk (28 points), Evan Turner (13-9-6) et Isaiah Thomas (18-10), tentant chacun leur tour de trouver la faille, de prendre les choses en main et tenir le regard avec ces demi-dieux de la balle orange. Oui, pour ça et bien plus encore, on peut là aussi applaudir cette équipe perdante. L’exécution de fin de match aurait pu être meilleure, certaines rotations aussi, mais au final ce n’était pas vraiment ça le plus important. Chez les Celtics hier soir, il y avait un fighting spirit dingue, digne des plus belles séries de Playoffs, et qu’on aimerait justement retrouver au printemps prochain. Rien qu’en voyant ce qu’ils ont proposé hier soir, on en redemande. Rien que pour le thriller de cette 24ème victoire consécutive pour les Warriors, on en redemande. Rien que pour la défense imposée à Curry ou le calme de Golden State face à l’adversité, on en redemande. Et que ce soit concernant les futures semaines à Boston ou la série de victoires de GS, on veut revenir sur cette rencontre tout au long de l’année et la maintenir tout en haut de notre pyramide.

Hier soir, c’est tout simplement le meilleur match de la saison régulière qui a eu lieu, sur le parquet du TD Garden. Un succès qui prolonge la série des Dubs avant de se rendre à Milwaukee ce samedi, mais peu importe ce qui se passera dans le Wisconsin : on a tellement pris notre pied à Boston qu’on en rêve encore. Merci messieurs, ce fût fabuleux. Sans mauvaise blague, si vous pouvez nous remettre ça le premier avril à GS, on signe direct.

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Source image : ESPN


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