Le Club des Losers – Épisode 1 : départ en trombe des Nets, Philly ne perd pas ses bonnes habitudes

Le 12 nov. 2015 à 20:25 par Benoît Carlier

Le Club des Losers Couverture

Loin, très loin des Playoffs, une poignée d’irréductibles losers résiste encore et toujours à la pression du résultat. Dans un championnat parallèle au nôtre, certaines franchises au talent plus que discutable s’adonnent à une pratique étrange, allant jusqu’à remettre en cause le principe même du sport selon Pierre de Coubertin : le tanking. Défaite après défaite, humiliation après blowout, TrashTalk suivra pour vous le meilleur du pire en NBA, ces équipes prêtes à tout pour truster la dernière place du classement, synonyme de meilleure chance à la grande loterie du mois de mai. À vos marques, prêts, reculez !

Avertissement : les statistiques que vous allez rencontrer sont particulièrement choquantes et conviennent uniquement à un public averti.

(#1)

Philadelphie Sixers

Bilan de la quinzaine0 victoire pour 8 défaites : impressionnants de régularité, les 76ers commencent cette nouvelle saison comme ils ont fini la dernière… et la précédente aussi. Sam Hinkie est aux anges et les fans constatent même quelques progrès au sein de leur effectif de D-League. Bref, tout le monde est content.
Il faut changer…– Jahlil Okafor : Sam Hinkie aurait pourtant dû s’en douter en sélectionnant un champion universitaire. Déjà insolent en tournant le dos à la tradition locale qui veut que chaque rookie prenne une année sabbatique en sortant de la fac, v’là en plus que le môme empile les pions comme son équipe collectionne les défaites. On mettra ça sur le compte de l’insouciance, mais il va vite falloir que ça change…
Il faut continuer !

– Joel Embiid big up obligatoire à la future doublure de Rudy Gobert dans la raquette des Bleus. Le plaisantin a décidé de redoubler son année de césure puisque son copain du dessus l’a snobée. Ça nous promet encore beaucoup de LOL sur Twitter cette histoire.

La stat qui fait pleurer21,6%. Comme le pourcentage de victoire de Brett Brown sur un banc NBA soit 37 victoires en 171 rencontres. Seul Brian Winters a fait pire sur un nombre de matchs aussi important.
La photo de la quinzaine

Sixers fans

On radote peut-être, mais ces fans sont vraiment les meilleurs de la Ligue !
Source : Elizabeth Robertson – Philly.com

Gold  

(#2)

Brooklyn Nets

Bilan de la quinzaine1 victoire pour 7 défaites : l’intersaison porte déjà ses fruits à Brooklyn où Jarrett Jack et ses potes donnent des envies d’ailleurs à Lionel Hollins après seulement deux petites semaines de compétition. Il est loin le temps où il dirigeait l’une des défenses les plus redoutées de la ligue à Memphis. Aujourd’hui, c’est plutôt ambiance « open-bar » au Barclays, et alors que dire de l’attaque, 29è de la Ligue avec 92,4 points de moyenne par rencontre. Courage !
Il faut changer…– Brook Lopez on pensait qu’en signant son contrat de 60 millions de billets pour les trois prochaines saisons, le frère jumeau de Robin allait tranquillement se laisser vivre à Williamsburg après une saison 2014-15 exténuante. Le pivot va gentiment devoir lever le pied s’il ne veut pas se mettre à dos ses dirigeants. Pourquoi ne pas prendre exemple sur l’escroc qui figure sur la ligne juste en dessous ?
Il faut continuer !– Joe Johnson : en effet, l’ancien pistolero des Hawks vit plutôt bien son contrat, le deuxième plus gros de la ligue on le rappelle pour ceux qui auraient la mémoire courte. Comme les billets de 100 balles, « Jéjé » prend un jour après l’autre sans penser au suivant. Du grand art tout simplement, comme on vous le rappelait ce dimanche en vous proposant son évolution lors des dernières années : 15.8 points puis 14.4 puis 10.3 par match. 21.466.718$ puis 23.180.790$ puis 24.894.863$ par saison. On ne peut que s’incliner.
La stat qui fait rêver0-18. Comme le record all-time du meilleur de saison l’histoire du tanking détenu par les Nets de 2009. D’où notre question, peuvent-ils faire mieux que leurs prédécesseurs du New Jersey cette année ? On se rappelle que les Sixers étaient passés tout près de réaliser cet exploit avant de chuter à Minneapolis l’an dernier, preuve de l’extrême difficulté de cette performance.
La photo de la quinzaine
Nets

Courage Lionel, c’est pour la bonne cause.
Source : NBA League Pass

Silver

(#3)

Los Angeles Lakers

Bilan de la quinzaine1 victoire pour 7 défaites : Kobe ou pas, il semblerait que les Angelinos tiennent vraiment à leur pick de Draft protégé pour les spots 1 à 3. Toujours sous la coupole de l’un des plus grands coachs que cette ligue n’ait jamais connu, les pourpres et ors ont réalisé un départ canon. Cette fois c’est sûr, les Lakers et les Clippers ne vivent vraiment pas dans le même monde !
Il faut changer…– Julius Randle : frustré de ne pas concourir dans la catégorie des rookies cette saison pour 14 malheureuses petites minutes, le sophomore donc a décidé de gâcher la fête en Californie (11,9 points, 8,3 rebonds et 2,9 assists de moyenne). Il faut rapidement lui apprendre les bonnes manières, c’est-à-dire à filer la gonfle au numéro 24, surtout lorsque celui-ci affiche de tels pourcentages !
Il faut continuer !– Kobe Bryant : à 37 ans, il a totalement intégré les nouvelles valeurs de sa franchise de cœur et se donne à fond dans ce sens. Avec lui, le pick est presque déjà protégé : 16,5 points mais à 32% au tir et 20,8% du parking. On dit merci « Black Mamba ».
La stat qui fait pleurer4. Comme le nombre d’actions figurant sur le playbook de Byron Scott cette année. 1) Iso Kobe, 2) Iso Clarkson, 3) Iso Lou Williams 4) Iso “Swaggy-P”.
La vidéo de la quinzaine
On a beau faire les effrontés comme ça, ça va nous faire tout drôle de le voir s’en aller. Surtout quand il va prendre la suite de Byron Scott sur le banc et choisir lui-même son successeur pour les vingt prochaines années lors de la Draft…

Bronze

Médaille en chocolat

Sacramento Kings

Bilan de la quinzaine2 victoires pour 7 défaites : seule équipe à avoir connu le succès à plus d’une reprise au sein de ce classement, les gars de la capitale californienne ont déjà envoyé du petit bois depuis le 27 octobre. L’asile a intégré ses nouveaux internes avec beaucoup de professionnalisme et les résultats ne se sont pas faits attendre avec en bonus une nouvelle bagarre entre George Karl et DMC.
Il faut changer…– Marco Belinelli : le camion pizza s’est trompé d’adresse cet été et le voilà prisonnier du plus grand cirque du monde. Tomates, jambon, fromage, olives, l’ancien sniper de la maison des Spurs essaye de remonter la note Yelp des Kings (11,8 points à 37,2% depuis le parking de la Sleep Train Arena), sans espoir…
Il faut continuer !– DeMarcus Cousins : c’est avec un petit sourire narquois que nous avons vu fleurir de nouvelles rumeurs de trade concernant « Boogie » ces derniers jours. Un classique à Sacto qui prouve l’excellent taf du kid de l’Alabama qui est déjà allé bouder dans son coin à quatre reprises en neuf matchs après s’être pris la tête avec un certain Achille à Los Angeles. On préchauffe tranquille chez les Kings.
La stat qui fait pleurer

7. Comme le nombre de matchs joués par Sacramento à domicile depuis le début de la saison pour le bilan que l’on sait. Ça nous promet une belle ambiance lors du premier road-trip à l’Est qui se profile à l’horizon.

L’image de la quinzaine

Rajon Rondo porte ses nouvelles couleurs avec fierté. Source : http://www.lakersnation.com/

Rajon Rondo porte ses nouvelles couleurs avec fierté.
Source : http://www.lakersnation.com/

C’est avec un plaisir non dissimulé que nous retrouvons quelques têtes familières dans ce classement qui vient nous rappeler qu’on ne s’improvise pas professionnel du tanking du jour au lendemain. Ainsi, Portland et Denver sont les grands perdants de cette première quinzaine de compétition, eux qui affichent presque des bilans positifs après une petite dizaine de matchs. Ils vont plutôt devoir observer les Nets qui semblent bien décidés à jouer les trouble-fêtes au sein de ce classement après des années d’errance en Playoffs. On en profite aussi pour faire une petite dédicace aux Pelicans que l’on n’attendait pas si en forme cette saison et qui pourraient bien s’immiscer dans notre prochaine édition s’ils parviennent à garder le cap pendant deux semaines.

Couverture : Artkor 7 pour TrashTalk