Insane in their brains : quand les Sacramento Kings veulent mettre à l’amende Arkham

Le 28 oct. 2015 à 12:30 par David Carroz

cerveau des sacramento kings

Alors que la saison débute, tous les fans se demandent comment l’exercice va se dérouler pour leur franchise favorite. Le titre, les Playoffs, une belle progression… les objectifs diffèrent. Mais une équipe sort du lot puisqu’elle pourrait ravir ses supporters d’une façon bien moins banale : en n’explosant pas d’ici le mois d’avril. Les Kings – puisque c’est de l’asile de Sacto dont nous parlons – disposent d’un potentiel alléchant. Pour gagner des matchs comme pour partir complètement en vrille. Petite prévision d’un avenir qui pourrait bien nous faire marrer au cours des prochaines semaines.

Des Kings alléchants…

D’un point de vue basket pur, les raisons d’avoir le sourire existent clairement dans la capitale californienne. Avec comme franchise player le pivot le plus talentueux de la Ligue, la base est belle alors que les postes 5 dominants sont des denrées rares en NBA. DeMarcus Cousins est une bête, capable de sortir 20 points, 10 rebonds et 4 passes dans un mauvais soir, soit des stats que de nombreux centers ne produiront jamais dans leur vie. À ses côtés, Rudy Gay est bien plus performant que dans le passé en étant la seconde option offensive de l’équipe et non plus le go-to-guy. Dans ces conditions, il bénéficie de plus de liberté quand il reçoit la balle puisqu’il termine la saison dernière avec 21,1 points par rencontre, record en carrière. Avec l’arrivée de Rajon Rondo cet été, les deux scoreurs des Kings vont pouvoir bénéficier d’un meneur passeur pour les alimenter en abondance. De quoi bien changer leurs habitudes puisque les derniers point guards à Sacto étaient plutôt des croqueurs, comme Isaiah Thomas ou Tyreke Evans. Même Darren Collison est dans ce registre, plus attiré par le panier que par la passe. La signature de l’ancien Celtic est peut-être une mauvaise nouvelle pour le titulaire du poste l’an dernier aux Kings qui aspire à être dans le 5, mais il a souvent brillé par le passé en sortie de banc. Un rôle qu’il va donc retrouver et qui offre de la profondeur aux Californiens.

sacramento kings

Rondo – Gay – Cousins sera le Big 3 des Kings mettant fin au Fat 1
Source : Bleacher Report

Des premiers noms qui forment une ossature solide aux hommes de George Karl. Surtout que les compléments chez les Kings sont loin d’être des chèvres. Parmi les recrues estivales, Kosta Koufos viendra faire souffler DMC. Il n’est certainement pas au niveau de DeMarcus, mais il peut suer 15 minutes par rencontre sans être un boulet pour son équipe. C’était son métier à Memphis les deux dernières saisons. Autre nouveau visage, Marco Belinelli va ajouter une menace extérieure pour donner plus d’espace aux intérieurs. Si Ben McLemore montre plus de consistance et prouve que sa sélection à la 7ème place de la Draft 2014 était méritée, le duo avec l’Italien peut ouvrir des brèches intéressantes. Au rayon des jeunes également, le pick de cette saison – Willie Caulein-Stein – va ajouter de la défense qui n’est pas toujours le fort des Kings. Du potentiel qu’il faudra exploiter. Le tout sera chapeauté par le calme d’Omri Casspi et l’expérience de Caron Butler. Pas de quoi viser le titre, mais atteindre les 45 victoires.

…mais aussi schizophrènes

Enfin ça c’est l’éventualité dans laquelle tous les membres des Kings pensent bien à prendre leurs petites pilules chaque soir avant de se coucher pour ne pas partir en vrille. Parce que si le potentiel de jeu est là, celui de pétage de plomb aussi. Même avant cela, des doutes subsistent quant à la complémentarité de l’ensemble et l’état de forme des troupes. Rajon Rondo, celui qui doit être le monsieur plus qui emmène les Kings plus haut, n’est pas encore complètement revenu à son niveau depuis sa blessure au genou. Alors qu’il devait déjà faire franchir un palier aux Mavs l’an dernier, il a finalement coulé Dallas et vu sa cote chutée. En plus de ses prestations bien en-deça des attentes placées en lui, son comportement a clairement laissé à désirer. Son caractère de cochon est connu depuis longtemps, mais jamais cela n’avait été mis en exergue à ce point. Sera-t-il le loup dans la bergerie ? Ou plutôt un autre canidé qui vient dans la meute ? Parce que des cas sociaux, il y en a d’autres dans le vestiaire des Kings, dans des registres différents.

DeMarcus Cousins est lui aussi une belle tête de lard. Si l’équipe gagne, tout va bien pour lui et les autres sont ses amis. Typiquement, le pivot adorait Tyrone Corbin lorsqu’il était l’adjoint de Mike Malone et que les Kings présentaient un bilan positif. Mais lorsque Ty a pris les rênes de la franchise et que les résultats ont décliné, la relation a changé. Cette fois-ci, ça ne part pas sur de bonnes bases avec George Karl qui ne semble pas fan de son franchise player, même s’il a depuis mis de l’eau dans son vin en s’affichant tout sourire aux côtés de son pivot. Qu’en sera-t-il dans quelques semaines ? DMC n’est pas toujours le meilleur des coéquipiers, mais il veut gagner. Karl est un entraineur old school qui n’hésite pas à piquer et pousser ses stars. Un combo qui peut faire mal. Si les victoires sont là, les relations seront cordiales. Mais si une mauvaise spirale s’installe, bonjour l’ambiance entre les deux. Pas sûr que la bonne influence de Casspi – joueur apprécié du coach – sur Cousins soit suffisante à éviter les clashs. À moins que l’humour de Rajon Rondo ne détende l’atmosphère… Dans la catégorie blessure, on a évoqué les difficultés rencontrées par le meneur depuis son absence. Mais sa doublure va peut-être les connaitre lui aussi. De retour de convalescence, combien de temps lui faudra-t-il pour retrouver ses sensations, surtout avec un temps de jeu réduit. Un cas à surveiller et un ego en plus à gérer.

sacramento kings

Alors c’est toi le nouveau coach des Kings ?
Source larrybrownsports.com

Dans un style complètement différent, un joueur apparait rarement sur les radars quand on évoque l’asile le plus connu depuis Arkham. Il s’agit de Willie Cauley-Stein. Alors certes il n’est pas du genre à foutre la merde et ne se prend pas pour un autre. Tout simplement parce qu’il n’est pas forcément amoureux du basket. Déjà à la fin du lycée, il avait annulé à la dernière minute un rendez-vous avec Kentucky au moment de choisir sa destination. Depuis, il a émis des doutes sur sa volonté de devenir pro en 2014, un an avant de s’inscrire à la Draft, de nombreux autres centres d’intérêts le passionnant, comme l’envie de créer sa ligne de vêtements. Un caractère original donc, qu’il faudra surveiller tout en le maintenant motivé pour éviter les écarts. Il est arrivé par exemple complètement hors de forme au camp d’entrainement. Une entrée en matière prometteuse pour un rookie…

D’un point de vue sportif, d’autres questions restent en suspens pour le reste de l’effectif. Si elles ne sont pas celles qui font le plus peur aujourd’hui, elles pourraient prendre une importance majeure. En effet, dans la défaite les joueurs se crispent et les relations se tendent. Rudy Gay peut-il vraiment bouffer 16 tirs par rencontre si cela ne fait pas gagner l’équipe ? Sans les systèmes des Spurs, Marco Belinelli peut-il être aussi efficace ? Si McLemore ne rentre pas ses tirs de loin, qui va permettre le spacing pour libérer Cousins et compagnie dans la raquette ? Le casse-tête peut vite devenir insurmontable pour George Karl…

Enfin, comment ne pas parler du patient le moins stable de tout l’asile, mais malheureusement aussi le plus puissant car le plus haut placé dans la hiérarchie des internés. L’ami Vivek Ranadivé peut faire péter le groupe à lui tout seul, comme il a déjà pu le montrer l’an dernier en virant Mike Malone dont le début de saison était plutôt de bonne facture. Entre son envie de voir son coach n’utiliser que 4 joueurs en défense pour laisser un mec libre pour des points faciles et son interférence dans le secteur sportif lors de la Draft (choix de Stauskas alors que le staff penchait pour Elfrid Payton), son passif est lourd. Alors on veut bien essayer de croire que maintenant que Vlade Divac est en place, on ne verra plus de telles actions de la part du proprio. Mais la menace est toujours là…

En 2016, les Kings ouvriront la prochaine saison au Golden 1 Center, une nouvelle arène. Quelle sera alors l’état de la franchise ? Une base solide sur laquelle construire ? Un noyau moyen sans véritable ambition ? Ou alors la pire des versions, un champ de ruine suite à l’explosion de l’équipe qui est aujourd’hui une véritable bombe à retardement qui n’attend qu’une étincelle pour s’enflammer ? On a notre petite idée, reste à parier sur quel sera le joueur ou l’événement qui fera basculer Sacto dans le chaos.

Source image : Montage TrashTalk, soocurious.com