Preview des Nuggets 2015-2016 : le plein de jeunesse mais aussi d’incertitudes dans le Colorado

Le 29 sept. 2015 à 16:23 par Alexandre Martin

Après 8 années avec George Karl sur le banc et une participation aux Playoffs tous les printemps, les Nuggets viennent de connaître deux saisons décevantes qui ont obligé les dirigeants à se lancer dans une opération de relance de leur équipe autour de quelques jeunes et d’un nouveau coach après presque deux exercices tout en souffrance sous l’égide de Brian Shaw. 

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Après une saison 2013-2014 qu’il avait fini de manière honorable (36 victoires), Brian Shaw a réussi à convaincre ses patrons de le conserver mais on ne peut pas dire que ça a été un franc succès. Totalement désordonnés, sans plan de jeu et avec des joueurs qui semblaient clairement perdus, les Nuggets ont donné l’impression de ne jamais réellement rentrer dans cet exercice 2014-2015. Et début mars, après un mois de février catastrophique (1 victoire, 9 défaites), le Front Office du Colorado a décidé de se séparer de Brian Shaw en mettant tout d’abord Melvin Hunt (adjoint) à sa place. La fin de saison fut un peu meilleure mais ce sont seulement 30 Wins pour 52 Losses qui constituaient le bilan des Pépites à la mi-avril.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : Mike Malone (coach), Emmanuel Mudiay et Nikola Radicevic (draft 2015), Nikola Jokic (draft 2014), Nick Johnson et Kostas Papanikolaou (Rockets)
  • Ils sont partis : Ty Lawson (Rockets), Arron Afflalo, Nate Robinson et Ian Clark (agents-libres), Jamaal Franklin (coupé) et Kostas Papanikolaou (coupé)

Mis à part le cas Ty Lawson dont Mike Malone ne voulait absolument pas dans son effectif et le départ en tant qu’agent-libre d’Arron Afflalo qui a rejoint New York, les Nuggets n’ont pas fait de très gros changements. L’échange avec les Rockets a débouché sur l’arrivée de 4 nouveaux joueurs à Denver seulement un a été gardé – Johnson – puisque Pablo Prigioni, Kostas et Joey Dorsey ont été coupés tout de suite. En fait, la seule véritable grosse arrivée (hormis celle de coach Malone) est celle du rookie Emmanuel Mudiay qui pourrait bien se voir confier les rênes de l’équipe d’entrée de jeu.

Effectif pour 2015-2016

  • Meneurs : Emmanuel Mudiay, Jameer Nelson, Erick Green
  • Arrières : Randy Foye, Will Barton, Nick Johnson, Gary Harris
  • Ailiers : Danilo Gallinari, Wilson Chandler
  • Ailiers-forts : Kenneth Faried, Joffrey Lauvergne, Darrell Arthur, J.J. Hickson
  • Pivots : Jusuf Nurkic, Nikola Jokic

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Nous partons du principe que Mike Malone va confier la mène au très prometteur rookie qu’est Emmanuel Mudiay en utilisant l’Amiral Nelson en tant que back-up d’expérience et capable de planter quelques shoots. Wilson Chandler qui est un vrai swingman se retrouverait alors titulaire au poste 2 avec l’Italien Gallinari dans l’aile et une paire d’intérieurs composée de Kenneth Faried et de Jusuf Nurkic. Le Bosniaque étant blessé pour plusieurs semaines, J.J. Hickson pourrait démarrer les premiers matchs de la saison à moins que Malone ne donne sa chance directement à notre frenchie Joffrey Lauvergne au poste de pivot car Darrell Arthur est vraiment un 4 et Nikola Jokic débarque à peine dans la Grande Ligue. Dans l’ensemble, c’est une équipe athlétique, capable de courir et de défendre de manière honnête. Cela manque clairement de shoot extérieur ce qui pourrait devenir un vrai point faible en attaque notamment pour trouver les espaces.

Question de la saison : c’est qui le franchise player ?

C’est effectivement une question très importante à laquelle Mike Malone et ses joueurs vont devoir répondre au plus vite afin de mettre en place ce semblant de hiérarchie qui manque cruellement. Tout aussi talentueux soient-ils, Mudiay (19 ans) et Nurkic (21 ans) sont encore trop jeunes pour assumer le rôle de leader et véritablement porter une équipe sur l’ensemble de la saison régulière. Danilo Gallinari – qui a montré à l’Euro qu’il était de retour en très bonne forme – pourrait être celui qui prend les responsabilités du patron avec des gars comme Wilson Chandler et Keneth Faried en lieutenants. Pourquoi pas mais ça fait tout de même un peu léger pour participer sérieusement aux joutes sans pitié qui vont émailler la conférence Ouest encore une fois cette année.

Candidat sérieux au transfert :  J.J. Hickson

JJ Hickson

Image : Howard Smith-USA TODAY Sports

Seulement 8 fois titulaires la saison dernière, J.J. a beaucoup ciré le banc et n’a joué qu’un peu moins de 20 minutes par match en moyenne. C’est peu et il est fort possible qu’Hickson ne soit pas forcément dans les plans de Mike Malone qui devrait bien apprécier l’impact de joueurs comme Darrell Arthur ou Joffrey Lauvergne en sortie de banc. Comme les deux places de starters seront clairement pour le duo Faried – Nurkic, il ne serait pas si surprenant de voir Denver tenter d’échanger Hickson qui n’a plus qu’un an de contrat pour un montant très raisonnable (5,6 milions) et représente donc un bon asset à mettre dans un trade.

Candidat sérieux pour la surprise : Jusuf Nurkic

Jusuf Nurkic

Image : Getty Images

Pour sa saison de rookie, Nurkic a su montrer de belles choses notamment lorsqu’il a été titulaire en fin d’exercice. Le pivot né à Tuzla (Bosnie) – “l’ours bosniaque” comme on le surnomme déjà – prend non seulement beaucoup de place sous les cercles (2m10, 127 kilos) mais il possède également de très bonnes mains et un footwork qui peuvent faire de lui un joueur très compliqué à tenir ua poste bas. Il est jeune, il doit encore régler quelques problèmes de caractère et apprendre à devenir plus régulier mais il peut faire beaucoup de dégâts et ce, dès cette année. Le voir envoyer 15 points et 10 rebonds par rencontre ne serait pas hallucinant si son temps de jeu atteint les 30 minutes de moyenne. Il faudra suivre la manière dont Mike Malone compte utiliser ce sympathique ourson car il ne faut tout de même pas oublier qu’il pourrait être absent en début de training camp.

Meilleur et pire scénario

  • La mayonnaise entre les joueurs et Mike Malone prend tout de suite. Emmanuel Mudiay montre vite qu’il peut assumer ce rôle de meneur même à seulement 19 ans pendant que Nurkic se maintient en bonne forme et commence à trouver son rythme sous le cercle notamment en attaque. Dans les extérieurs le couteau suisse Wilson Chandler et le sniper Danilo Gallinari forment enfin le duo complémentaire sur lequel les Nuggets misent depuis plusieurs saisons. Le Pepsi center redevient une forteresse quasiment imprenable et même si les déplacements se soldent souvent par une défaite, les Pépites du Colorado finissent la saison avec une grosse quarantaine de victoires, aux portes des Playoffs…
  • Danilo Gallinari se tord le genou dès le troisième match de la saison et rejoint, à l’infirmerie, le grand Jusuf Nurkic qui a beaucoup de mal à retrouver la forme après son opération du tendon rotulien. Pourtant, Mudiay démarre fort mais il se prend un rookie wall très sévère dès le mois de décembre. Mike Malone a beau chercher des solutions et tenter de nouveau dispositifs en donnant les clés du camion à Jameer Nelson ou à Randy Foye, rien n’y fait, les défaites s’enchaînent inexorablement. Fin janvier, Kenneth Faried demande son transfert et est échangé contre Markieff Morris. Le vestiaire du Colorado explose instantanément et la fin de saison n’est qu’un long calvaire qui se finit dans les bas-fonds de la conférence à tout juste plus de 20 victoires. 

Pronostic de la rédaction : 26 victoires – 56 défaites

Les membres de la rédaction ont donné des résultats très loin les uns des autres (de seulement 17 victoires à 35 pour les plus généreux) pour cette équipe des Nuggets ce qui montre la difficulté de cerner le niveau qu’elle va pouvoir afficher dès cette saison. Malheureusement pour les hommes du Colorado, ce qui en ressort c’est que leur jeunesse et les quelques talents qui composent l’effectif vont s’avérer trop courts pour vraiment être un outsider pour les Playoffs dès cette année. A l’avenir, cela pourrait bien changer mais 2015-2016 sera sous le signe d’un nouveau lottery pick pour les Nuggets.

S’ils ont quelques armes pour créer une surprise – à condition d’éviter les blessures -, le plus probable est que les Nuggets passent rapidement en mode tanking afin de continuer à faire jouer et progresser leurs jeunes tout en s’assurant un très bon choix lors de la prochaine draft afin de revenir fort à partir de l’été 2016. 

Source image : Doug Pensinger/Getty Images North America