“Rien n’est plus marquant qu’une cheville cassée” : Isaiah Thomas lance le débat de la semaine

Le 23 sept. 2015 à 10:42 par Bastien Fontanieu

Question de goûts, de taille, de capacités ou tout simplement de beauté visuelle, la bataille opposant le dunk au crossover a été lancée par le meneur des Celtics : pour Isaiah, on ne parle pas de moment marquant tant qu’on n’a pas de défenseur à terre.

Surprenant, de voir Thomas défendre sa paroisse aussi ouvertement ? Pas vraiment. La puce née à Tacoma est une des bêtes de foire les plus appréciées de la NBA, grâce à sa taille proche de la norme (175 centimètres selon le registre du Massachusetts) et sa brouette particulièrement pleine. Alors qu’il semblait parti pour une carrière courte et anecdotique en étant sélectionné 60ème de la Draft 2011, le bonhomme s’est construit son propre chemin et il peut désormais imposer sa voix dans la cour des grands, comme cette semaine lorsqu’il s’est exprimé auprès de The Players Tribune. Dans un long papier qu’on vous conseille de lire ici et au sein duquel les meilleurs dribbleurs sont analysés au microscope, IT commence d’entrée avec un bon gros pavé balancé dans la mare des dunkeurs : vous êtes sympas à voler dans tous les sens, mais restez calmes car les plus grands moments sont marqués par les dribbleurs. Du bon trashtalking comme on aime…

Planter un énorme dunk, envoyer le tir de quelqu’un dans les tribunes ou rentrer un tir au buzzer est généralement un bon moyen pour figurer dans le Top 10 de SportCenter, mais soyons réalistes : rien n’est plus marquant qu’une cheville cassée. Le basket est un jeu avant tout basé sur l’instinct et l’anticipation, encore plus lorsqu’on parle des meneurs qui doivent poser la balle au sol et créer pour eux comme pour leurs coéquipiers. Il faut connaître son adversaire, et savoir que votre adversaire vous connaît. Il faut être trompeur, imprévisible, et il n’y pas d’exercice pour développer cela. Vous pouvez seulement développer votre jeu et laisser vos instincts prendre le contrôle lorsqu’il faut créer une action.

Pendant que Gerald Green, DeAndre Jordan et Damian Lillard aiguisent leurs couteaux en recherchant l’adresse du meneur, on préfère prendre les propos tenus par Thomas pour mieux comprendre ce qu’il tente d’affirmer. Déjà, on est dans du trashtalking de base et ça on valide toute l’année. Vouloir défendre l’association des joueurs de moins de 180 centimètres est une belle initiative que Nate Robinson avait magnifiquement géré par le passé, à Isaiah de prendre le relais aujourd’hui. Maintenant, concernant cette tentative de hiérarchisation des actions, peut-on vraiment en imposer une sachant que les goûts de chacun varient en fonction de leurs expériences ? Il suffit de lancer le débat et voir quel geste a le plus marqué tel ou tel fan de basket dans sa propre histoire pour comprendre que les réponses sont infinies. Pour certains, ce sera le dunk de Vince Carter par-dessus Fred Weis. Pour d’autres, on se prosternera devant le double-cross d’Iverson sur le pauvre Antonio Daniels. Peu d’avocats se manifesteront en faveur des contres de Dikembe Mutombo sur tout ce qui s’est fait de mieux dans les airs, mais qu’en pense Kobe qui a planté du buzzer à foison pendant toute sa carrière ? Il est clair qu’en terme d’instinct et d’humiliation, la capacité à pouvoir faire tomber un joueur sur ses brioches est un plaisir indescriptible qui fait vibrer les mollets de chaque fans. Mais pour faire avaler ça à ceux qui ont vu le Slam Dunk Contest de VC ou le tir de Jordan à Utah… Compliqué comme affaire.

Justement, prenons la température et jouons la carte du vote démocratique : et vous, qu’est-ce qui vous semble le plus marquant dans toutes les actions qui existent au basket ? Le lancer air-ball est bien évidemment exclu des bulletins.

Source : The Players Tribune

Source image : Boston Globe