Profil Draft 2015 : D’Angelo Russell, le plus beau mix entre talent et swagg dans cette cuvée

Le 22 juin 2015 à 19:32 par Alexandre Martin

Probablement le meilleur scoreur de cette Draft, certainement l’un des joueurs les plus swagg et potentiellement insolents de cette cuvée 2015, D’Angelo Russell n’a pas encore 20 ans mais le Top 5 lui sera assuré jeudi prochain. Ensuite, nous verrons ce que l’avenir lui réserve en NBA mais un point ne fait aucun doute : son talent est immense. 

Profil

> Âge : 19 ans. Né le même jour (un an plus tard) qu’un certain Andrew Wiggins…

> Position : meneur/arrière. Un véritable combo guard.

> Equipe : Ohio State University. John Havlicek, Michael Redd, Mike Conley ou encore Evan Turner sont passés par là également.

> Taille : 196 centimètres. Coucou Bradley Beal.

> Poids : 87 kilos. Coucou Damian Lillard.

> Envergure : 208 centimètres. Insuffisant pour faire le tour de Glen Davis mais c’est quand même pas mal du tout.

> Statistiques 2015 : 19,3 points à 45 % au tir dont 41 % à 3-points, 5,7 rebonds, 5 passes décisives et 1,6 interception en 34 minutes.

> Comparaison : peut faire penser à un Brandon Jennings en plus grand ou à un Michael Redd moins costaud.

> Prévision TrashTalk : Entre le 2ème et la 4ème place.

Qualités principales

# Scoreur naturel et inspiré

Qu’il soit utilisé au poste 1 ou au poste 2, D’Angelo Russell va immédiatement planter des points en quantité en NBA car c’est un scoreur d’une polyvalence rare pour son âge. Il peut shooter à 3-points ou à mi-distance avec une belle efficacité comme il peut choisir de driver et finir dans des situations parfois compliquées. Balle en main, quand un écran arrive, il sait parfaitement s’en servir et faire de bons choix en fonction de ce que fait son défenseur. S’il passe en dessous de l’écran, il n’hésite pas à tirer. Si ça switche, il joue le big man et si la défense s’emmêle les pinceaux, il en profite pour filer au cercle. La technique de finition du bonhomme est très sûre dans toutes ces situations. Sa mécanique de shoot est fluide et rapide ce qui lui permet souvent de tirer même s’il est assez bien défendu ou si un défenseur arrive sur lui pour “fermer”. L’ami D’Angelo est un joueur qui aime avoir la balle en main car sa technique de dribble lui donne souvent la possibilité de créer son tir ou de déséquilibrer la défense mais il sait également se déplacer intelligemment, sortir des écrans pour recevoir le ballon et shooter par exemple. Bien entendu, cette panoplie offensive fait de lui un joueur très difficile à tenir en isolation.

# Créativité, prise de décision et jeu de passes

Balle en main, Russell fait finalement assez peu d’erreurs pour un joueur aussi jeune. Ses prises de décisions sont pleines d’instinct et souvent bonnes. Il gère déjà le pick-and-roll beaucoup mieux qu’un paquet de meneurs NBA et même s’il est très porté sur le scoring, il n’oublie pas de distribuer la balle. Il sait se servir du danger qu’il représente pour “caviardiser” ses intérieurs dessous ou ressortir intelligemment la gonfle si un des ses coéquipiers est ouvert. Sur les phases de transition, il a le réflexe de toujours lever la tête et d’envoyer la balle vers l’avant afin que son équipe soit le plus vite possible en position de marquer. De plus, D’Angelo est un passeur créatif qui peut trouver ses copains dans différents angles en utilisant un rebond, un effet ou avec une passe laser.

# Attributs physiques

L’ami Russell n’est pas un athlète hors du commun. Il ne possède pas la détente de Westbrook ou la vitesse de John Wall mais, du haut de ses 196 centimètres, il est plus grand que quasiment tous les meneurs qu’il sera amené à rencontrer ce qui va lui permettre de voir le jeu au-dessus d’eux, de shooter au-dessus d’eux, de les poster si l’occasion se présente. Sa bonne envergure et son sens du placement l’autorisent aussi à ramasser bon nombre de rebonds et à intercepter en coupant les lignes de passes. Au poste 2, sa taille est tout à fait dans la norme. Il aura plus de soucis en termes de poids et de puissance mais il pourra exister en attaque de toute évidence.

Défauts majeurs

# Qualités athlétiques limitées

Aujourd’hui en NBA, être grand pour son poste et avoir d’assez long bras ne suffit pas forcément. Si ce bon D’Angelo va pouvoir briller grâce à son talent, il va rencontrer – au sein de la Grande Ligue – des bestiaux qui vont lui mener la vie très dure. A la mène face à des Westbrook, Wall ou Lillard  notamment et à l’arrière face à un James Harden, un Bradley Beal ou un Jimmy Butler, le futur rookie risque de se faire manger violemment au niveau athlétique car son manque d’explosivité est assez criant. D’une manière générale, il aura du mal face à des défenseurs proposant des combinaisons de taille et de qualités athlétiques impressionnantes ; du coup, il va se retrouver obligé d’opter pour des jumpshots ou des floaters car il arrivera difficilement jusqu’au cercle sauf sur certaines de ses belles inspirations. Il va travailler évidemment, il va muscler son haut du corps, bosser sa détente, sa vitesse et son explosivité mais il a beau s’appeler Russell, ce n’est pas Westbrook…

# Mais qui lui a coupé sa main droite ? 

C’est quelque chose qu’on a déjà vu chez certains purs gauchers talentueux comme Nick Van Excel, Kenny Anderson ou encore Michael Redd : ils n’utilisent que très peu leur main droite. Assez peu en dribble et rarement en finition. D’Angelo fait partie de ce club, il en est même un des membres les plus réfractaires concernant l’utilisation de cette fameuse main droite. C’est un défaut qui se bosse sans problème mais il va devoir le faire et tout de suite car, que ce soit en dribbles- il n’est pas très à l’aise pour driver sur sa droite – ou pour finir près du cercle, pouvoir compter sur sa mauvaise main est indispensable en NBA.

# Régularité en défense

Il a les attributs physiques pour être un défenseur tout à fait sérieux mais il donne régulèrement l’impression de ne pas se concentrer suffisamment. C’est malheureusement assez typique de ce genre de joueurs très doués offensivement. Sur l’homme, il laisse parfois trop d’espace à son joueur et ne conteste pas tous les tirs. Dans les espaces, il ne suit pas toujours son gars à la culotte, ce qui peut causer quelques déséquilibres en termes de rotation. Là aussi, c’est un défaut qui se travaille. Défendre est quelque chose qui s’apprend et se bosse. Russell n’aura pas le choix, il va lui falloir gagner en régularité défensive et montrer une approche mentale irréprochable.

Conclusion

D’Angelo Russell est un joueur stylé et plein de culot, muni d’un talent offensif complet et impressionnant. Il va être drafté très haut par une franchise qui va certainement faire de lui son titulaire à la mène et l’utiliser parfois au poste 2 en fonction des oppositions et du déroulement d’un match. Russell va scorer c’est sûr, il va montrer des fulgurances qui vont faire lever les foules mais pourra-t-il gommer intelligemment les quelques défauts qu’il a aujourd’hui pour devenir un très grand ? Rendez-vous dans quelques années pour le savoir car n’oublions pas qu’il n’a que 19 ans…

Source image : ncaa.com