Preview des Finales : la bataille du banc, Gérard et Dellavedova peuvent-ils tenir le rythme ?

Le 01 juin 2015 à 19:15 par Bastien Fontanieu

Il a souvent déterminé l’issue d’une série et se retrouve généralement sous-estimé à cause des grosses têtes présentes dans chaque cinq majeur : le duel des seconds groupes sera fondamental dans ces Finales, avec des batteries qui commencent à chauffer très sérieusement…

Les cadres de chaque côté

Golden State : Le modèle californien est assez différent de son collègue de l’Ohio, dans le sens où on retrouve 5 hommes particulièrement habitués aux préférences de chacun depuis le début de saison. En effet, le quintet avancé par Steve Kerr n’a pas connu de véritable tremblement de terre en plein milieu de campagne, et la polyvalence de celui-ci permet aux starters de se reposer tout en pouvant passer d’un mode extrêmement offensif à une salle de torture défensive. Shaun Livingston, Leandro Barbosa, Andre Iguodala, Marreese Speights et Festus Ezeli, voici les cinq hommes qui joueront probablement la majorité des minutes en sortie de banc pour GS, un mélange d’expérience et de pression physique qui peut rapidement faire des dégâts. On gardera tout de même un œil sur Speights qui est encore blessé et pourrait faire son retour cette semaine, l’intérieur ayant été d’une efficacité rare tout au long de la saison.

Cleveland : Plutôt inattendu mais diablement important, voilà le titre du roman que J.R Smith, Matthew Dellavedova, Kendrick Perkins et James Jones pourront éditer aux éditions HUSTLE avant le début des Finales. Notre pyromane préféré a rejoint Cleveland à la mi-saison pour apporter un peu de punch (offensif, pas la boisson) en sortie de banc, ce qu’il a fait à merveille en offrant ses meilleurs Playoffs en carrière. On ne mentionnera bien évidement pas le travail impeccable offert par Dellave pendant que Kyrie soignait ses blessures. Aussi dur que du béton et pervers tel Bruce Bowen, le meneur aura du boulot cinq étoiles face à Curry et Livingston. Concernant les deux derniers membres, on hésitait avec Mike Miller et Shawn Marion et puis… non. Reste à savoir si Blatt choisira de jouer petit avec LeBron à l’intérieur, ce qui pourrait permettre à un ancien copain du Heat (Miller ou Jones) de recevoir pas mal de temps de jeu.

Que peut-on retenir de ces Playoffs ?

Un banc a fait beaucoup plus de bruit que l’autre, mais c’est aussi à cause des blessures que ce fût le cas ! En effet, Tristan Thompson a montré à la planète basket que sa détermination au rebond était au-dessus de tout le monde, Dellavedova s’est offert une belle réputation en harcelant les meneurs adverses. Le duo australo-canadien devait booster le banc mais il a finalement dû jouer de nombreuses minutes dans le 5 de départ, maintenant les viseurs sont tous pointés sur le bureau de David Blatt. En effet, contre la raquette des Bulls et Hawks un Tristan était fondamental car bloquant les tentatives des baobabs adverses. Mais avec Draymond Green face à Thompson ? Le pauvre TT pourrait retrouver un peu de banc et laisser sa place à un cinq plus petit, notamment avec LeBron en 4 et un nouveau sniper à caler dans le corner. Une hypothèse à laquelle l’entraîneur des Cavs répondra rapidement, lui qui devra également trouver des parades au traitement défensif d’Iguodala sur LeBron.

L’ex-ailier des Sixers a justement été recruté pour ce type de mission, mettre son corps devant les cyborgs d’aujourd’hui que sont les James ou Kevin Durant. Son impact sera surveillé de très près sur ces Finales, Harrison Barnes gérant probablement une majeure partie de la mission hardcore avec Draymond Green avant de refiler le bébé-tank à Iggy. Il sera bien aidé par Shaun Livingston et Leandro Barbosa au scoring, la paire faisant des merveilles grâce à son combo vitesse-taille. Astuce du jour : attention à ne pas planquer David Lee trop loin du terrain, l’intérieur ne fait plus vraiment partie des plans de Kerr mais comme on a pu le voir face à de la viande bien physique (Memphis) il est capable d’obtenir du temps de jeu. Avec Mozgov et Thompson en face, les genoux devront être chauffés sans interruption. Enfin, Ezeli ferme la marche et pourra faire quelques rotations défensives intéressantes, même si Bogut sera le chef d’orchestre de cette énorme mission protection d’arceau.

Les rencontres de la saison : qui a dominé ?

Chacun a fait sa loi à domicile au cours des deux rencontres de la saison régulière et, comme souvent, les bancs ont apporté de l’énergie et des solutions supplémentaires avec plus ou moins de succès. D’une part, lors du premier affrontement le 9 janvier dernier à l’Oracle Arena, celui des Warriors avait fait le taf à l’image de Justin Holiday, frère cadet de Jrue, et de ses 14 points en 18 minutes. David Lee et Andre Iguodala étaient également à la fête (13 unités, 8 rebonds et 6 passes combinés) alors que les Cavs, privés de LBJ pour ce duel, s’étaient davantage reposés sur leurs cadres – “Gérard” Smith à 27 points à 11/23 au tir – quand Timofey Mozgov était le seul remplaçant à faire illusion face à la furie des “Splash Brothers” (9 points et 8 rebonds).

D’autre part, changement radical d’ambiance à la Quicken Loans Arena en vue du match-retour du 26 février. Cette fois-ci, ce sont les hommes de Steve Kerr qui sont passés à la caisse avec une second unit plus inspirée que le cinq majeur de la franchise. Sous les coups de boutoir de LeBron, David Lee termine meilleur marqueur des siens avec 19 points en une vingtaine de minutes alors, qu’en face, David Blatt n’a pas eu besoin d’utiliser les forces vives de son deuxième cinq tant LeBron James avait dominé les débats et déjoué les pièges des visiteurs californiens (42 points, 11 rebonds et 5 offrandes). L’aspirateur à rebonds canadien, à savoir Tristan Thompson, eut tout juste le temps d’inscrire 12 pions et de gober 8 prises sous les cercles.

Cependant, les choses ont bien changé d’un côté comme de l’autre : J.R. Smith est repassé sixième homme, Thompson et Mozgov ont pris une nouvelle dimension depuis la blessure de Kevin Love, James Jones se remet à se montrer adroit à longue distance, Matthew Dellavedova est devenu l’ennemi public n°1, David Lee joue uniquement les soirs de pleine lune, Marreese Speights est encore incertain, le trio Livingston-Iguodala-Barbosa propose des alternatives intéressantes… Autant de facteurs qui rendront les futures échauffourées entre les coiffeurs des deux franchises antagonistes trépidantes à souhait !

Un véritable vainqueur sur ce duel ?

Le banc des Warriors est assez régulier dans le sens où il ne va pas prendre feu et nous planter 60 points dans un match du mois de juin, cependant son impact défensif sera déterminant et les rotations de Kerr devront garder leur parfaite harmonie. Alors que de l’autre côté ? Rien qu’en possédant ‘Gérard’, les Cavs sont dans une position inconfortable avant le début de ces Finales : ce sera pile ou face, blanc ou noir. Pas de gris, pas de tiède, on aura soit des gros cartons qui paralysent les spectateurs, soit des gros gadins qui terminent dans Shaqtin. De même pour les snipers vétérans qui auront leur mot à dire à Cleveland. Du coup, si la solidité et régularité du groupe californien semble posséder l’avantage, on n’est jamais à l’abris d’un Mike Miller game ou J.R. game, qui envoie toutes les previews de matches à la poubelle. On va partir sur du 65-35 Dubs.

Rendez-vous demain avec un peu de secteur intérieur et deux entraîneurs qui auront de vrais gros choix à faire dès le début de la série. Alors, sur quel banc vous préférez vous asseoir pendant ces Finales ?

Source image : cleveland.morethanafan.net