Zach Randolph frustré après la défaite à Detroit : ça sent la nervosité à Memphis en ce moment

Le 19 mars 2015 à 15:20 par Benjamin

Battus avant-hier à Detroit (105-95) après une deuxième mi-temps indigne, les Grizzlies ont définitivement laissé partir Golden State en tête de la Conférence Ouest et vont avoir du mal à rester deuxièmes s’ils continuent à jouer de cette manière.

C’est sans doute en substance le message qu’a tenté de faire passer Zach Randolph à ses coéquipiers après la rencontre, lorsque les journalistes l’ont trouvé en train de grogner dans le vestiaire visiteurs du Palace d’Auburn Hills :

“Dix de suite ? (probablement en référence à la série de défaites des Pistons avant le match), Dix de suite ?!”

Avant de s’expliquer de manière intelligible sur les raisons de sa colère :

“Nous devons être plus durs. Ce n’est pas juste une chose en particulier, c’est un ensemble. On a été softs et on n’a pas suivi notre plan. C’est une défaite décevante, surtout au vu de l’objectif que l’on poursuit. Il faut faire quelque chose pour arranger ça”.

L’objectif mentionné par Z-Bo ici est bien entendu un voyage vers la finale de Conférence, au grand minimum. Or depuis le break, Memphis n’affiche franchement pas une tête de vainqueur sur le terrain et pire, semble être en proie à quelques tumultes en interne. Une intuition confirmée par la nervosité de Zach Randolph et par la façon dont les Grizzlies se sont inclinés à Detroit (après avoir mené de 17 points).

Avec un record de 8 victoires pour 7 défaites depuis la pause de mi-Février, dont quelques déroutes assez embarrassantes (à Sacramento, Boston, New Orleans; face aux Clippers) la franchise du Tennessee affiche une confiance en berne. Ajoutez à cela la blessure récente du machiniste Mike Conley Jr, ou les frasques de Tony Allen qui ont l’air de gonfler de plus en plus son coach et ses partenaires, on est loin du bonheur intégral en ce moment. Même après certaines victoires l’atmosphère a paru tendue, comme lors du succès poussif (91-82) lundi dernier face à un Denver privé de plusieurs titulaires au repos, après lequel le coach Dave Joerger éludait les questions des reporters, frustré par la prestation suffisante de ses poulains.

Un coach Joerger qui était d’ailleurs passé tout proche de quitter le navire pour rejoindre son Minnesota natal l’été dernier, après un vaste turnover dans le front office organisé par le propriétaire dingo des Oursons, Robert Pera. Preuve que l’instabilité est présente à tous les étages à Memphis et qu’elle ne date pas d’hier. Elle a sans doute été balayée par l’excellent début de campagne de l’équipe et l’éclosion de Marc Gasol, mais a l’air d’être revenue sur le pas de la porte au pire moment, à un mois du début des PlayOffs. Ce virus grognon a même touché la star du club récemment, Marc Gasol ne se montrant pas franchement enchanté d’être mis au repos pour le match à Washington la semaine dernière (perdu 107-87).

Cette petite liste de choses un peu troublantes du coté de Memphis laisse ainsi apparaître une brèche difficilement soupçonnable au pays du grit & grind, mais qui est bel et bien réelle. Tout peut aller très vite en NBA, dans un sens comme dans l’autre. Pas besoin d’aller chercher très loin pour en avoir l’exemple, avec Indiana la saison dernière qui semblait promis au titre jusqu’à début Mars, avant de se désintégrer en clin d’oeil pour diverses raisons (blessures, problèmes de vestiaire, message du coach qui passe moins) qu’on retrouve partiellement à l’heure actuelle à Memphis.

Zach Randolph a donc plutôt bien fait de sonner l’alerte après la catastrophe de Detroit, car les Grizzlies ont tout sauf une fin de saison régulière tranquille devant eux, avec encore Dallas, Golden State (deux fois), San Antonio, Washington, Cleveland, Portland, OKC, ou New Orleans à rencontrer d’ici la mi-Avril. Aucun relâchement ne sera permis pour les Ours dans une Conférence Ouest plus exigeante que jamais. On espère vite voir Mike Conley de retour à la tête des opérations pour remettre tout le monde dans le droit chemin et relancer la machine à broyer qu’est Memphis. Ce ne sera toutefois pas pour vendredi à Dallas, vu que le meneur n’est même pas avec l’équipe actuellement, préférant soigner sa cheville à la maison pour ne pas prendre de risques.

Il appartiendra donc aux autres de se bouger en attendant le retour du pilote de l’avion et d’aller chercher quelque chose (au moins la confiance s’il n’y a pas de victoire) dans le Texas dès vendredi, histoire de bien lancer un sprint final qui pourrait se terminer la truffe à plat sur le bitume pour les Oursons, si les choses ne changent pas rapidement.

Source texte : commercialappeal.com

Image : reddit.com