Le syndicat refuse de jouer le jeu d’Adam Silver : gros bordel en perspective

Le 12 mars 2015 à 16:31 par Ludovic

D’ici 2016, la NBA va faire rentrer de l’argent frais grâce aux droits TV. Pas moins de 24 milliards de dollars, pour être exact. Cet afflux monétaire va être compliqué à gérer en termes de masse salariale. 

Entre aujourd’hui et 2016, le salary cap passera de 63 millions à environ 90 millions de dollars. Une augmentation de presque 33% qui fait peur dans les hautes instances de la Ligue. Afin de limiter les dégâts, Adam Silver a proposé de lisser graduellement la hausse du salary cap, plutôt que de le voir exploser lors d’une seule intersaison.

“Quand ce deal sera effectif en 2016-2017, cela amènera une hausse conséquente du salary cap. Il existe des précédents pour lisser cette hausse, quelque chose que la NFL a négocié avec l’association des joueurs quand ils ont été confrontés à de fortes hausses, afin d’aider les équipes à planifier, et à lisser les entrées d’argent.

Ce que je veux dire c’est qu’ils (les joueurs) auront leurs 51% quoi qu’il en soit, c’est simplement une question de savoir comment s’en sortir en termes de cap. Cela aura un véritable effet et je suis sûr que le syndicat a déjà commencé à étudier tout ça, comme nous avons étudié comment cela affectera notre système, équipe par équipe.” Adam Silver

Cette mesure aurait permis à la ligue de verser le différentiel (entre le salary cap auquel les joueurs ont droit et le salary cap lissé) au syndicat des joueurs pour une redistribution à tous les joueurs de la ligue. Pour simplifier avec un exemple : disons que le salary cap soit fixé en 2016-2017 à 93 millions de dollars, alors qu’il est aujourd’hui à 63. Si la ligue décide d’augmenter le seuil par tranche de 10 millions tous les ans, on pourrait arriver à 73 en 2016/17, 83 en 2017/2018 et 93 en 2018/2019. En attendant, chaque franchise reverserait 20 puis 10 millions de dollars sur les deux prochaines années aux joueurs en passant par le syndicat. Chose qui simplifierait le fonctionnement, mais qui pourrait déplaire aux grandes stars en fonction du partage défini.

Ainsi, Adam Silver pensait même recevoir le soutien moral du syndicat car cette mesure aurait permis à toutes les classes de joueurs (de la superstar au chauffeur de banc, en passant par les role players) de recevoir sa part du gâteau en temps voulu, vu que quoi qu’il en soit, ceux-ci recevront les 51% de revenus qui leur sont dus. Chose à laquelle une réponse simple et concise a été donnée : non.

“Le syndicat ne devrait pas faire la police pour savoir combien les propriétaires vont dépenser. Ce n’est pas le travail du syndicat. Tous les “caps” sur les salaires, des contrats maximum à ceux de courte durée, tout ça a été fait afin de protéger les propriétaires d’eux même. Michele (Roberts) a été assez forte pour dire, hey, ce n’est pas le boulot des joueurs de protéger les propriétaires d’autres propriétaires. Pourquoi cela devrait tomber sur eux ?” Source anonyme à Sean Deveny, journaliste à Sporting News

En gros, le syndicat ne veut pas donner le bâton pour se faire battre en acceptant de materner les propriétaires en leur permettant d’avoir un garde-fou. S’ils veulent dépenser sans compter pour gagner un titre, pourquoi les en empêcher ? Surtout qu’on ne dit jamais non à de l’argent qui rentre. Hormis de rares exceptions, il est tout de même curieux de voir que la ligue chercher à protéger des hommes qui ont pour une grande partie réussi dans les affaires et qui savent faire marcher un business.

Le dernier CBA a également causé de sacrés dommages puisque les joueurs ont eu l’impression de se faire avoir en sacrifiant beaucoup trop par rapport aux propriétaires : alors que leur pourcentage sur les revenus de la ligue était de 57%, il est descendu à 51. Pas question de concéder quoi que ce soit.

Si on en reste là, l’été 2016 devrait être un gros bordel : sans nouvelles signatures (ou de contrats de un an cet été pour pouvoir tester le marché à cette période), pas moins de 23 équipes auront 40 millions de dollars, ou plus, à dépenser. Certaines auront même de quoi se goinfrer avec plusieurs contrats maximum (les mecs de New York et Los Angeles, on vous voit).

Principe de cause à effet : certaines grandes stars seront alors agents libres, comme LeBron James ou Kevin Durant. Simple hasard ? Non : malin calcul de la part de leurs agents. Ce dernier pourrait d’ailleurs, s’il décide de rester dans l’Oklahoma, toucher environ 200 millions de dollars sur cinq ans.

Source article : Pro Basketball Talk

Source image : Bob Donnan-USA TODAY Sports et Sport Illustrated


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