Bird Rights et autres exceptions

Une fois qu’on a bien intégré le système du Salary Cap, celui de la Luxury Tax et les bases de fonctionnement des contrats et qu’on a bien en tête les différentes options qui peuvent modifier ces mêmes contrats, le moment est venu de s’intéresser aux différentes exceptions – et notamment aux Bird Rights – qui permettent aux franchises de dépasser allègrement les limites salariales pour avoir le plaisir de payer la dîme de la Grande Ligue notamment…

En effet, pour bien comprendre les dessous de certains échanges ou comment telle équipe peut faire signer un joueur alors qu’elle dépasse déjà le Salary Cap ou pourquoi une équipe peut proposer plus qu’une autre à un même joueur, il faut s’intéresser aux exceptions autorisées par la NBA. Deux  grands types d’exceptions : celles qui sont réservées aux équipes qui dépassent déjà le Salary Cap et celles qui peuvent être utilisées par toutes les équipes et qui sont regroupées sous le nom “Bird Rights”.

La “Derrick Rose Rule”

Pour commencer, une nouvelle exception est issue du CBA signé en décembre 2011. Cette exception concerne les joueurs ayant quatre ans d’ancienneté en NBA. Elle permet à un franchise de proposer à son joueur phare un contrat maximum de 30% du Salary Cap au lieu des 25% prévus initialement. Pour cela, il faut que le joueur ait été nommé dans une All-NBA Team au moins deux fois ou qu’il ait été désigné titulaire au All-Star Game au moins deux fois ou qu’il ait été élu MVP de la saison régulière.

C’est une exception qui est également appelée la “Derrick Rose Rule” car les Bulls sont les premiers à s’en être servis afin de faire re-signer Derrick Rose en 2012 pour un montant de 16,4 millions dès la première année au lieu des 13,6 millions qui correspondaient à la grille originelle du Salary Cap. Rien que durant la Free Agency 2020, ils sont plusieurs à avoir signé un nouveau contrat susceptible d’être revu à la hausse dans le cadre de la “D-Rose Rule” : Brandon Ingram, Jayson Tatum, De’Aaron Fox, Donovan Mitchell ou encore Bam Adebayo. Autrement, les contrats maximum sur cinq ans représentent 25% du Salary Cap. On parle de “Designated Players” car ce sont des joueurs qui ont signé ces deals en tant qu’extension de leurs contrats rookies.

Exceptions permettant de dépasser voire d’exploser le cap

Ces exceptions sont, pour la plupart, disponibles pour les franchises ayant déjà dépassé le cap salarial.

Rookie Exception : permet, en toute logique, à une franchise de signer un joueur qu’elle vient de drafter au premier tour même si elle est déjà au-dessus du Cap ou si ce contrat va lui faire dépasser le Cap.

Minimum Exception : permet à toute franchise déjà au-dessus du Cap de continuer à signer des joueurs (dans la limite de 15) en leur offrant le salaire minimum vétéran correspondant à leur ancienneté dans la Ligue et ce pour une durée maximale de deux ans.

Mid-Level Exception (MLE) : la fameuse MLE n’est utilisable qu’une fois par an. Elle permet aux franchises de signer un ou plusieurs agents libres pour des salaires supérieurs au minimum même si la franchise en question est déjà au dessus du Cap salarial. La MLE se décline en trois variantes :

  • Max 9,95 millions par an avec contrat de 4 ans maximum pour les équipes ne dépassant pas ce qu’on appelle le “tablier” de la Luxury Tax. C’est-à-dire le plafond en vigueur pour la taxe auquel on ajoute une petite rallonge soit 138,9 millions pour la saison à venir.
  • 6 millions par an avec contrat de 3 ans maximum dépassant déjà le dit tablier.
  • Le troisième volet de la MLE est lui aussi apparu suite au dernier lock-out. Cette nouvelle variante est appelée la “Room Mid-Level Exception”. Contrairement aux deux précédentes variantes, la RMLE est disponible uniquement pour les équipes n’ayant pas encore dépassé le cap. Elle permet de faire signer un joueur pour deux ans maximum avec une rémunération ne pouvant excéder 4,76 millions la première année et avec une augmentation maximum de 5% sur la deuxième année.

Bi-Annual Exception (BAE) : dans la continuité de la MLE, la BAE permet de faire signer un ou deux joueurs pour un montant maximum de 3,71 millions par an et avec un contrat de deux ans au plus. En revanche, cette exception n’est disponible que pour les équipes ayant bien sûr dépassé le Salary Cap mais restant en-dessous du “tablier” de la Luxury Tax et elle n’est utilisable qu’un an sur deux.

Les “Bird Rights”

Les Bird Rights sont disponibles pour toutes les équipes, salary cap dépassé ou non. Cette exception “Bird” se décline en trois volets :

  • Larry Bird Exception : c’est l’exception la plus utilisée en NBA. Elle permet aux franchises de faire signer un nouveau contrat à un de leur joueur dont le contrat arrive à expiration même si, pour cela, la franchise doit dépasser le Salary Cap. Le joueur doit cependant répondre à quelques critères. Il doit être sous contrat depuis au moins trois ans, ne pas avoir été coupé, n’avoir changé de club en tant qu’agent libre. Si le joueur a été échangé, les Birds Rights peuvent s’appliquer. C’est le cas d’Anthony Davis avec son trade aux Lakers en 2019 par exemple. On parle ici de “full bird rights” et les contrats signés sous cette exception peuvent atteindre 5 ans avec le pourcentage maximal d’augmentation annuelle (8%).
  • Early Bird Exception : Cette exception fonctionne comme la précédente mais les contrats ne peuvent être que de deux ans et ne peuvent dépasser 175% du salaire précédent ou 105% du salaire moyen en NBA (environ 8,4 millions par an). Ces contrats sont pour minimum deux saisons et maximum quatre.
  • Non Bird Exception : pour tous les joueurs qui n’entrent pas dans les deux catégories précédentes ou dont les franchises ne veulent pas faire fonctionner l’une des deux précédentes exceptions pour les prolonger. Salaire de maximum 120% de l’année précédente ou 120% du salaire minimum en fonction du montant qui est le plus haut. Ces contrats ne peuvent excéder 4 ans.

Autres exceptions

Traded Player Exception : si au cours d’un échange, une franchise récupère un ou plusieurs joueurs pour un montant salarial inférieur à ce qu’elle envoie, cette franchise bénéficie alors d’une “Trade Exception” valable pendant un an. Le principe en est simple : l’équipe peut – au cours d’un autre échange – faire venir un (ou plusieurs) joueur pour un montant supérieur à ce qu’elle envoie tant que cela est couvert par cette fameuse “Trade Exception”.  C’est le cas des Celtics qui ont obtenu une trade exception de 28,5 millions grâce à l’envoi de Gordon Hayward à Charlotte en 2020.

Disabled Player Exception : il s’agit d’une exception qui permet à une franchise de recruter un joueur en remplacement d’un joueur blessé pour le reste de la saison ou pour la saison suivante si cela arrive pendant l’été. Dans ce cas, le salaire du joueur recruté peut atteindre 50% du salaire du joueur blessé ou une MLE en fonction de ce qui est le plus bas. Bien évidemment, cette exception est soumise au contrôle d’un médecin désigné par la NBA. C’est le cas des Warriors qui ont obtenu une DPE de 9,3 millions suite à la blessure de Klay Thompson pour l’intégralité de la saison 2020-21.

Source texte : Hoops Rumors

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