Profil Draft 2019 : Brandon Clarke, attention, en voilà un prêt à distribuer du cake à toute la NBA

Le 03 juin 2019 à 13:16 par Louis Augry

Brandon Clarke

La Draft 2019 se rapproche à grand pas, et on continue notre série des profils détaillés. Au basket-ball, un contre est une action défensive consistant à dévier le tir d’un adversaire avec autorité et sans commettre de faute. Avec le “dunk”, le contre fait partie des actions les plus appréciées par les joueurs et le public. On l’appelle aussi blockbâche et plus familièrement cake. Brandon Clarke, ailier fort des Gonzaga Bulldogs, est bien chaud pour nous donner sa propre définition de tout ça.

#Age : 22 ans, pas tout jeune le garçon.
#Position : Ailier fort
#Équipe : Gonzaga Bulldogs, assez cohérent avec ce à quoi ressemble le garçon en défense
#Taille : 2m03, pas gigantesque
#Poids : 98 kg
#Envergure : 2m04, pas tout mal
#Statistiques 2018 : 16,9 points à 68,7% au tir, 8,6 rebonds, 1,9 passe et 3,2 contres… 3,2 quoi ???
#Comparaison : Larry Nance Jr, Kenyon Martin
#Prévision TrashTalk : entre 12 et 15

QUALITES PRINCIPALES:

  • Très grosses qualités athlétiques
  • Gros défenseur, capable de défendre sur… 4 postes ?!?
  • En pleine progression sur son handle 
  • Bonne finition près du cercle et à mi-distance

Brandon Clarke est l’un des profils de la Draft 2019 avec les plus grosses qualités athlétiques, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il sait s’en servir. S’il n’est pas le plus grand du haut de ses 2m03, le Canadien a la fâcheuse tendance de contrer tout ce qui bouge. Après deux années du côté de San José State, il a du effectuer une année redshirt avant de pouvoir porter le maillot des Bulldogs. Bien lui en a pris, il a pu bosser tranquillement  dans son coin, avant de nous sortir une très grosse saison à Gonzaga. Tournant à 16,9 points, 8,6 rebonds et 3,2 contres de moyenne, il a surtout démontré cette année tout son potentiel athlétique et défensif. Avec une énorme détente et de grosses qualités d’anticipation, il s’est imposé comme le troisième contreur du pays, une machine à Top 10, un aspirateur à ballons. 3,1 blocks de moyenne les gars, sérieux… Mais on ne peut néanmoins pas réduire son apport défensif aux simples cakes qu’il distribue à tire larigot (et pourtant, on aime ça hein). Il fait peu de fautes et a même été classé meilleur joueur de sa conférence dans la catégorie du Defensive Box Plus/Minus, ce qui montre que quand Brandon est là, ça marque généralement vachement moins en face. Clarke est capable de défendre sur au moins quatre postes, avec peut-être un peu de difficulté sur les grands pivots. Il pourra donc assurément se faire une place en tant que gros défenseur dans la Ligue. Surtout que le garçon progresse aussi pas mal en attaque : 16,9 points de moyenne, on est pas mal. Il affiche le meilleur pourcentage de réussite de la ligue (68,7%), grâce à de grosses capacités à finir près du cercle. Avec un handle en pleine progression, il s’impose de plus en plus comme le bon 4 capable de poser deux trois dribbles pour aller finir au cercle. Contre Baylor le 24 mars, il avait compilé 36 points (15/18 au tir), 8 rebonds et 5 contres. Et seuls… le gros Shaq et David Robinson avaient réussi à planter plus de 35 points et 5 contres dans le tournoi universitaire, pas mal la comparaison non ?

DEFAUTS MAJEURS

  • Doit travailler sur son shoot
  • Assez âgé pour un prospect
  • Un peu petit pour défendre sur les grands pivots
  • Doit progresser en terme de création offensive

Forcément, tout n’est pas non plus parfait chez Brandon Clarke. D’abord, son âge assez avancé pour un prospect (22 ans) ne lui donne que très peu de chances d’aller gratter un Top 10. C’est un junior (troisième année) et il passera très certainement après un bon paquet de freshmen. Ensuite, et c’est sûrement le plus embêtant, c’est que, si son pourcentage de réussite laisse croire le contraire, Brandon Clarke doit absolument taffer son shoot mi-distance, et également derrière l’arc. Car aujourd’hui son adresse ne lui permet pas encore de rentrer véritablement dans la case du poste 4 moderne. S’il a progressé depuis qu’il est à Gonzaga,  ses 26% à 3 pts ne seront pas suffisant pour un ailier-fort de NBA. Dans la Grande Ligue, sa capacité à aller finir au cercle pourrait bien être mise à rude épreuve, il va donc falloir apprendre à mieux shooter. Offensivement toujours, sa palette offensive reste très limitée, et il a tendance à rester dans un seul et même plan de jeu. Il devra se montrer plus original offensivement s’il veut réellement passer un cap et peser complètement sur le jeu de son équipe. Enfin, même s’il est sans doute l’un des meilleurs défenseurs de la cuvée 2019, il reste assez petit, et face à des colosses type Giannis en NBA, ça risque d’être assez compliqué d’être aussi autoritaire qu’il ne peut l’être face à des petits gabarits. On l’a dit, Clarke a une sacrée détente, mais ça ne fait pas tout non plus.

CONCLUSION : 

Brandon Clarke  a un sacré potentiel et pourrait devenir un gros défenseur au sein de la Grande Ligue. Il peut encore s’améliorer offensivement mais donne l’impression à tout le monde cette année qu’il est justement en pleine progression. Défensivement, c’est certainement l’un des tout meilleurs de la Draft cette année et sa capacité à défendre quatre postes sera intéressante pour une franchise NBA. Mais il doit progresser au shoot et améliorer sa palette offensive pour ne pas qu’il reste cloisonné dans un seul secteur de jeu et pour qu’il puisse coller au profil de l’ailier fort moderne. Alors qu’il était loin des priorités des scouts en début d’année, Clarke se dirige tout droit vers un Top 15 vraiment mérité. Il l’a dit, ce sont les Suns qui occupent une place particulière dans son cœur, mais on voit pour l’instant mal la franchise utiliser son sixième pick pour lui. Attention cela dit, on n’est sans doute pas au bout de nos surprises avec ce petit Clarke.


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