Privés de KD, les Warriors ont retrouvé le Stephen Curry MVP : retour sur la série folle du Chef face à Portland

Le 23 mai 2019 à 12:20 par Nicolas Meichel

Stephen Curry
Source image : NBA League Pass

Alors que les Bucks et les Raptors sont toujours en train de se rentrer dedans pour obtenir leur billet pour les Finales NBA, l’autre confrontation entre les Warriors et les Blazers est terminée depuis quelques jours déjà, la faute notamment à un Stephen Curry monstrueux. Le Chef d’Oakland a réalisé une série de rêve et Portland n’a jamais trouvé la solution pour le ralentir.  

36, 37, 36, 37. Non, ce n’est pas un appel aux dons pour le Téléthon mais simplement le nombre de points marqués par Stephen Curry sur les quatre matchs face aux Blazers. Au total, si vous n’êtes pas trop mauvais en calcul mental, ça donne 146 pions dans la tronche des Blazers, soit une moyenne folle de 36,5 points par rencontre, le tout avec des pourcentages de sniper (47,1% de réussite au tir, 42,5% du parking). D’après Justin Kubatko de StatMuse, le total de points inscrits par Curry contre Portland représente un nouveau record NBA sur une série se terminant par un sweep dans un format au meilleur des 7. Steph a en effet dépassé Shaquille O’Neal (145 points, Finales NBA 2002), LeBron James (144, demi-finales de Conférence Est 2017) et Kobe Bryant (140 points, demi-finales de Conférence Ouest 2001). Que des joueurs lambdas n’est-ce pas ? Ça vous montre un peu la portée de son exploit et le niveau de jeu exceptionnel démontré dans cette Finale de Conférence Ouest. Ça, c’est pour la partie stats. Mais même si on vit à une époque où les chiffres ont pris le pouvoir en NBA, l’impression visuelle reste déterminante pour juger la performance d’un joueur et sa domination sur la concurrence. Contre les Blazers, Stephen Curry a peut-être joué le meilleur basket de sa carrière en Playoffs. Alors oui, certains diront que c’était Portland en face et il est vrai que les hommes de Terry Stotts ont donné l’impression d’être cramés après deux grosses séries contre Oklahoma City et Denver. De plus, les Blazers ne sont pas vraiment le genre d’équipe possédant le matos nécessaire pour vraiment gêner un monstre comme Curry. Sauf qu’au final, ça n’enlève en rien au fait qu’il a survolé les débats.

On le sait, les Warriors ne montrent pas le même visage quand Kevin Durant est absent, comme c’est le cas actuellement. Ou plutôt, ils reviennent à l’ancienne formule, celle de 2015-2016, quand KD évoluait encore du côté d’Oklahoma City. On ne dit pas que les Dubs sont meilleurs sans Durant et qu’ils n’ont pas besoin de lui pour faire le three-peat et remporter un quatrième titre en cinq ans, comme on peut l’entendre occasionnellement en ce moment. Par contre, il est clair que la machine californienne peut très bien tourner sans lui, avec Stephen Curry au centre des débats. La balle bouge plus, les joueurs aussi, et ça devient un peu plus compliqué à défendre que lorsque vous avez KD en iso avec quatre mecs qui regardent. Bon au final, le résultat est souvent le même, ça fait ficelle, mais c’est plus difficile pour les autres Warriors de trouver leur rythme offensif, notamment Curry. Avant la blessure de Durant lors du Game 5 face aux Rockets en demi de conf, Steph était plutôt en galère sur ces Playoffs mais on a depuis retrouvé le Curry en mode MVP, celui qui explose les défenses adverses. On peut dire ce qu’on veut, Baby Faced Killer est le joueur le plus important du système Golden State. Son pote Kevin est peut-être plus talentueux, son frère du backcourt Klay Thompson est très important de par sa capacité à peser des deux côtés du terrain et Draymond Green est un formidable couteau suisse accompagné d’un leadership indispensable à cette équipe. Mais au final, Curry est celui qui fait tourner les Warriors à plein régime car il possède un jeu unique et représente une menace énorme, avec le ballon évidemment mais aussi sans car il bouge sans cesse. C’est ce qu’il a montré face aux Blazers.

Une mixtape, une démonstration. Voilà comment on pourrait caractériser la série de Curry contre Portland. Il a tout fait à la défense des Blazers. Tirs en sortie d’écran, catch & shoot, pénétrations, un-contre-un, création après avoir attiré plusieurs joueurs sur lui, paniers impossibles du parking, dribbles inspirés, dissection de la défense adverse sur pick & roll… la liste est longue, très longue. En clair, Curry a fait étalage de tout son talent et a rappelé à tout le monde à quel point il pouvait foutre le bordel sur un terrain de basket. Pour atteindre un tel niveau de jeu, il faut évidemment posséder un talent rare, une énorme confiance en ses capacités mais aussi une condition physique parfaite. On n’en parle pas beaucoup de cet aspect-là alors qu’il est déterminant. Courir partout et faire la différence autant avec le ballon que sans, ça demande une endurance XXL, surtout à ce stade de la compétition. Et aujourd’hui, Curry semble être au top techniquement, physiquement, mentalement. Sur le point de jouer sa cinquième Finale NBA consécutive, Steph est sur un petit nuage. A partir du 30 mai, il aura l’occasion de rentrer encore un peu plus dans l’histoire en remportant une quatrième bague et pourquoi pas un premier titre de MVP des Finales. Pour l’instant, on ne sait pas trop à quel moment Kevin Durant va revenir. On ne sait pas non plus dans quel état il sera et comment son retour va impacter cette équipe de Golden State qui cartonne sans lui. Par contre, ce qu’on sait, c’est que Steph Curry est prêt à emmener les siens au sommet, KD ou pas.

Une série exceptionnelle face à Portland, avant peut-être des Finales de folie pour la dernière des Warriors à Oakland. On avoue que ça serait assez kiffant de voir Stephen Curry, symbole de la dynastie Dubs, soulever le trophée de champion ainsi que celui de MVP des Finales avant de quitter définitivement l’Oracle Arena.