LeBron James et Kevin Durant BFF : leur track de rap est enfin dispo, et ça envoie du lourd

Le 08 sept. 2018 à 14:40 par Aymeric Saint-Leger

Ce n’est un secret pour personne, LeBron James et Kevin Durant se respectent, s’apprécient, et reconnaissent mutuellement leur grandeur. Les deux hommes partagent pas mal de choses, entre des combats pour des idéaux sociaux, des workouts ensemble l’été, la course pour le titre de meilleur joueur au monde actuellement (même si la hiérarchie apparaît claire). Cette amitié dure depuis longtemps, et comme pas mal de jeunes basketteurs, LBJ et KD s’étaient essayés au rap en 2011-12. Et le résultat est loin d’être ridicule.

Comme quoi, quand on est très talentueux dans un domaine, on peut être doué pour d’autres. Depuis le début des années 2010, deux hommes sont clairement reconnus comme les meilleurs basketteurs de la planète. Kevin Durant et LeBron James attirent tous les regards, cumulent les trophées. Ils sont en concurrence, bien sûr, ce qui n’empêche pas le respect, la reconnaissance de l’autre, de son éthique de travail. Ils partagent de nombreuses valeurs, ce qui leur a valu d’être visé par des commentaires pas très fins de la part d’une journaliste de Fox Sports qui leur demandait de se taire et de dribbler. Fait qui a entraîné la création d’un documentaire de la part de LBJ. Ayant vécu tous deux des enfances pas forcément toutes roses, ils s’apprécient, et se sont entraînés ensemble l’été dernier, tout comme lors de cette intersaison. Les deux hommes se côtoient en dehors des parquets, sur leur temps libre, ils vont finir par devenir des BFF et par faire des soirées pyjama ensemble. Ils ont d’ailleurs déjà collaboré loin des salles NBA. En 2011-12, soit la saison du lock-out, les deux hommes alors âgés de 27 et 23 ans se retrouvent pour se taper un kiff : enregistrer un morceau de rap. KD a trouvé un beat, il débarque à Spider Studios, à Cleveland. Le King le rejoint, et chacun avec leurs paroles, ils vont poser sur le son. Si on connaissait l’appétence du Snake pour ce monde-là, c’est une première pour le Cyborg. Ils se sont pris un délire alors qu’ils avaient du temps à perdre avant que la saison commence, et la version remasterisée qui vient de sortir sur Soundcloud est plutôt plaisante. It ain’t easy voit le jour, comme une ode au travail acharné, aux sacrifices sur la route vers le plus haut niveau. Et non, ce n’est pas le track de Tupac Shakur, ni un titre de David Bowie, ni une version remaniée du tube de Cypress Hill. Non, c’est MC’s LBJ et KD dans la cepla yo kick ça mon cousin.

Avec une boucle de guitare assez simple, un beat à la batterie somme toute classique, un petit sample vocal, l’instru est sympa, posée, et permet d’y poser relativement facilement sa voix. Le thème est relativement classique, mais plutôt bien traité : les haters, la construction d’une carrière dans l’adversité par le travail, celle d’une vie avec des manques familiaux. Pas de surprise du côté de Kevin Durant, qui est plutôt doué. Bon flow, le débit est cool, c’est rythmé, varié, il y a des phases bien sympas. Comme celle où il rend hommage à son pote du featuring, en mode : “Yeah, uh, and every hater all the same, I’m feelin’ like the world is Skip Bayless, and I’m LeBron James”. Soit “Ouais, et chaque hater est le même, j’ai l’impression que le monde est Skip Bayless et que je suis LeBron James.” Une manière de faire référence au genre de feud auquel le journaliste s’est livré envers le gamin d’Akron. On retrouve également des petites références NBA, du genre “Them dudes with me, shoot with me, pacin’ on your ass like Jamaal Tinsley”, qu’on peut traduire par “Ces gars avec moi, shootent avec moi, et ils te baladent comme Jamaal Tinsley.” Joli petit clin d’œil sympa à l’ancien meneur des Pacers. Si la reconversion post-basket du numéro 35 est toute trouvée, ce n’est pas tout à fait le cas pour LeBron James. C’est correct, mais ça casse pas trois pattes à un canard. Tout basketteur ne peut réussir dans le rap (coucou Tony). Enfin quelque chose qu’il ne sait pas faire au très haut niveau. Malgré tout, des rumeurs annonçaient que ce morceau ferait partie de la soundtrack du tout frais 2K19. Ce ne sera finalement pas le cas, pour des questions de droits d’auteur et d’éventuelles royalties sur le beat original. Malgré tout, après avoir refait totalement l’instru, le voilà en écoute libre, et on peut dire que cela reste pas mal en tête. Qui aurait cru qu’un délire dans un studio allait ressortir sept ans après ? En plus le son risque d’avoir son petit succès, la perf’ de KD est très bonne, il bat LBJ à plate couture. Le King avait quand même pris sa revanche cette année-là, en remportant le trophée de MVP au nez et à la barbichette chelou de Durantula, et en remportant les Finales NBA 2012, lors desquelles il était opposé à… Bingo, Kevin Durcan’t et OKC.

Les exemples d’anciens et d’actuels joueurs NBA qui ont essayé le rap, il y en a à la pelle. Les fortunes sont diverses, mais les précurseurs Shaquille O’Neal ou Ron Artest s’en sortaient plutôt bien. Tout comme Dame Dolla, Lance Stephenson, Javale McGee, ou encore le surprenant Victor Oladipo. On peut rajouter KD dans cette catégorie, mais sans doute pas LeBron James, qui ne se défend pas si mal avec ses armes, mais qu’on ne sent pas très à l’aise malgré tout. Merci le lockout, voilà un bon son pour passer l’après-midi, qu’on aurait bien imaginé en bande-son de 2K. Une manière sympa de rendre hommage à Mac Miller, décédé hier.

Source texte : Soundcloud


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