La renaissance de Greg Oden : des terrains au coaching, la nouvelle vie d’un talent gâché par les blessures
Le 22 janv. 2018 à 16:38 par Pierre Aimond
Greg Oden fête ses 30 ans, l’occasion de revenir sur le parcours atypique du premier choix de la Draft 2007. Après sa retraite forcée, l’ancien pivot des Blazers a dû faire le deuil d’un rêve si rapidement anéanti. Depuis, et après de nombreuses années de galère, Oden est finalement reparti de l’avant, et continue de vivre sa passion pour le basket à travers un rôle de mentor dans le coaching.
Dans la catégorie des what if, Greg Oden fait partie des noms qui viennent immédiatement à l’esprit. Véritable superstar au lycée, le pivot de 2m13 avait affolé les scouts NCAA en emmenant Lawrence North à trois titres nationaux consécutifs, le tout en glanant quelques récompenses individuelles histoire de faire gonfler le CV. Naturellement, il avait poursuivi son ascension dans le championnat universitaire américain, à Ohio State, où il avait confirmé sur les parquets tout le bien qui était dit de lui dans les nombreux discours dithyrambiques prononcés à son égard. Ça fait peut-être marrer aujourd’hui, mais en 2007, sélectionner Greg Oden devant Kevin Durant n’avait rien d’une hérésie.
Depuis, les blessures ont eu raison des rêves de NBA du pivot, qui n’a pas été épargné par les tuiles. D’abord sur le terrain, où il a manqué quatre saisons complètes (sur sept), pour un total de 105 matchs disputés… Une carrière tronquée par les blessures qui s’est achevée brutalement avec une affaire extra-sportive en guise de point de non-retour. Car oui, hors des terrains également, Oden a dû passer par tout un tas d’obstacles, à commencer par une arrestation, puis une condamnation pour avoir frappé sa compagne, alors qu’il était sous l’emprise de l’alcool en 2014. Entre son addiction et une sordide histoire de nudes postés sur la toile, son histoire du côté de l’Oregon, puis de la Floride (au Heat, en 2013) ont coupé court, et sa carrière professionnelle avec. Après une pige en Chine en 2016, il s’est rendu à l’évidence ; malgré son désir de continuer à jouer, “it’s over”.
L’ancien joueur des Buckeyes a eu beaucoup de mal à accepter la tournure qu’a pris sa carrière, et s’il a plusieurs fois exprimé son regret de ne pas “avoir mieux géré certaines choses” dans sa vie privée, il ne regrette pas les décisions prises dans le cadre du basket :
“Je ne dirai pas que je regrette quoi que ce soit,” a précisé l’ancien intérieur au IndyStar, “J’aurais juste aimé faire les choses autrement.”
Il ne se fait d’ailleurs aucune illusion quant à son avenir sur les terrains : il n’en a plus. En revanche, maintenant qu’il a tourné la page, il peut se concentrer sur la suite. Et paradoxalement, cette suite l’a ramenée à ses racines, à la fac d’Ohio State, où il est assistant coach et fait office de mentor aux jeunes Buckeyes. Un moyen de boucler la boucle et de continuer à vivre du basket, tout en assurant son nouveau rôle de papa. Une seconde vie qui lui permet, parallèlement à son poste d’assistant, de reprendre ses études et d’envisager la vie différemment :
“Je voulais rester dans le basket, et le coach m’a donné l’opportunité de travailler ici. Il m’a donné quelque chose à faire des mes après-midis. J’essaie toujours de comprendre où j’en suis dans ma vie. Depuis l’école primaire, je n’ai connu que le basket. J’essaie juste de devenir une meilleure version de moi-même en obtenant un diplôme afin de préparer le futur de ma famille.”
Ça aura pris du temps, mais ça y est, Greg Oden semble s’être remis de ses échecs. Pas facile, lorsque l’on passe de futur All-Star annoncé à potentiel plus gros bust de l’histoire de la NBA, mais d’autant plus respectable que le gars s’est battu jusqu’au bout et a tout donné pour revenir. Ça n’a pas payé, mais contrairement à un paquet d’anciens joueurs NBA en perdition depuis leur retraite, Oden a su relever la tête et tirer des leçons de ses erreurs pour reprendre une vie normale. On lui souhaite de continuer dans cette voie et d’obtenir son diplôme. Et un joyeux anniversaire !
Source texte : Dana Benbow, IndyStar