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Amis dans la vie, ennemis sur le terrain : Isiah Thomas et Magic Johnson

Le 28 oct. 2017 à 11:15 par TrashTalk

Magic Johnson
Source image : YouTube

Une petite série de papiers signée TrashTalk et Marvel Studios ? Quand on peut parler d’histoire et rendre hommage à des héros légendaires, volontiers. Pour la sortie au cinéma de la nouvelle production Marvel Studios “Thor : Ragnarok” (le 25 octobre), on revisite les plus grands duos d’amis en dehors des terrains… qui finissaient par s’entretuer sur les parquets. Aujourd’hui : Isiah Thomas et Magic Johnson.

7 juin 1988, Forum d’Inglewood, Los Angeles. Les stars sont présentes au bord du terrain, l’ambiance est électrique. Il faut dire que Pistons et Lakers sont sur le point de s’affronter en Finales NBA, dans une série en 7 matchs qui deviendra épique en très peu de temps. Mais avant que le sang ne coule à flot et que les droites s’enchaînent, une image inoubliable sera capturée par les photographes présents dans la salle. Prêts à l’entre-deux, les joueurs se serrent la main d’une manière protocolaire. Chacun y va de sa poigne plus ou moins forte, comme pour envoyer un message à l’ennemi. Sauf deux joueurs, qui ne pourront faire comme les autres : Isiah Thomas et Magic Johnson. Amis depuis des années, produits du Midwest formés dans le froid des grands lacs, les deux hommes se regardent avec un air d’hésitation. Tu ou je ?

Isiah s’avance, timidement.

Magic incline sa tête, les sourcils haussés.

Les deux meilleurs meneurs de leur génération se rapprochent…

… et se font la bise.

Avant l’entre-deux.

D’un match de Finales NBA.

Dans les bars de Los Angeles et Detroit, le moment est indescriptible. Huées et cris s’accompagnent à la scène. Comment deux hommes, sur le point de se tabasser pour le titre le plus prisé en NBA, peuvent-ils se faire la bise ? Pour le savoir, il faut dérouler les années 80. Et même un poil avant, évidemment. Car lorsque Magic remporte le titre en NCAA avec Michigan State en 79, Isiah rêve de suivre ses pas. Ce qu’il fera deux ans plus tard, en repartant avec le même trophée sous les couleurs de l’université d’Indiana. Même poste, pas la même taille, mais cette même joie dans le jeu, cet enthousiasme débordant, ce côté “cool” de la fin des 70’s qui laisse place à la fraîcheur de la décennie suivante. En grandissant dans la difficulté et dans le froid des rues de Chicago et Lansing, Isiah et Magic ont de nombreux points communs. Leaders, ils ne veulent qu’une chose : gagner.

“Cela n’a rien de personnel, c’est le business. Son objectif principal est de remporter le titre, et c’est aussi le mien. Donc sur le terrain, nous ne sommes plus potes.” – Isiah Thomas

Mais la vie et leur carrière apporteront ces moments qui ne feront que cimenter leur amitié. Magic, déprimé par sa défaite lors des Finales de 84, récupéré par un Isiah venu en soutien. Thomas, fusillé pour sa balle perdue contre Boston en 87, poussé par un Johnson en back-up. Lorsque le père de la star des Pistons décède cette même année, Magic est la première personne appelée pour le réconforter. Un moment tragique qui sera suivi par le décès de la soeur du meneur des Lakers, Isiah se pointant chez lui dès la découverte de cette nouvelle. Les saisons s’enchaînent, les victoires aussi, mais les deux joueurs restent plus proches que jamais face à l’adversité.

Jusqu’à cette finale.

Possédés par leur envie de victoire, Johnson et Thomas s’envoient des tartes qui entachent leur amitié. La ligne n’est plus aussi visible qu’avant, difficile de savoir à qui parle-t-on : le copain ou le bourreau ? Lorsque Magic annonce sa séropositivité en 92, Isiah est soupçonné de balancer de fausses rumeurs sur la sexualité de son ancien best friend. Et pendant des années, les deux hommes devenus adultes garderont leur distance, ne sachant plus ce qu’est devenue l’amitié des jours d’avant. Avec en tête ce moment, inscrit dans l’histoire : un bisou, un dernier, avant de se déchirer sur les parquets.

Plus petits que Hulk et Thor, Magic Johnson et Isiah Thomas étaient quand même des légendes qui s’en mettaient plein la gueule lorsqu’il fallait repartir vainqueur. Allez, avant de se mater “Thor : Ragnarok” au cinéma, on va se faire un petit Game 1 des Finales de 88…