Bill Russell va rentrer à nouveau dans l’histoire : par ici le prix du Lifetime Achievement aux NBA Awards !
Le 17 juin 2017 à 21:35 par Lucas Courtin
A 83 ans, cette véritable légende de l’histoire du basket va donc une nouvelle fois être honorée le 26 juin prochain lors des NBA Awards. L’ancien joueur des Celtics va recevoir le tout premier prix ” Lifetime Achievement ” décerné, récompensant l’ensemble de sa carrière, que ce soit sur ou en dehors des parquets. Un trophée parmi tant d’autres mais bien mérité !
Ressortez les veilles bandes si vous voulez voir Bill Russell sur les terrains de la NBA. Treize ans de carrière au sein de la ligue de 1956 à 1969 avec son équipe de cœur depuis toujours : les Celtics de Boston. Originaire de Monroe en Louisiane, où le racisme, à cette époque, était bien présent. Tout jeune, il avait pourtant du mal à maîtriser les fondamentaux du basket, n’étant même pas retenu dans l’équipe de son lycée en première année… Athlète pourtant complet, il a commencé à se révéler lors des années suivantes, avec un style de jeu en défense très atypique et inhabituel. Arrivée à l’université, il est ignoré au début mais se fait rapidement remarquer par l’Université de San Francisco (USF) qui lui offre une bourse et lui permet de sortir de son difficile quotidien. Les débuts sont compliqués pour lui à l’USF puisqu’il devient la cible, avec deux autres coéquipiers, de moqueries racistes provenant aussi bien de ses propres supporters que des supporters adverses. Un obstacle qui l’a rendu plus fort par la suite, puisqu’il emmena son équipe sur la plus haute marche nationale, en remportant le championnat universitaire NCAA, à deux reprises, en 1955 et 1956.
Durant les années passées à San Francisco, Russell utilise son manque relatif de corpulence pour développer un style unique en défense, il utilise sa rapidité et sa vitesse pour gêner les ailiers adverses en rendant leur tirs plus difficiles. Il devient donc célèbre pour sa défense de fer, contrant tout ce qui s’approche du cercle, affolant parfois les chiffres avec par exemple treize contres dans un même match. L’équipe devient donc rapidement une référence dans le monde du basket universitaire et lui un atout pour ses coéquipiers. Drafté en 1956 par les Celtics de Boston, il décide de rejoindre la sélection nationale pour les Jeux Olympiques de Melbourne, où il est nommé capitaine. Une bonne décision puisqu’il remporte avec les États-Unis, sa première médaille d’or olympique en battant en finalel’équipe soviétique sur un score de 89 à 55. Il rate tout de même le début de la saison et rejoint Boston en décembre où il tourne à 14,7 points de moyenne sur 48 matchs. Une première année synonyme de premier titre pour lui au sein de la franchise. S’en suivront dix autres au cours de la décennie, laissant seulement deux trophées aux Hawks de Saint Louis (1958) et aux Sixers de Philadelphie (1967). Sa rivalité avec l’autre grande star de l’époque, Wilt Chamberlain, va marquer l’histoire de la NBA. Ce duel entre le meilleur pivot défenseur opposé au meilleur pivot scoreur de la Ligue restera dans les annales comme l’une des plus grandes rivalités que la NBA aie connue. Au niveau des distinctions personnelles ? Le garçon est servi : cinq titres de MVP de la saison, douze fois élu All-Star, et un trophée portant son nom depuis 2009, celui du MVP des Finales. Un titre qu’il aurait bien mérité de remporter pendant sa carrière mais malheureusement, le trophée n’existait pas encore à l’époque.
Parlons un peu de son expérience d’entraîneur, elle fut courte et par intermittence. Il a tout de même pu entraîner les Celtics de 1966 à 1969 mais le comble dans tout ça, c’est qu’il y était encore joueur à cette époque. Il fut quand même le premier noir-américain à coacher une équipe dans le monde du sport professionnel aux États-Unis. En 1969, alors qu’il vient de remporter son onzième titre avec les Celtics, il décide de mettre un terme à sa carrière et rompt tout lien avec la franchise. Une trahison pour les fans et journalistes de Boston, puisqu’il laisse derrière lui une équipe sans entraîneur et sans pivot… À la suite de ça, il est difficile de le voir autour des parquets. Il n’est pas présent lorsque son maillot est retiré par les Celtics, le 12 mai 1972, ni lors de son intronisation en tant que joueur au Hall of Fame en 1975. Il va tout de même revenir en 1973 comme entraîneur des Sonics avec un jeu orienté sur la défense. Mais le bilan sur ces trois années est mitigé, puisqu’il termine sa collaboration avec la franchise de Seattle avec 162 victoires pour 166 défaites. Onze ans plus tard, il tentera à nouveau de refaire surface sur les parquets de la NBA en entraînant les Kings de Sacramento, lors de la saison 1987-88. Bilan catastrophique puisqu’il termine l’année avec seulement 17 victoires pour 41 défaites. Un manque de réussite en tant que coach qui ne ternit néanmoins pas le grand champion qu’il a été pendant ces années.
Bill Russell a sans nul doute été l’un des plus grands joueurs que les Celtics aient connu. Il mérite amplement ce titre pour l’ensemble de sa carrière et de la vie qu’il a menée. Il aura l’occasion le 26 juin prochain de rentrer à nouveau dans l’histoire avec le tout premier ” Lifetime Achievement ” décerné. Chapeau bas monsieur.
Source : NBA.com