Stephen Curry pense encore à sa passe flinguée lors du Game 7 des Finales 2016 : fallait s’appliquer…

Le 29 mai 2017 à 18:28 par Bastien Fontanieu

Stephen Curry

Les Finales 2017 commencent dans quelques jours, mais les souvenirs de 2016 sont encore bien vifs. Stephen Curry est le premier à le savoir, lui qui cauchemarde encore quelques fois de certaines actions qui ont entaché son Game 7.

Cinq minutes et dix-sept secondes à jouer, dans le dernier quart-temps. Nous sommes à l’Oracle Arena, le 19 juin 2016, les Warriors ont un point d’avance. Particulièrement maladroit sur cette rencontre qui peut définir votre carrière, le double-MVP en titre et surtout unanime cette année-là va commettre une grave erreur, qui sera collée à son visage d’enfant pendant des mois. Une passe dans le dos, pour Klay Thompson, qui termine en touche. Comment, dans un moment aussi important, un joueur aussi doué peut agir aussi bêtement ? Comment, après avoir été discipliné de mi-octobre à mi-juin, Curry peut-il tenter un geste pareil ? N’a-t-il pas conscience du contexte ? Est-ce tout simplement sa nature en tant que basketteur ? Les questions se multiplient et le poursuivront, car le symbole est immense. Suite à cette balle perdue, les Warriors ne marqueront que 2 points sur les cinq dernières minutes de la rencontre, les Cavs et LeBron profitant de cette chute à la fois collective et individuelle pour l’emporter et écrire l’histoire. Incroyable, impensable. Golden State n’arrive pas à tamponner son 73-9 de la saison régulière dans les dossiers all-time, Stephen est logiquement ciblé de toute part à cause de cette nonchalance flagrante dans un tel moment. Les mois passent. Avance rapide jusqu’à ce weekend, le meneur a été interviewé par Chris Haynes d’ESPN et autant le dire tout de suite, il repense à cette foutue balle perdue. Une qu’il n’arrive pas à enlever de ses souvenirs, même s’il pourrait retenter le même geste aujourd’hui.

“Je sais que ce n’était pas une bonne passe.

Et oui, je pense encore à cette balle perdue. Mais maintenant que je repense à ce match, c’est marrant car je connais pourtant bien le concept de faire le bon choix en attaque, faire le choix le plus simple, comprendre qu’il y a des moments décisifs dans certains matchs et qu’ils créent la différence entre remporter un titre ou non. Maintenant, cette année en pré-saison j’ai lâché la même passe dans le dos en plein match car j’ai suffisamment confiance en ma capacité à pouvoir la faire, et tout ça n’y changera rien.

Vous savez à quel point cela compte dans un match, pour remporter le titre. Donc évidemment, j’en suis conscient lorsque je suis sur le parquet, surtout en Playoffs. Si je ne perds pas la balle et qu’on s’offre des opportunités de tirs sur chaque possession dans le money-time, savoir que la balle sera en sûreté entre mes mains, c’est l’évolution du jeu vers laquelle j’essaye de tendre.”

Que se serait-il passé, si Curry avait été plus sérieux ? Les scénarios les plus fous peuvent être dessinés, peut-être que les Warriors assurent leur money-time et remportent le titre, KD reste au Thunder et jamais on observe un homme tourner en triple-double de moyenne. Peut-être bien, peut-être pas. Dans tous les cas, l’histoire est derrière lui et le All-Star sait qu’il doit être moins fou-fou dans son jeu. C’est notamment ce changement, ce dosage des plus remarquables dans ses fourberies, qui fait de sa saison un chef d’oeuvre particulièrement discret. Car pendant qu’on entend certains affirmer qu’il s’agit d’une campagne “moyenne”, Curry est en fait en train de potentiellement réaliser la meilleure, car la plus propre. L’enfant insolent peut encore apparaître certains soirs, mais ce dernier a laissé place à un adulte plus concentré, un vétéran moins freestyle. Ce côté technicien fantastique est ce qui faisait et fait encore de Steph un joueur unique, offensivement parlant. Mais il n’est pas question de réduire la jauge à zéro et faire d’un tel improvisateur un robot sans initiatives : le juste milieu, voilà ce qui fait de ses Playoffs un carton quasiment indiscutable, et des Finales durant lesquelles il voudra dominer sans en faire des tonnes.

C’est toujours compliqué de vouloir enfermer un tel joueur dans une boîte, Curry étant le joueur le plus dur à défendre lorsqu’il obtient carte-blanche. Mais ce manque de discipline l’a mené une fois vers l’enfer, la seule fois de trop. On attend donc une série propre et chaude, façon Stephen 2017.