Profil Draft 2017 : Rodions Kurucs, pour profiter de la hype lettone

Le 29 mai 2017 à 12:54 par David Carroz

Rodions Kurucs
Source image : Youtube

Précoce – il a débuté chez les pros à Riga alors qu’il soufflait tout juste ses 16 bougies – Rodions Kurucs est la nouvelle pépite venue de Lettonie. Quand on voit la hype qui entoure Kristaps Porzingis, nul doute que le jeune homme va tenter de surfer sur cette vague pour faire grimper sa cote. Lié à Barcelone depuis 2015, il a surtout brillé avec les équipes jeunes de son pays. Avant de le faire au niveau supérieur, sélection nationale et NBA incluses ?

Profil

> Âge : 19 ans. Même pas un demi Vince Carter.

> Position : Ailier. Mais capable de jouer poste 4 dans du small ball

> Equipe : FC Barcelona. Doublure de Messi et Neymar.

> Taille : 203 centimètres. Jamais deux sans trois.

> Poids : 86 kilos. Se fait souvent piquer son repas à la cantine.

> Envergure : Pas de mesure officielle. Mais à vue d’œil ça ne semble pas dégueu, le mec est long.

> Statistiques 2016 : 9,5 points, à 55,7% à 2 points et 31,7% du parking, 1,4 passe, 2,8 rebonds et 0,8 interception et 0,8 contre en 21,2 minutes.

> Comparaison : Sam Dekker, le Shaqtin a Fool en moins. Ou Doug McDermott en plus long.

> Prévision TrashTalk : Fin du premier tour.

 

Qualités principales

# Un instinct et un arsenal de scoreur

Ce qui saute rapidement aux yeux lorsqu’on regarde Rodions Kurucs sur un parquet, c’est que le gamin sait comment mettre la balle dans un panier. Que ce soit sur des drives – principalement main droit – à mi-distance ou du parking, même si l’efficacité n’est pas toujours au rendez-vous, la panoplie est assez large pour un gars de son âge. Et comme en plus il a une mémoire de poisson rouge qui lui permet d’oublier les trois échecs précédents, il ne va pas douter au moment de dégainer. Un constat qui s’applique peu importe le match ou le moment de la rencontre pour un mec qui joue avec passion et ne semble pas avoir peur de se manquer. S’il est capable de se démarquer pour créer son shoot, c’est tout de même en spot-up shooteur qu’il est le plus intéressant, mettant à profit son excellente mécanique de tir sur catch and shoot. Si on ajoute qu’il progresse dans son maniement du ballon et qu’il n’hésite pas à faire vivre la gonfle avec un QI basket sympathique, on tient là un lascar qui peut peser au moins d’un côté du parquet.

# Les armes pour défendre, s’il veut bien les utiliser

Mais comme le basket se joue aussi en défense, on est obligé de s’intéresser à cet aspect de son jeu. S’il ne pèse pas autant qu’en attaque, il dispose tout de même de points forts qu’il doit développer. Des mains actives qui lui permettent de contrarier ses adversaires en coupant les passes. De la longueur, qui lui offre la possibilité de contester les tirs même lorsqu’il semble battu. Du courage, pour ne pas fuir devant les contacts et essayer de contenir les mecs plus solides que lui. Bref, du matos à exploiter.

# Des qualités physiques et athlétiques

Des deux côtés du parquet, l’une des raisons de tels points forts repose sur ses qualités physiques. Alors on ne parle pas d’un freak sorti du même labo que Giannis Antetokounmpo, mais Rodions Kurucs est un joueur long, en particulier pour un ailier. Ce qui lui permet éventuellement de glisser poste 4. Et comme il n’est pas lent non plus, son coach l’a même utilisé par séquence à l’arrière. Une polyvalence qui plait forcément dans une NBA où les joueurs hybrides tendent à devenir la norme. S’il est encore léger, sa carrure semble pouvoir lui permettre de prendre du volume et du muscle, sans pour autant mettre à mal son explosivité sur premier pas ou son dynamisme au moment de bondir.

Défauts majeurs

# Des questions sur son physique

Alors certes, Rodions Kurucs est grand est long. Mais ça ne fait pas tout, surtout quand on n’a pas la santé qui suit. Avec déjà deux grosses blessures à même pas vingt piges, le label babtou fragile n’est pas loin. Du coup les interrogations sur sa capacité à absorber la dureté de la NBA sont présentent, surtout qu’il ne s’est jamais frotté au plus haut niveau en Europe. Il va donc devoir bouffer de la salle de sport pour exploser les 86 kilos qui sont les siens, car c’est beaucoup trop léger pour espérer survivre dans la Grande Ligue. Le Letton a beau ne pas avoir peur des contacts, pas sûr qu’il les encaisse quand il se mangera un vétéran tanké dans les dents.

# Plus de clairvoyance attendue en attaque…

Scorer c’est bien. Avoir des qualités de passeur, ou du moins un potentiel, c’est cool aussi. Surtout quand on comprend ce qui se passe sur un parquet. Sauf qu’il faut réfléchir une fois qu’on a de telles capacités et ne pas foncer dans le tas. Pour l’instant, Rodions Kurucs a tendance à vouloir jouer trop vite et a joué avec des œillères, ne faisant pas les bons choix lorsqu’il attaque le panier. Des tirs parfois forcés, une préférence pour le shoot plus que pour la passe, l’éventualité de se regarder jouer et dégainer plutôt que de se mettre au service de l’équipe : voilà au moins trois aspects qu’il va falloir gommer pour s’assurer des minutes en NBA. Sans oublier que niveau spacing, le Letton aime être proche de la balle et réduit donc les opportunités d’écarter le jeu. Il faut donc travailler tout cela, tout comme deux autres aspects qui nuisent à son rendement : le dribble, pour que sa main gauche lui serve à autre chose que tenir sa fourchette, mais aussi tout ce qui concerne son jeu de passe en mouvement. Les deux étant forcément liés.

# … et en défense

C’est peut-être bien là que Rodions Kurucs peut perdre sa place dans le premier tour de la Draft. Parce que s’il a des défauts comme une vitesse latérale un peu faible, son manque d’implication est bien plus grave. Alors vous me direz que ça se corrige. Pas faux. Mais il va vraiment falloir se sortir les doigts et ne plus uniquement se reposer sur ses qualités physiques comme sa longueur pour défendre. La technique, les fondamentaux, c’est super utile aussi pour éviter d’être mis en difficulté à chaque occasion, d’avoir l’air perdu, de se faire prendre par les écrans, d’être déséquilibré, de ne pas comprendre ce qu’est une aide défensive… bref, la liste est longue. Et comme en plus il se fait maltraiter au poste face aux mecs plus solides ou qu’il a du mal à suivre ceux qui sont explosifs, attention à ne pas être un boulet pour son équipe.

Conclusion

Rodions Kurucs est loin d’être un manche au basket et dispose d’un arsenal offensif intéressant qui devrait lui permettre de contribuer en NBA. Entre ses qualités pour scorer et son physique, on va attendre de lui qu’il fasse son trou, si bien entendu il ne décide pas de faire de longs séjours à l’infirmerie. Il lui restera à bosser à la salle de muscu et sur sa concentration pour prétendre avoir un rôle encore plus important.