Ben Wallace snobé mais Tracy McGrady parmi les finalistes pour le Hall of Fame : normal ou scandale ?

Le 19 févr. 2017 à 12:55 par Alexandre Martin

Ben Wallace
Source : Youtube / Dunkman827

Comme tous les ans au milieu des festivités du All-Star Weekend, la NBA a fait une annonce dont on parle souvent peu : la liste des finalistes pour la prochaine cuvée du Hall of Fame a été dévoilée. Chris Webber, Tim Hardaway ou encore Sidney Moncrief auront leur chance. Tracy McGrady sera également de la partie mais pas Ben Wallace qui a été snobé par le fameux “Honors Committee” dont il faut recueillir 18 votes sur 24 pour accéder à la finale. Ces deux joueurs étaient pourtant éligibles pour la première fois… Pourquoi T-Mac plus que Big Ben ? Pourquoi McGrady tout de suite ? Pourquoi avant Wallace ? Mérité ? Logique ? Discutable ? Scandaleux ? 

Des gars comme Kevin Johnson, Maurice Cheeks, Muggsy Bogues ou Mark Price ont été recalés et on peut tout à fait en comprendre les raisons même si des discussions sans fin pourraient être ouvertes sur les cas de KJ ou de Cheeks notamment. Chris Webber est candidat depuis un bail, Sidney Moncrief depuis toujours et Tim Hardaway a déjà échoué deux fois en finale. Ces trois-là méritent clairement leurs places mais il risque d’y avoir un déçu (Moncrief peut-être? Hardaway encore ?) parmi eux… Car un certain Tracy a eu les faveurs du comité et cela fait grincer un paquet de dents, plus particulièrement du côté de Detroit mais pas que, comme le rapporte Tony Paul du Detroit News :

“Le fait que Wallace se soit fait snober continue de laisser beaucoup de gens perplexes, compte tenu de son palmarès : quatre fois défenseur de l’année, cinq fois en Defensive First Team, deux fois meilleur rebondeur et champion NBA, en 2004 avec les Pistons. Il est aussi quatre fois All-Star.”

On peut en effet se demander pourquoi McGrady est passé de manière – visiblement évidente pour les votants – devant Wallace. Les avocats de l’ami Tracy vont nous expliquer qu’il a été deux fois meilleur scoreur de la ligue, sept fois All-Star ou encore qu’il a écœuré les défenses sans relâche principalement de 2000 à 2008 et ce, malgré plusieurs blessures. Effectivement, T-Mac était un scoreur fabuleusement talentueux, un athlète tout aussi technique que fluide ou capable d’aider au rebond voire de distribuer du caviar. Il nous a du coup pondu quelques superbes saisons statistiquement parlant. Mais, est-ce que les chiffres seuls doivent emmener un joueur au Hall of Fame ? Parce que c’est bien de ça dont il s’agit. T-Mac c’est avant tout des stats monstrueuses mais un palmarès très maigre et aucun premier tour de Playoffs passé (jouer les mascottes, même aux Spurs, ne compte pas).

Ben Wallace lui ne tourne qu’à 5,7 points par soir en carrière. Il n’a jamais envoyé une saison à 10 points de moyenne lors de ses 16 saisons. Il n’avait clairement pas le don naturel d’un T-Mac pour le maniement de balle orange… Et alors ? Ben Wallace était tout de même bien plus qu’une coupe afro stylée sur la tête d’un pivot rugueux et musculeux. Il est l’un des meilleurs défenseurs intérieurs de l’histoire et, comme signalé plus haut, il a fini sa carrière avec un palmarès finalement largement aussi fourni que celui de McGrady. Un palmarès même plus fourni car des tours de Playoffs, Wallace en a passé un paquet. Il a souvent laissé tout ce qu’il avait sur le terrain pour aider son équipe à gagner. Il a contenu voire terrorisé ses adversaires directs. Il a contré tout ce qui bougeait (meilleur contreur en 2002) et est donc le seul joueur de l’histoire – avec le grand Dikembe Mutombo – à avoir été défenseur de l’année quatre fois. Il a une bague obtenue certes au sein d’un collectif parfait mais dont il était une des pièces maîtresses. Ben Wallace c’est 130 matchs de Playoffs (contre seulement 50 à Tracy MacGrady). Ben Wallace c’est un type non-drafté en 1996, un type qui a joué pivot face à des gars à qui il rendait souvent au moins 10 centimètres mais qui a n’a jamais reculé devant qui que ce soit…

Le voir ainsi recalé, le voir ainsi laissé de côté sans même être choisi pour cette finale vers le Hall of Fame, cela peut vraiment surprendre voire énerver. On peut sûrement l’expliquer en partie en se souvenant de cette fameuse bagarre générale au Palace en novembre 2004. Wallace fut effectivement au départ de ce fameux “Malice at the Palace” mais il ne fut suspendu que pour six matchs à l’époque car il n’avait pas pété un câble comme Ron Artest certains par la suite. Bref, cela a peut-être joué en sa défaveur là où un T-Mac ne disait jamais un mot plus haut que l’autre et ce serait probablement caché rapidement derrière l’arbitre ce soir-là au Palace (oui, c’est gratuit…).

Toujours est-il que c’est bien McGrady qui est à une marche de pouvoir recevoir les honneurs d’une intronisation dans la sacro-sainte salle de Springfield aujourd’hui. Pas non plus un énorme scandale mais cela peut vraiment porter à discussion. Ira-t-il au bout ou restera-t-il à quai comme souvent lorsque ça devient sérieux ? Nous le saurons le 3 avril prochain en marge du Final Four de NCAA. Pour ce qui est de Ben Wallace, il sera de nouveau parmi les candidats en 2018, en espérant que le jury estime un peu plus sa superbe carrière.