Forfait général de Kyrie Irving : la malédiction sportive de Cleveland a encore frappé…

Le 06 juin 2015 à 19:02 par Nicolas Meichel

Considéré comme étant l’une des villes les plus maudites du sport américain, Cleveland a une nouvelle fois été touché de plein fouet par la malédiction, et ce au pire des moments possibles. Victime d’une fracture de la rotule, Kyrie Irving ratera en effet tout le reste des Finales NBA, plongeant ainsi les Cavaliers dans une situation presque impossible. Comme un symbole…

Décidément, rien n’est facile dans cette ville. David Blatt l’avait dit lui-même après la qualification des Cavaliers pour les Finales NBA, et on en a encore eu la confirmation après le terrible verdict d’hier soir. Habitué aux déceptions sportives depuis plus d’un demi-siècle, Cleveland a une nouvelle fois été touché par cette fameuse malédiction qui semble peser sur l’Ohio depuis tant années. Le retour à la maison de LeBron James l’été dernier avait fait renaître les espoirs les plus fous dans le cœur des fans, mais ces derniers ont subi un énième coup dur, dans la plus pure tradition locale, lors de la fin de match jeudi soir à l’Oracle Arena d’Oakland. Passés tout près de la victoire dans ce Game 1 des Finales NBA, les Cavaliers se sont non seulement inclinés 108-100 mais ont surtout perdu Kyrie Irving pour une durée de quatre mois, lui qui a été victime d’une fracture de la rotule lors des prolongations. Alors comme souvent, tout s’est joué sur des détails, et ces derniers ont tourné à la défaveur de Cleveland. On se souvient évidemment du marché suspect sifflé à Timofey Mozgov, du game winner raté de LeBron James ou du tir d’Iman Shumpert qui est à deux doigts de rentrer. Toutes ces actions, elles auraient très bien pu basculer du côté des Cavaliers mais le destin en avait décidé autrement. Désormais mené 1-0 et orphelin de son deuxième meilleur joueur, Cleveland semble déjà cuit face à une formation de Golden State qui est bien meilleure sur le papier et qui possède surtout beaucoup plus de solutions dans son effectif. Dans ce contexte-là, difficile donc d’imaginer les Cavs capables de rivaliser avec la meilleure équipe de la saison régulière, même s’ils ont montré face à Chicago et surtout Atlanta qu’ils pouvaient compenser l’absence de Kyrie Irving, grâce notamment à une superbe défense et l’apport de plusieurs joueurs du banc. Le souci, c’est qu’en face, ce ne sont pas les Bulls ni les Hawks, mais les Warriors du MVP Stephen Curry. Il faudrait donc véritablement un miracle et un LeBron surhumain pour espérer quoi que ce soit. Si rien n’est joué d’avance, ce ne sera vraisemblablement pas cette année que Cleveland verra l’une de ses équipes sportives soulever un trophée de champion.

Cleveland curseCela fait tout de même depuis 1964 et le dernier titre des Browns en NFL que Cleveland attend un nouveau sacre au niveau professionnel. Autrement dit, c’est une véritable éternité pour l’une des villes sportives les plus hardcore des États-Unis. Contrairement à Miami, Los Angeles ou New York, Cleveland vit et meurt par le sport, et rien ne semble être plus important. En même temps, le Nord-Est de l’Ohio est plus connu pour ses usines et son côté industriel que pour ses plages ou sa diversité culturelle. Du coup, vous pouvez imaginer le traumatisme que subissent les fans de Cleveland année après année en voyant leurs équipes locales échouer encore et encore. Évidemment, gagner un titre est très difficile et plutôt rare, que ce soit en NBA, en NFL ou en MLB. Mais à Cleveland, ça fait 51 ans que les Cavaliers, les Browns et les Indians enchainent les déceptions et les tuiles (c’est un record pour une ville qui possède trois franchises au plus haut niveau). En football américain, il y a notamment eu “The Drive” en 1987 puis “The Fumble” en 1988, deux faits de jeu qui ont à chaque fois empêché Cleveland d’accéder au Super Bowl. Depuis 1989 et une autre finale de conférence perdue, les Browns ont connu seulement trois saisons avec un bilan positif et n’ont participé aux Playoffs qu’à deux reprises. Niveau baseball, les Indians attendent un titre depuis 1948, eux qui ont perdu deux World Series en 1995 et 1997. Avec seulement trois qualifications en postseason au cours des 15 dernières années, ils semblent également touchés par cette fameuse malédiction. Et enfin forcément, il y a les Cavaliers, eux qui symbolisent parfaitement cette misère, bien que les belles années LeBron James et l’époque Mark Price – Brad Daugherty – Larry Nance ont tout de même réussi à faire vibrer cette ville. Du tir de Michael Jordan lors des Playoffs 1989 à la blessure de Kyrie Irving en passant évidemment par le départ du “King” en 2010, les Cavs ont connu beaucoup de moments difficiles et sont toujours en quête du premier Larry O’Brien Trophy de l’histoire de la franchise. Ce sera peut-être pour cette année, ou la suivante, mais ce qui est sûr, c’est que ça fait un moment que les fans de Cleveland n’étaient pas aussi proches de retrouver le sourire. Sauf que du rire aux larmes, il n’y a qu’un pas, et ça on ne le sait que trop bien dans l’Ohio.

En Finales NBA pour la deuxième fois en 45 saisons après celles perdues en 2007 contre les Spurs, les Cavaliers ont toujours la possibilité de briser la malédiction en cas de victoire face à Golden State, même si c’est plutôt mal parti quand on voit les circonstances qui jouent contre l’équipe à LeBron James actuellement. Mais sait-on jamais, peut-être que les dieux du sport US décideront finalement de récompenser Cleveland après tant d’années de souffrance…

Source image : 1000words1000days.com

Source couverture : Montage TrashTalk


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