Bilan de mi-saison, édition Spurs : quand Kawhi est là, tout va ?

Le 19 janv. 2015 à 10:30 par Giovanni Marriette

La barre des 41 matches joués est presque dépassée, l’occasion parfaite pour réaliser un premier diagnostic de chaque franchise après une demi-saison digérée ! Direction le Texas pour poursuivre cette série, avec des Spurs tapis dans l’ombre, profitant de la saison régulière pour mater tranquillement ce qu’il se passe au dessus…

L’état des lieux

Les San Antonio Spurs sont une franchise à part. Le genre d’organisation championne NBA en titre, bloquée à la septième place de la conférence Ouest, mais pour qui on ne se fait pas vraiment de bile. Car si avec un bilan correct mais loin de la vraie valeur de ces types (26-16), “Toni Pi” and co. risquent forts de cravacher dur pour s’assurer un spot stratégique pour les PlayOffs, la faute à des contenders aux dents longues cette saison (Warriors, Grizzlies, Blazers notamment), l’heure n’est pourtant pas encore à l’urgence même s’il ne faudra pas tarder à se mettre VRAIMENT au boulot. Un chiffre pour étayer ce constat ? Il y a quelques jours, avant que Kawhi Leonard fasse son retour, le starting five des Spurs ne cumulait que … 8 minutes de jeu ensemble ! 6 matches manqués par un Tim Duncan pourtant pas assez préservé pour le moment, 7 pour Ginobili, 17 pour Parker, 19 pour Leonard et 30 pour Splitter. Rajoutez à cela un Patty Mills seulement de retour ces dernières semaines et vous obtenez des Spurs obligés de composer stratégiquement pour assurer le service minimum pendant cette saison régulière tronquée… Résultat ? Des fins de matches tronquées (Detroit, Memphis, Portland) en plus d’un mois de décembre passé à jouer inutilement des overtimes fatiguantes et ponctuées le plus souvent de défaites. Même Tim Duncan a croqué en offrant à Brandon Jennings la chance de crucifier les Spurs au buzzer… Malgré tout et pour rester un brin positif, Cory Joseph a assuré l’interim de fort belle manière, le statut de cadre de Danny Green a encore évolué et les soutiers que sont Baynes, Babac, le GOAT Matt Bonner ou encore le rookie Kyle Anderson font le taf, histoire de préparer le terrain aux cadres pour la postseason. Le fonds de jeu est évidemment toujours là et personne n’ose imaginer que ces Spurs ne seront pas encore plus que redoutables quand les joutes du printemps arriveront, notamment quand on voit l’importance et le talent de Caouaille, ce dernier étant, ça y’est c’est officiel, la véritable plaque tournante et le baromètre de l’équipe, celui qui transforme un magnifique caillou en diamant unique, loin du galet tout plat de cette mi-saison. La plus grosse crainte à avoir demeurera donc pour cette fin de saison celle de la santé des joueurs, évidemment espérée bonne quand viendra l’instant T… Mais c’est un refrain connu au Texas…

Il a assuré : Cory Joseph

On s’en doute, aucun joueur des Spurs ne se détache statistiquement cette saison en sortant des perfs à la James Harden ou Anthony Davis. On aurait pu vous parler de Tim Duncan qui, à 65 ans, continue d’envoyer des stats dont certains n’osent même pas rêver dans une carrière (15 points, 10 rebonds, 3 assists, 2 blocks), on aurait pu aussi vous parler de Danny Green qui a géré parfaitement sa partie du scoring au gré des absences. Mais on préfère filer le big-up à Cory Joseph, lequel a assuré un intérim de toute beauté durant la blessure de “Patoche” Mills. Du scoring (9 points par match), une intensité folle et une grosse pression sur les meneurs adverses, le jeune Canadien a assuré durant cette première partie de saison. Vif, athlétique, rapide et jamais fatigué, il a parfaitement répondu aux nombreux détracteurs qui doutaient de sa capacité à driver une Ferrari comme les Spurs. Libéré du poids de la mène en présence de Parker ou même Ginobili, il a ainsi pu se lâcher sur les tâches défensives et sur le scoring, bien aidé par un système parfait pour un jeune fifou comme lui. Rajoutez à cela une attitude exemplaire et cette tête de gamin en permanence sous Red Bull et vous obtenez ce mec devenu l’un des chouchous du public texan depuis le début de saison. Et là où ça devient intéressant, c’est que depuis le retour de Patty Mills, le petit Cory ne semble pas baisser le rythme. Plus que jamais aux Spurs, le danger vient de partout…

Il a abusé : le doc’

On l’a dit et répété, cette saison plus qu’une autre les blessures n’épargnent pas les Spurs. Quasiment 170 (!) matches ratés en cumulé cette année, un Big Four jamais en mesure d’être aligné ensemble, le pivot titulaire sur le flanc trop longtemps et seulement de retour depuis peu, même chose avec Patty Mills. Difficile dans ces conditions de faire mieux que la septième place actuelle, même si la santé retrouvée de la quasi-totalité du roster promet évidemment des jours meilleurs dans le Texas. Le seul Kawhi Leonard a d’ailleurs déjà prouvé en à peine une semaine l’exceptionnel apport dû à sa simple présence sur le parquet. Mais si les Spurs montent actuellement en régime, le spectre des blessures va grandir plus les PlayOffs approcheront. En effet, si au complet les champions en titre ont tout ou presque pour enfin décrocher LEUR back-to-back, le moindre pépin pourrait coûter cher dans une conférence Ouest plus que jamais carnivore cette saison… Alors on se pose la question ici : c’est possible une dérogation spéciale chez le Dr Fuentes ?  Sinon, pour sortir un blaze, on avait pensé à Tony mais son pourcentage de loin le sauve pour cette fois-ci (55,6% !). Du coup, on se rabat sur “le Jean Reno rital” aka Marco Belinelli, dont tous les pourcentages sont en baisse et qu’on aurait aimé voir prendre plus de responsabilités en l’absence d’une partie de l’équipe. mais c’est vraiment pour faire les fouines…

L’action de la saison

Et la suite ?

Comme d’hab et sans trop se mouiller, les Spurs devraient monter doucement en régime après les All Star Week End, reposant les leaders à tour de rôle, si bien sûr les blessures laissent enfin tranquille les hommes de Gregg Popovich. Avec potentiellement huit équipes taillées pour une finale de conférence, les PlayOffs ne seront par contre pas une partie de plaisir et on peut d’ores et déjà annoncer que si cette saison les Spurs vont au bout, celle-là ils ne l’auront volé à personne. “Même joueur joue encore”, on attend un “Caouaille” en mode MVP dès les premières lueurs du printemps, histoire d’offrir à Tim et Manu une fin de carrière proportionnelle à leurs aventures respectives au Texas. Plus que jamais à San Antonio, la saison démarre en Mars… Bilan projeté : 55-27

Source image : Bleacherreport.com


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