Et j’ai crié, crié : “Jeremy Lin !”, pour qu’il revienne

Le 05 janv. 2015 à 19:21 par David Carroz

Jeremy Lin

TrashTalk Service Announcement : cet article n’a d’autre but que de vous dresser le portrait d’un joueur, d’une franchise ou de tout autre acteur de la NBA en jouant sur les mots pour vous divertir, en visant un contenu ludique. La lourdeur des blagues composant cette rubrique n’ayant d’égal que la légèreté avec laquelle nous vous conseillons de la lire, nous vous remercions de votre grande mansuétude.

Après une quinzaine de jours à manger, j’ai compris ce que certains ressentent en lisant cette rubrique : vous êtes gavés. Je le sais, j’ai reçu des plaintes, de quoi faire la finition des murs de mon salon. Mais on s’en fout. Aujourd’hui, c’est Jeremy Lin qui nous intéresse. Presque 3 ans après la Linsanity, bravo la ponctualité. Mais son récent retour sur le devant de la scène grâce à son brillant “Le coach m’a dit de ne pas faire faute” pour justifier sa léthargie qui a fait péter un câble à Kobe méritait qu’on s’attarde sur celui qui n’a rien d’un attardé.

Oui, car Jeremy Lin, c’est une tronche. De citron peut être, mais surtout le seul mec issu d’Harvard à avoir évolué en NBA. Quand certains jouent au B-Ball, lui passe le niveau supérieur. A+Ball, avec les félicitations du jury. Bref, on est un peu au dessus d’un Kevin Garnett ou Dwight Howard. Sauf qu’en NBA, un calcul de coLinus ne sert pas à grand chose contrairement à des qualités athlétiques et basketballistiques. Et dans la prestigieuse université de Cambridge dans le Massachussetts, le cursus sport passe après les autres cours, donc Lin part avec un handicap non négligeable.

Au milieu d’intellos et de geeks accrocs à leur Super Lintendo, il est le Yao Ming de l’équipe. Non pas parce qu’il est d’origine asiatique mais parce qu’il est le plus grand. Oui, c’est ça Harvard. Des premiers de la classe boutonneux qui ne connaissent pas le sport en dehors de l’aviron ou de l’escrime. Bon ok, Nathalie Portman n’entre pas dans cette catégorie. Pour sortir des prix Nobel ou des Présidents Américains il y a du monde, mais en ce qui concerne les médaillés olympiques ou les MVP en NBA, rien, walou, nada.

Jeremy Lin

Comment ça on a des têtes d’intellos puceaux à Harvard ?
Source : http://coco-seo-img.blogspot.fr

Jeremy souffre en silence, bridé dans ses désirs de sport. Pourtant, il touche un peu à tout : tir à la caraLin, bowLin, curLin, trampoLin ou haltérophiLin. Mais aucun ne retient son attention. Il craque bien l’espace d’un instant pour le football après avoir vu ShaoLin Soccer au cinéma, mais rien n’y fait, il a du mal à trouver une Lin directrice à ses envies sportives. Après ses études, il devient également le premier diplômé d’Harvard intérimaire. Non drafté, il se contente d’être invité pour la Summer League, ce qui lui permettra de trouver une franchise chez lui pour la saison suivante. Non, pas en Asie, mais à Golden State.

En effet, Jeremy Lin a fait fort. Il est également la première contrefaçon de contrefaçon. Alors que les observateurs NBA sont persuadés de voir un faux joueurs de basket made in Taiwan, c’est en fait un vrai meneur made in California. Bon certes, le matériel d’origine vient bien de l’île asiatique, mais lui non.

Jeremy Lin

Jeremy Lin, meilleur joueur asiatique de l’histoire ?

La suite est plus connue. De son rôle de mascotte aux Warriors, avec un costume mi-Lin mi-coton, à son arrivée aux Lakers en passant par la Linsanity, il a fait sa place dans la ligue, au plus grand plaisir de David Stern puis Adam Silver, tous contents d’avoir cette tête de prune de gondole pour l’Asie. Avec un diplôme d’économie en poche, Jeremy avait-il pensé à cela et misé là-dessus ? Peu probable, car cela voulait dire parier sur le comique d’Antony. Non, pas Élie Semoun, mais Mike, coach à New York à l’époque, dans une telle galère de meneur qu’il a lancé Lin sur le parquet. Pas comme on lance un nain, n’abusez pas, le lancer de Taiwano-Américain étant prohibé aux USA.

Il faut dire qu’avec un brelan de brêles à la mène composé de Baron Davis bon pour l’hosto, Mike Bibby bon pour l’hospice et  Toney Douglas bon à rien, Pringles a mis all-Lin sur Jeremy. Bingo, il sauve sa moustache et son joueur devient un phénomène que certains réclament au All Star Game. Oui, on reste mesuré dans le microcosme NBA. Mais le rasoir couperet tombe et D’Antoni laisse sa place à une autre chèvre à un autre Mike quelques semaines plus tard.

Jeremy lin

All Lin ?
Source : www.theasianpokertour.com

Fin du compte de fée(Lin) alors pour le joueur. Des douleurs au genou vont le pousser à l’opération et mettre fin à sa saison. Mais aussi à ses jours en tant que Knickerbocker puisque le génie Daryl l’a mise à NY : vous Morey pas pour Jeremy Lin, je lui file un contrat que vous ne pourrez pas matcher. Bien vu pour la seconde partie, plus discutable sur le choix du salaire. S’il prend bien la place de titulaire de Toney Douglas pour la seconde fois de sa carrière – phénomène aussi appelé MaLindiction – il ne reste pas longtemps le visage des Rockets. En effet, le Texan préférant la barbe au visage pré-pubère du meneur, James Harden débarque à Houston pour être le taulier et avoir la balle.

Puis lentement, de tête d’affiche, Jeremy Lin glisse dans la hiérarchie offensive des Rockets avant d’être envoyé contre quelques quetsches aux Lakers, dans l’opération visant à faire venir un gros agent libre. Un échec, Glen Davis, Raymond Felton et Jared Dudley ne signant pas à Houston.

Jeremy lin

Jeremy a un cousin commun avec Charlie ChapLin
Source : thenerdsofcolor.org

Mais qu’il se console (Lintendo – désolé, je n’ai pas pu m’empêcher), il a retrouvé sa Californie natale et évolue aux côtés d’un mentor patient et altruiste. Oui, Kobe est ce joueur Bryant qui va donner confiance à ses coéquipiers, comme justement, pour revenir à la raison de cet article, lorsqu’il saute à la gorge de Mike Conley avant de vociférer sur Lin. Un mec en or (et pourpre). Et quand comme Jeremy vous avez déjà des problèmes avec un shoot récalcitron, rien de tel pour vous remonter le moral.

Voilà, j’espère que vous regarderez le meneur des Lakers d’un autre oeil bridé maintenant. “Tu es assist, OSS 117” m’a glissé Jeremy Lin devant mes vannes sur les asiatiques. Je le corrige tout de suite. D’une je ne suis pas espion, de deux je ne fais jamais de passes, je suis trop individualiste pour cela. Mais je l’aime bien quand même. La preuve : j’avais dessiné sur le sable, son doux visage qui me souriait. Puis il a plu sur cette plage, dans cet orage, il a disparu. Et j’ai crié, crié : “Lin !”, pour qu’il revienne. Et j’ai pleuré, pleuré, oh ! j’avais trop de peine.

Source image : blacksportsonline.com


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