Mark Cuban n’aime pas seulement être meilleur que ses concurrents : il veut qu’ils souffrent

Le 19 nov. 2014 à 18:43 par Ludovic

Envie : Convoitise, mêlée ou non de dépit ou de haine, à la vue du bonheur ou des avantages de quelqu’un. Ce sentiment, Mark Cuban le connaît bien. Souvent bien placé, rarement gagnant malgré de très beaux effectifs et un joueur légendaire en la personne de Dirk Nowitzki, le propriétaire de la franchise texane se délecte de la tragédie vécue par ses concurrents Californiens. 

Et il n’est sans doute pas le seul, tant l’équipe de Los Angeles est détestée à travers les États-Unis. Plutôt dominateurs entre 2000 et 2010 avec 5 titres auxquels on peut ajouter deux finales perdues, les pourpres et or ont toujours donné l’image d’une franchise chanceuse et gâtée. Son statut de gros marché n’a pas non plus aidé à adoucir l’image qu’elle peut renvoyer aux fans, à travers son côté bling-bling et m’as-tu vu. Comme chacun le sait, la roue tourne. Aujourd’hui, George Mikan se retourne dans sa tombe : la franchise n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a pu être, et seul Kobe Bryant semble digne de tenir la comparaison avec les glorieuses légendes du passé. Le reste de l’effectif ? Des pitres, des jeunes, des blessés, des bodybuildeurs, ou tout simplement des joueurs qui trouveraient plus de plaisir en D-League.

Alors tout ça, ça fait forcément marrer Mark Cuban. Le truculent propriétaire avait déjà prophétisé le déclin du management californien peu après le décès du Dr Buss. Il en a rajouté une couche à la radio, en critiquant leurs plans pour le futur :

« Les Lakers peuvent aller aussi loin qu’ils veulent, je pense qu’il y aura beaucoup d’équipes qui pourront dire « j’ai énormément de cap room » et qui signeront trois gros agents libres pour venir jouer chez eux. Los Angeles a toujours été considérée comme une belle destination, donc c’est peut être une bonne stratégie. Mais vous me connaissez. Personnellement, j’espère qu’ils resteront nuls pour toujours. »

Il n’a pas tort sur un point : la hausse du salary cap permettra bientôt aux franchises de rajouter un gros contrat à leur effectif sans dépasser les limites autorisées. Prenons pour exemple un joueur comme Marc Gasol. Souhaitera t’il rejoindre les San Antonio Spurs ou les Los Angeles Lakers ? Si on compare les effectifs aujourd’hui, c’est le jour et la nuit. Seuls des joueurs avides de reconnaissances choisiraient la deuxième solution, et ce n’est pas forcément simple de bâtir un effectif compétitif avec ce type de personnalités. A contrario, les joueurs désirant une bague feront le choix de la raison. Les Los Angeles Lakers se retrouveront alors sur un marché très concurrentiel où ils devront se battre pour attirer les clients. Reste à déterminer quels seront les envies de ces derniers : les dollars et la renommée, quitte à attendre quelques années pour être compétitifs ? Ou la victoire tout de suite, même s’il faudra alors accepter de n’être que deuxième ou troisième roue du carrosse et voir s’amenuiser ses tickets de shoot ?

On souhaite à Mark Cuban de continuer à nous régaler de belles déclarations. Mais attention : les Los Angeles Lakers ont déjà affronté des crises difficiles, dont une récente suite au départ de Shaquille O’Neal. Certes, l’équipe n’était pas aussi mauvaise, mais quelques années plus tard, elle gagnait deux nouveaux titres. La NBA fonctionne par cycles, et si Mitch Kupchak prend les bonnes décisions les deux prochaines années, la franchise pourrait repartir sur des bases saines. Cela passera par un bon rétablissement de Julius Randle, de bons choix de draft (Jahlil Okafor, Karl Towns, Emmanuel Mudiay, ou même Thon Maker dans deux ans), et un recrutement intelligent. La roue pourrait ainsi vite tourner. On espère pour Mark qu’il ne la prendra pas trop fort dans la gueule, à ce moment-là.

Source article : Pro Basketball Talk

Source image : Lakerholicz.com


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