Le Bilan “Hornets are back” des Bobcats : Charlotte est de nouveau sur la carte NBA

Le 06 mai 2014 à 17:20 par Alexandre Martin

Ces Bobcats n’avaient gagné que 21 matchs la saison dernière et seulement 7 (sur 66) la saison précédente… Ils étaient la risée de la NBA. Pas d’attaque, pas de défense, des coachs en carton, des choix de joueurs douteux qui faisaient de l’ombre à la réputation de Sa majesté Jordan. Rien n’allait plus à Charlotte qui n’avait pas vu les PlayOffs depuis 2010 et cette équipe emmenée par Captain Stephen Jackson, Gerald Wallace, Raymond Felton et Boris Diaw. Cette année personne n’avait le sourire après avoir affronté ces Bobcats qui ont retrouvé la joie des joutes de post-season. Ce fut rapide, avec ce sweep diligenté de main de maître par le Heat de LeBron, mais pour les joueurs, le public, le staff et même toute la ville de Charlotte, cette saison et le retour aux couleurs turquoise et blanc chères aux Hornets sont des signes qui ne trompent pas : les mots “balle orange” et “Charlotte” vont pouvoir à nouveau figurer dans la même phrase sans que celle-ci ait pour but de faire rire. Bilan…

Ce que TrashTalk avait annoncé

Après deux saisons aussi horribles, l’optimisme n’était pas forcément de mise pour les protégés de Michael Jordan et l’idée était clairement d’essayer de faire mieux, de progresser. Chez TrashTalk, on leur prévoyait encore une saison bien compliquée avec un tanking en bonne et due forme afin d’obtenir un choix le plus haut possible pour la prochaine draft. Comme beaucoup d’autres observateurs, nous pensions que la meilleure option pour Charlotte était de continuer de construire son effectif autour de la cuvée de rookies 2014 qui s’annonce de très haute qualité. Le moins qu’on puisse dire est que nous nous sommes tous bien trompés.

Ce qui s’est passé

C’est simple : les Bobcats ont surpris tout le monde et ont déjoué tous les pronostics même les plus optimistes. Cette joyeuse bande de joueurs jeunes et athlétiques a été parfaitement prise en main par le nouveau coach Steve Clifford a su tout de suite tirer le meilleur d’un groupe et pousser ses joueurs à dépasser leurs limites. En bon disciple des frères Van Gundy, Clifford est un spécialiste et très bon tacticien en ce qui concerne le jeu sur demi-terrain. Le coach a bien su inculquer quelques notions de base à ses hommes et, défensivement, Charlotte est devenu une équipe sérieuse, difficile à manier car très attentive, concentrée et bien organisée. Au final, les Bobcats ont fini quatrièmes de la ligue en terme de points encaissés (97,1). Seuls Indiana, Chicago et Memphis ont pris moins de points en moyenne cette  année ! Voilà déjà un bon gros changement. Deuxième changement : l’attaque. Non seulement Steve Clifford dessine quelques bons systèmes, notamment à base de pick and roll et d’écrans en “back door” mais en plus, Charlotte a pu bénéficier d’une nouvelle arme offensive pour cet exercice 2013/14 : Al Jefferson. Tournant à 21,8 points et 10,8 rebonds par match, le pivot en provenance de Utah à permis aux Bobcats d’avoir une solution au poste bas, une solution pour fixer la défense adverse. Il a également permis de libérer plus d’espaces pour un Kemba Walker qui s’est, du coup, senti beaucoup moins seul et a pu plus peser sur le jeu. Résultat : entre une défense solide et un regain en attaque, le franchise de Caroline du Nord s’est retrouvée à finir 7ème avec un bilan de 43 victoires pour 39 défaites au sein de cette conférence Est moribonde.

L’image de la saison

Clifford : "Bon les gars, je sais que ça longtemps que vous n'en avez pas vu un mais ça, c'est un système..."

Clifford : “Bon les gars, je sais que ça fait longtemps que vous n’en avez pas vu un mais ça, c’est un système…” (Image : sportsillustrated.cnn.com)

On ne l’attendait pas (aussi bon), il a assuré : Steve Clifford

Assistant coach de Jeff Van Gundy, de 2000 à 2007, à New York puis à Houston, l’ami Steve assista ensuite Stan Van Gundy à Orlando pendant 5 ans. Clifford considère les deux frères comme ses mentors. Cette année, à 52 ans, il a obtenu son premier poste de Head Coach. Devant même la signature d’Al Jefferson, le meilleur coup de Michael Jordan cet été est clairement d’avoir donné sa chance à un coach qui s’est avéré très efficace aussi bien tactiquement que mentalement avec son groupe de joueurs. Déjà, comme expliqué précédemment, le travail de Clifford sur les joueurs et la nouvelle mentalité qu’il a su insufflé ont permis de faire passer Charlotte de passoire défensive (29ème au points encaissés l’an passé) à équipe très dure à bouger sur demi-terrain !
Quand on ne dispose pas de gros talents en attaque, l’idée est de défendre dur sinon gagner des matchs devient un véritable sacerdoce. Clifford a fait en sorte que ses hommes adhèrent à ce principe et, il est clair qu’aujourd’hui, aucun d’eux ne le regrette. Et puis, en attaque, ce bon Steve a commencé un travail de fond qui va devoir avoir lieu sur plusieurs saisons et qui va passer par la progression (et l’arrivée à maturité) de Kemba Walker ainsi que par l’apport d’au moins un joueur extérieur offensif digne de ce nom.  Mais bon, 43 victoires avec ce roster en tant que coach rookie, Jordan doit être plutôt satisfait de son choix…

On l’attendait au taquet, il a abusé : Gerald Henderson

Au sein de cet effectif et dans un environnement sans pression du résultat, Henderson avait tout ce qu’il fallait pour vraiment exploser cette année. Et pourtant, l’arrière a déçu. Pour tout dire, on a parfois l’impression qu’il régresse. Le garçon est très athlétique, du haut de son mètre 96 il peut monter au dunk sur n’importe quel intérieur et il possède un shoot honnête d’un point de vue technique. Il aurait dû se révéler comme le complément idéal de Kemba Walker dans les systèmes de Clifford. Il aurait dû être celui qui fait passer un cap à l’attaque de ces Bobcats… Au lieu de ça, il a stagné, voire baissé dans certaines catégories statistiques comme le pourcentage au tir ! Le souci, c’est qu’on se rend compte, petit à petit et depuis 5 ans, que le gros problème de Gerald Henderson est dans la tête. Tout sur athlète qu’il est, le bonhomme n’a pas la moitié du QI basket nécessaire pour percer au poste d’arrière aujourd’hui en NBA. Et là-dessus, on souhaite bonne chance à Clifford pour le faire progresser.

La vidéo de la saison

Vidéo hilarante des expressions les plus employées par les fans des Bobcats ces dernières années. Les temps changent…

Ce qui va bientôt se passer 

Avec cette bonne saison, l’équipe de Charlotte va redevenir plus attractive que ces dernières années. Cet été, un bon arrière ou ailier scoreur peut tout à fait avoir envie de venir jouer pour Steve Clifford. Avec ce type de renfort accompagné d’un vrai back-up pour Al Jefferson, les protégés de Michael Jordan seront encore plus compétitifs et pourront ainsi espérer pérenniser les bons progrès observés cette saison. D’autant plus que le roster est bourré de jeunes qui ne demandent qu’à s’épanouir comme Cody Zeller, Jeff Taylor, Michael Kidd-Gilchrist, Bismack Biyombo et bien sûr Kemba Walker. Ce qui va bientôt se passer, c’est que le staff de Charlotte va continuer son travail sur l’effectif, tenter de la bonifier pour réinstaller la franchise le plus haut possible dans la hiérarchie de l’Est.

Ensuite, la saison 2014/15 va marquer le retour des Hornets à Charlotte. La franchise va reprendre le nom et les couleurs mythiques qui ont été à la pointe de la mode NBA dans les années 90. Evidemment, il n’y a pas vraiment de successeurs de Larry Johnson dans cet effectif (pour le moment), Big Al n’est pas Zo Mourning, Kemba Walker fait 4 têtes de plus que Mugsy Bogues et le pauvre Gerald Henderson est loin d’être aussi fiable Dell Curry ou Glen Rice MAIS (oui il y a un mais), d’un point de vue médiatique, le fait de revenir aux sources pour Charlotte est déjà perçu comme potentiellement très bénéfique pour la franchise en terme de marketing, de médias et de finance bien sûr mais aussi au niveau sportif pour faire rêver les éventuels joueurs ciblés, pour que le public retrouve l’énergie qui l’animait à l’époque. Bref, la Caroline du Nord va retrouver ses Hornets. 2015 sera-t-elle l’année du turquoise ? Charlotte en rêve, Michael Jordan également…

Source image : espn.go.com