Kevin Durant – Devin Booker – Bradley Beal : le temps des excuses est révolu pour le trio des Suns

Le 12 oct. 2024 à 14:31 par Thibault Mairesse

Bradley Beal 1er janvier 2024
Source image : YouTube

Les Phoenix Suns sortent d’une saison très difficile. Le front office s’est activé pour trouver solutions afin d’améliorer l’effectif des cactus qui avait perdu de son piquant.

Une année 1 tronquée

L’année 1 du projet autour de Kevin Durant, Devin Booker et Bradley Beal a été pour le moins compliquée. En cause, deux principaux facteurs : l’absence de continuité et d’automatisme au sein du trio. Il faut dire que la triplette n’a joué que 41 matchs. Clairement, ce n’était pas assez pour espérer faire quelque chose d’intéressant. Ce manque d’osmose s’est pleinement fait ressentir en Playoffs où le coup de balai venu du Minnesota a été plus que mérité. Deuxième point, Frank Vogel n’a jamais réussi à contrôler cet effectif. Les Suns 23-24 n’ont jamais affiché le visage de véritables guerriers à l’image de ces nombreuses fins de matchs ratées. L’ancien coach des Lakers n’a montré aucune certitude avec un poste de meneur que Devin Booker a dû occuper, faute de mieux, et une identité défensive jamais aperçue alors que c’est censé être la patte Vogel. En bref, une saison ratée avec un tas de questions en suspens. Le front office s’est démené à trouver des solutions cet été parce qu’il faut dire que l’horloge tourne.

Suns 41 games with Big 3 of Devin Booker, Kevin Durant and Bradley Beal in lineup in 82-game regular season this year.

Went 26-15.

Put that in perspective, Kyrie Irving, James Harden and Durant 16 games together in two seasons in Brooklyn (13-3 record counting playoffs). #Suns pic.twitter.com/kvJGLgw1Lj

— Duane Rankin (@DuaneRankin) April 17, 2024

La course contre la montre est lancée

C’est la principale inquiétude de James Jones, le General Manager des Suns : le temps joue contre lui. Kevin Durant n’a plus que deux ans de contrat, il approche de la fin et le Slim Reaper pourrait bien prendre sa retraite au terme de la saison 2025-26. C’est un sérieux problème parce que KD était la saison passée encore le meilleur scoreur des Suns avec Devin Booker. 27 points par match dans le vent puisqu’il n’y a pas eu les résultats attendus en Playoffs.

Si on creuse davantage le dossier Suns, il reste deux ans à Phoenix pour remporter un titre voire moins si une des trois stars demande à partir. Le front office doit vite s’activer à mettre des solutions en place pour que les Cactus visent les sommets dès cette saison. Sans premier tour de Draft avant 2031 (le first pick de cette Draft vient de rentrer au collège), l’avenir des Suns va être très compliqué. Si un titre est remporté dans les deux prochaines années, la pilule sera bien plus facile à avaler pour les fans.

Bradley Beal : Le boulet peut-il devenir un boulet de canon ?

Il est clairement là LE problème des Suns. Parce qu’il est facile de trouver des excuses à Phoenix et des excuses qui peuvent s’entendre, mais il y en a bien un qui ne peut rien dire, c’est Bradley Beal. Débarqué dans l’Arizona, après un départ en force de Washington, BB est arrivé dans le désert avec son horrible contrat. À l’image de celui-ci, Bradley Beal a aussi… été un boulet. Seulement 53 matchs joués pour à peine 18 points de moyenne, l’arrière devait aider les Suns à aller chercher le titre mais il les a plutôt tirés vers le bas.

Finalement, soyons cléments et accordons une excuse au numéro 3. Il découvrait une nouvelle équipe pour la première fois de sa carrière, un nouveau climat auquel il devait s’adapter. D’accord, ce sont des arguments qui s’entendent, mais ça veut dire que cette saison, il devrait être à l’aise dans ses baskets. Bradley Beal doit montrer que c’est encore un cador de la Ligue et tourner au moins à 20 points par match. Dans un monde idéal, le trio devrait apporter entre 75 et 80 pions chaque soir. Une chose compliquée à faire la saison dernière à cause de la méforme de Bradley Beal et de la philosophie de Frank Vogel entêté à trouver une identité défensive introuvable à ces Suns.

Des renforts bien sentis à l’intersaison

  • Deux meneurs à la rescousse

Toujours avec peu de moyens, les Suns ont bricolé comme ils ont pu. Deux belles signatures sont à mettre à leur actif. La première, c’est celle de Tyus Jones. Le meneur sort enfin du marasme des Wizards pour rejoindre une équipe qui a des ambitions de titre. Un meneur gestionnaire, c’est parfaitement ce qu’il fallait à Phoenix (en vérité, il leur fallait juste un meneur tout court). L’ex-magicien va d’ores et déjà avoir sa place dans le cinq de départ des Cactus pour mettre de l’ordre dans une attaque qui en a terriblement besoin.

From Friday:

Bradley Beal will remain Suns starter with Tyus Jones, coach Mike Budenholzer says (w/video) https://t.co/X1g91HJQ74 via @azcentral pic.twitter.com/JFqh5JodvB

— Duane Rankin (@DuaneRankin) September 28, 2024

Autre meneur arrivé chez les Cactus, Monte Morris. Après avoir fait quasiment le tour de la NBA, il débarque à Phoenix et offre une option plutôt intéressante à Mike Budenholzer qui dispose désormais d’une rotation pleine sur le poste 1. Est-ce que ça signifie un passage sur le banc de Bradley Beal ? Ce n’est pas impossible.

  • Mike Budenholzer : la solution miracle ?

Si Phoenix a fait un joli coup cet été, c’est bien sur son banc avec l’arrivée de Mike Budenholzer à la place de Frank Vogel. Le champion 2021 va avoir à cœur de faire quelque chose de grand avec la franchise de son état natal. Bud’ a certainement un profil plus offensif que son prédécesseur. Pour son arrivée, il fait face à un rude défi : comment faire fonctionner le backcourt Beal – Booker ? La réponse peut être assez simple : en jouant vite. Depuis le début de la décennie, les Suns ne sont pas l’équipe qui cavale le plus. C’est un problème quand vous jouez sans meneur. Avoir un poste 1 de métier permet de poser le jeu et de l’organiser. Devin Booker a du mal à le faire parce que ce n’est pas son vrai rôle. Alors que si le jeu s’accélère, les espaces plus nombreux et le temps où le jeu doit être posé est moindre.

Bud’ semble tout de même faire le choix du jeu posé avec l’intégration de Tyus Jones dans le 5 de départ aux côtés de Bradley Beal – Devin Booker – Kevin Durant et Jusuf Nurkic. Si ce starting five interroge notamment sur les rôles et les véritables postes duo Book & Beal à ne pas confondre avec Boule & Bill, il permet de pouvoir proposer du jeu intéressant sur demi-terrain qui ne se limite pas à de la solution.

Si cette formule ne fonctionne pas, le nouveau coach peut toujours envoyer Bradley Beal sur le banc. Le choix est couillu, mais il pourrait être efficace. Avec un Tyus Jones qui fait son entrée dans le 5, le problème du meneur serait résolu et Devin Booker glisserait sur le poste 2. Les équipes du Bud’ aiment tirer à 3-points. Avec un Bradley Beal sur le banc, Phoenix pourrait se régaler. Booker, KD et Grayson Allen sont des excellents tireurs à 3-points et Tyus Jones les mettrait dans les meilleures conditions. Bien sûr, les séquences avec le trio Beal – Booker – KD seraient toujours présentes et l’iso ball ferait son grand retour, mais il serait moins au cœur du jeu de Phoenix. Des isolations qui diminuent pour un collectif mieux huilé, et si elle était là, la solution pour les Suns ?

Un effectif armé pour jouer le titre

Si on compare l’effectif avec celui d’il y a douze mois, l’équipe des Suns est plus cohérente. Le problème du poste 1 a été résolu et un coach qui correspond au profil de l’équipe a été engagé. Il reste tout de même deux problèmes assez importants aux Cactus. Le premier et le plus important : la faiblesse criante sur le poste 5. Jusuf Nurkic est toujours là, mais il est maintenant suppléé par Mason Plumlee. Demandez aux fans des Clippers ce qu’ils en pensent, ce n’est clairement pas le back-up du siècle. Seconde interrogation : la défense des Suns. Pour combler ce manque, James Jones s’est tourné vers la Draft avec le choix Ryan Dunn. Le 28ème choix a une spécialité : défendre. Il tournait à 1,3 interception et 2,3 contres de moyenne par match à la fac. Par séquence, il peut clairement apporter ce supplément d’âme défensif qui manquait clairement aux Suns.

Malgré tout, dans la jungle de la conférence Ouest, est-ce suffisant pour faire un run jusqu’aux Finals ? À voir, mais quoiqu’il en soit le navire des Suns est bien mieux équipé que celui de la saison passée. Au boulot.


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