EuroBasket 2022 : la Croatie peut-elle arrêter de nous décevoir ?
Le 26 août 2022 à 14:43 par Giovanni Marriette
Ding-dong, il est l’heure de plonger sans masque ni tuba dans la grande piscine de l’EuroBasket 2022, et aujourd’hui on vous présente une équipe qu’on a l’habitude de voir (perdre) chaque été : la Croatie. Cette année ? Quatre joueurs estampillés NBA, une poule middle, et un statut de contender… middle ?
Le background international
Petit point géo-politique du jour sans non-plus se la raconter prof principal : la Croatie n’existe de manière indépendante que depuis 1992 mais possède un palmarès que bien des nations centenaires aimeraient se targuer d’avoir. Tout commence donc aux Jeux de Barcelone avec une participation historique à la finale face à la Dream Team, et malgré une rouste de 32 pions la génération emmenée par Drazen Petrovic, Dino Radja et Toni Kukoc a fort belle allure. Première compète, médaille d’argent aux Jeux, on a connu des dépucelages plus problématiques. La suite ? Un drame et une confirmation. Le drame c’est évidemment le décès tragique du Mozart local Drazen Petrovic dans un accident de voiture, il n’avait pas 30 ans, mais un cadeau des Croates quelques semaines plus tard, à titre posthume, avec cette fois-ci le bronze européen glané. Podium mondial un an plus tard, podium européen de nouveau en 1995, la Croatie est définitivement implantée dans le paysage basket. Malheureusement la suite ne sera souvent que déception avec une next gen qui peine à assurer dans les grandees compétitions, et si les Croates sont souvent séduisants sur le papier c’est carrément morne plaine depuis bientôt 30 ans niveau médaille. Pour résumer ? Une vraie domination au prélude puis une sieste beaucoup trop longue, de laquelle il serait peut-être temps de se réveiller.
Le roster 2022
- Bojan Bogdanovic
- Lovro Gnjidic
- Mario Hezonja
- Karlo Matkovic
- Dominik Mavra
- Toni Perkovic
- Roko Prkacin
- Ivan Ramljak
- Dario Saric
- Krunoslav Simon
- Jaleen Smith
- Ivica Zubac
On a donc, comme souvent, des noms qui résonnent dans nos têtes de fans NBA, avec en premier lieu le sniper Bojan Bogdanovic (voir plus bas), ou la présence forcément bénéfique de cet hippopotame de Zubac et le retour sur les parquets du soldat Saric après un an d’infirmerie suite à sa blessure lors des Playoffs 2021. Mario Hezonja est là aussi, lui qui a quitté le cirque NBA pour celui de l’EuroLeague mais qui répond toujours présent quand il faut enfiler une tenue à damier. On note la présence également du rejeton Prkacin, on connait bien le daron et c’est une vraie phrase de daron, le reste du roster étant composé d’une bonne bande de gamins chauds pour enfin replacer la Crocro sur la carte et sur les podiums.
Le joueur à suivre
Il semble avoir 33 ans depuis 12 ans environ, mais Bojan Bogdanovic est bel et bien plus près de la fin que du début. Malgré tout on parle encore de l’un des tous meilleurs internationaux au monde, qui peut notamment se féliciter d’avoir un jour été dans le meilleur cinq d’un Euro (en l’an de grâce 2013) ou encore le meilleur scoreur d’un tournoi olympique (en 2016). Depuis ? Pas grand chose sur la scène inter, mais en NBA le gazier envoie tout de même plus de 18 pions par match depuis trois ou quatre ans en NBA. Ça vous place un gars sur la carte, et forcément BB sera cette année encore le fer de lance de l’attaque croate, avant un enchainement Coupe du Monde – JO qui sera peut-être son chant du cygne avec la sélection, si toutefois les damiers participent à ces deux compétitions. Koikil ça part sur un tournoi à minimum vingt puntos de moyenne, l’important étant surtout d’espérer que les copains se mettent au diapason.
Arrêter de nous décevoir, enfin
Versés dans un groupe comprenant la Grèce, l’Italie, les Angliches, l’Ukraine et l’Estonie, les Croates visent donc une troisième place minimum. Bon à savoir, la quatrième place du groupe a de grandes chances d’envoyer son proprio dans les griffes serbes en huitièmes, pour un duel aussi chargé en histoire que potentiellement gagné par les Plavi. On est donc très clair, aucune sortie de route ne sera tolérée et le cas échéant c’est un huitième accessible qui sera offert aux coéquipiers de Boj Bog (Pologne, Finlande, République Tchèque, Israël). A partir de là tout est possible avec une telle colonne vertébrale, même si, hum, on flaire quand même pas mal la traditionnelle sortie de route en quarts, dans le genre de match où on adore cette équipe mais où l’on sent également que le gap est trop grand avec le top du top.
Le programme
- 2 septembre (17h) : Croatie – Grèce
- 3 septembre (14h15) : Croatie – Grande-Bretagne
- 5 septembre (14h15) : Croatie – Estonie
- 6 septembre (21h) : Croatie – Italie
- 8 septembre (14h15) : Croatie – Ukraine
Les Croates peuvent-ils enfin dépasser des attentes devenues moyennes depuis un paquet d’années ? Franchement, oui. La talent et l’expérience est là, le chemin ne semble pas non plus épineux jusqu’en quarts, et comme souvent le vrai test arrivera au bout d’une dizaine de jours de compétition. Le scénario rigolo ? Si la France finit première de son groupe (loin d’être sûr) et que les Croates terminent troisièmes du leur (plausible), on aurait donc potentiellement un quart de finale France Croatie si les deux nations ne glissent pas en huitième. On ne sait pas si eux signeraient, mais alors voir Terry Tarpey rentrer dans la tête de Bogdanovic ici c’est un grand oui. Rendez-vous le 14 septembre ?