Andre Iguodala peut-il être considéré comme un futur Hall of Famer ? La réponse de l’intéressé : “Non”

Le 05 oct. 2018 à 00:05 par Bastien Fontanieu

Andre Iguodala
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Chaque année, le Hall of Fame ouvre ses portes, mais pas seulement. De grands débats sont aussi ouverts, sur celles et ceux qui méritent d’y être. Andre Iguodala ? Un futur dossier épineux, que l’intéressé préfère balayer d’une main.

En voilà un de point d’interrogation, qu’il est tendu. Est-ce qu’on peut considérer l’ailier des Warriors comme un futur membre du Hall of Fame ? Pour répondre à cette question, il faut évidemment prendre plusieurs éléments en compte. Le palmarès, les accomplissements collectifs comme individuels, la domination à son poste, l’approche du sport, la capacité à le révolutionner, tout doit être mis dans la marmite afin d’obtenir le meilleur choix possible. Et évidemment, comme pour chaque grand joueur dans l’histoire, on en revient aux critères de sélection. Qu’a fait untel lorsqu’il était dans une équipe multi-titrée ? Mérite-t-il davantage d’être intronisé à Springfield, qu’un joueur qui s’est cassé le cul dans une franchise morose mais a dominé à titre individuel ? Le comité crée des montagnes de conclusions flagrantes lorsque les nouveaux intronisés sont annoncés, et il suffit de voir le récent brouhaha autour de Tracy McGrady pour voir que les désaccords sont toujours aussi envenimés. Vient alors Andre Iguodala. Ailier respecté, multi-titré, dont nous allons tirer le palmarès complet plus bas, patriote dévoué, coéquipier parfait, le garçon est un drôle de cas puisqu’il ne semble pas mettre à terre tous les joueurs de sa génération… sauf qu’il a su faire la différence et se montrer proche de l’excellence dans des aspects du jeu fondamentaux dans la quête de victoires. Alors, Hall of Famer ou pas le Iggy ? Ce dernier a sa petite idée aujourd’hui.

“Non, je ne m’y vois pas. Je sais que des gars qui méritent d’y être n’y sont pas, et des gars qui y sont ne sont pas meilleurs que d’autres joueurs n’ayant pas été intronisés. Mais personnellement, non. […] Ce n’est pas ce qui me motive. Il faut laisser les choses se faire d’elles-mêmes. Vous savez ce que vous donnez dans ce sport, vous essayez de déposer les bonnes graines et de récolter les meilleures moissons possibles.”

Pour le moment, on rejoint le camarade de Golden State, mais mettons tout de même en avant le CV d’Andre. Trois fois champion NBA (peut-être 4), une fois All-Star, MVP fort amusant des Finales NBA 2015, champion olympique avec Team USA et champion du monde deux ans auparavant, on peut tourner autour de temps qu’on veut autour du pot on ne pourra nier ceci : y’en a pas des masses, des types qui peuvent se trimbaler dans la rue avec un tel palmarès ! Après, on en revient à cette balance de collectif et d’individuel. Iggy, ce n’est qu’une seule fois un All-Star, et surtout un joueur qui n’a jamais véritablement été franchise player. Excellent soldat, parfait complément, mais à des kilomètres de mâles alpha cherchant à faire leur entrée à Springfield. D’où l’accord, sur principe, avec sa réponse puisqu’il joue la carte du politiquement correct mais on va la prendre au sérieux. Andre soulève cependant une question intéressante sans le vouloir, que faire de certains noms inoubliables, qui ont bercé des milliers d’enfances mais n’étaient pas dominants individuellement ? Que faire des Robert Horry, des Derek Fisher, des Michael Cooper, des Steve Kerr, des Ron Harper ? Ces gars ont tous 4 bagues minimum, et même si leur contribution fût faible par moment, ils étaient là quand il fallait gagner. L’ailier des Warriors se situe donc là, dans ce parfait milieu entre chouette coéquipier, multiple titré, vainqueur de Dunk Contest, membre de Team USA et pourtant… pas un Hall of Famer sur le papier.

Et vous, est-ce que vous mettriez Andre Iguodala au Hall of Fame ? Le vétéran a du temps, s’il remporte encore une ou deux bagues avant sa retraite, on pourra peut-être revisiter le dossier… mais c’est non pour le moment.

Source : NBC Sports Bay Area