Royce White est gavé : pourquoi ne pas l’avoir pris au sérieux quand il parlait de troubles mentaux ?

Le 11 mars 2018 à 13:46 par Alex Canneçu

Royce White
Big Lead

Certains se demanderont sûrement qui est ce joueur, d’autres le reconnaîtront comme l’un des choix de Draft les plus WTF que la NBA ait connu. Dans une période où les joueurs se livrent et où les gens les félicitent de l’avoir fait, Royce White a expliqué avoir été le premier à le faire… sans retour.

Promis à un bel avenir après avoir joué en NCAA du côté de Minnesota puis Iowa State, la carrière de Royce White a pris un mauvais tournant dès son début. Drafté en 12e position par Houston, les Rockets l’ont envoyé dans l’actuelle G-League, chez les Vipers de Rio Grande Valley entre 2012 et 2013. Le résultat de premières embrouilles autour des troubles du jeune joueur, qui souffrait d’hyper-anxiété. Puis, il a été transféré aux Kings en 2014, où il a surtout joué pour Reno, l’équipe de développement de Sacramento. Enfin, depuis 2016, il joue à London, un club de basket de la ligue nationale du Canada. Il a d’ailleurs été champion et MVP de cette même ligue en 2017. Le calvaire s’est finalement plutôt bien transformé pour le joueur qui s’est peu à peu reconstruit, après avoir pourtant été nommé par Daryl Morey comme le pire choix de Draft de l’histoire. Pourquoi parler de lui ? Car dans la NBA récente, White a été le “premier” à souffrir de troubles émotionnels et à en parler. En ce moment, on voit les joueurs comme DeMar DeRozan, Kevin Love ou encore Kelly Oubre Jr se confier sur ce dark side que certains ont et dont ils n’osent pas parler. Mais White se sent pionnier en cela. Oser en parler, oser affronter le regard des autres. Souffrant d’hyper-anxiété et ayant donc peur de l’avion, Royce avait vite tiré un trait sur sa carrière chez les grands, mais son passage avait été davantage dessiné comme une punchline plutôt qu’un sujet grave à traiter avec sérieux.  Alors quand le joueur a vu que certains se confiaient et étaient écoutés, il a préféré l’ouvrir via son compte Twitter.

It’s strange to see people take the credit for something that you pioneered. People that stayed silent when there was much to lose, who still stand side by side with the institutions that mocked common struggle. #BeWell #TheeConversation

— Royce A. White (@Highway_30) March 8, 2018

C’est étrange de voir certains prendre du crédit pour ce dont tu as été le pionnier. Des gens qui restaient silencieux quand il y avait trop à perdre, qui se tiennent encore côte-à-côte avec les institutions qui se foutaient d’une galère ordinaire.”

Bien qu’il fut le premier joueur récent en NBA à parler de cela, le problème là-dedans, c’est la visibilité peu importante qu’a toujours eu Royce White. Dès lors, on peut être amené à se dire deux choses. La première, c’est celle évoquée précédemment. Si Royce White n’a pas été entendu au moment où il le souhaitait, c’est en partie parce qu’il n’était pas assez connu. Débarquer en tant que rookie et vouloir secouer la Ligue sur un sujet aussi épineux, c’est tendu. Aujourd’hui, DeMar DeRozan, puis Kevin Love et Kelly Oubre Jr sont connus et reconnus à travers le monde entier. Ils ont notamment attendu cette assise pour s’exprimer sur ces axes. Deux sont multiples All-Stars, et le dernier peut tout de même jouir d’une certaine côte de popularité car c’est un vrai joueur de NBA. Royce White, lui, a toujours eu du mal à se mettre en avant et à se montrer, que ce soit au niveau du jeu comme, par conséquent, avec les médias qui lui attachaient forcément peu d’importance. Mais cela aurait peut-être pu être évité, du moins il aurait été possible de ne pas exiler le joueur en lui collant une étiquette de type “malade”. D’où la deuxième question que l’on est amené à se poser. Est-ce que le problème n’a pas été pris dans le mauvais sens ? C’est-à-dire, au lieu de se dire qu’on ne l’a pas écouté car il méritait peu d’attention au vu de son niveau dans la grande ligue ; n’aurait-il pas été préférable de l’accompagner dès le début dans ses problèmes émotionnels et psychologiques ? Ce qui lui aurait permis de surmonter ses troubles, d’être performant sur le terrain et de devenir bon, sachant que l’ami White en avait du talent. L’importance de sa parole aurait donc eu une plus grande influence il y a de cela quelques années et il aurait pu en tirer les mérites qu’il recherche toujours actuellement.

Quoi qu’il en soit, bien qu’il y ait eu un impact négatif sur Royce White, il y a tout de même un point positif à tout cela. La parole a été libérée, que ce soit chez les grands joueurs de NBA comme les joueurs qui n’ont pas su s’imposer dans la grande ligue. Cela va peut-être amener à un débat et pourquoi pas trouver des solutions aux troubles auxquels les joueurs sont confrontés. La Ligue avance sur de nombreux domaines, celui-ci n’est pas à dénigrer.

Source : Yahoo Sports


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