Profil Draft 2017 : Terrance Ferguson, l’énigme venue du pays des kangourous

Le 02 juin 2017 à 17:43 par Giovanni Marriette

Terrance Ferguson
Source image : YouTube

Toujours compliqué de scouter un jeune hors NCAA. Sans manquer de respect aux Australiens, nous avons ainsi perdu toute trace de notre correspondant sur place, rendant compliqué la recherche d’infos d’un jeune homme parti à 18 ans s’affirmer au pays des kangourous. Allez, on se la tente quand même.

Profil

> Âge : 19 ans. Il aura donc 20 ans dans un an. Le jour où Tony Parker en aura 36.

> Position : Arrière. Juste devant le gardien.

> Équipe : Adelaïde 36ers (Australie). Défaite en demi-finale face aux Hawks… d’Illawara.

> Taille : 201 centimètres. DeMar DeRozan, sans les boutons sur la tronche.

> Poids : 84 kilos. Elfrid Payton, sans le palmier sur le crâne.

> Envergure : 206 centimètres. Carmelo Anthony, sans la bouée.

> Statistiques 2016 : 4,6 points, 1,2 rebond et 0,6 passe à 44,4% au tir dont 31,3% de loin, le tout en 15,1 minutes.

> Comparaison : Terrence Ross, Royce White.

> Prévision TrashTalk : milieu/fin de premier tour

Qualités principales

# Un gros gros fournisseur de posters

Les highlights du garçon sonnent comme une évidence : on a peut-être trouvé un futur participant au Slam Dunk Contest des dix prochains All-Star Games. Ses pétards main droite résonnent encore dans toute l’Australie et quand Terrance Ferguson passe son défenseur sur le premier pas, les cercles aimeraient s’enfuir. Il n’a besoin de personne ce Terrance Ferguson, il ne reconnaît plus personne, ce Terrance Ferguson, lorsqu’il faut agresser les arceaux tel un Zach LaVine ou un Giannis Antetokounmpo. La puissance, la hauteur et surtout un sens apparemment inné du spectacle, parfait pour ouvrir encore un peu plus nos petits yeux mi-clos à deux heures du mat’…

# Il rentre dans le moule physique 2.0

Taille normale, quelques kilos à prendre (on y reviendra plus bas, et surtout des bras interminables. A une époque où les basketteurs NBA ressemblent de plus en plus des pieuvres (coucou Kawhi, coucou Giannis, coucou Ingram), le jeune arrière rentre pile-poil dans les critères physiques du NBAer de l’an 2000. Enfin de l’an 2020. Enfin bref. Pas le meilleur défenseur du monde mais capable de gratter les deux lignes de touche en écartant les antennes, spécialiste – on l’a dit plus haut – pour aller poser des tomars en très haute altitude, difficilement contrable puisque le mélange taille/longueur des bras/shoot au dessus de la tête fait partir le ballon à des hauteurs folles… Conclusion, Terrance pète sûrement moins souvent que Terrance de Terrance et Philippe mais saute beaucoup plus haut que Terrence Jones.

# Il évolue en-dessous des radars

Quand Brandon Jennings est parti devenir un homme à la Roma, les gens attendaient beaucoup de cette grande nouveauté consistant à bouder la NCAA pour les grands espaces. Quand Emmanuel Mudiay est arrivé de Chine, la hype était alors beaucoup plus présente que le talent, mais ça on ne le savait pas encore. La chance de Terrance Ferguson ? A part le fait de partager le même blase que Sir Alex et la chanteuse des Black Eyed Peas, c’est finalement que les gens n’en attendent pas des montagnes non plus, ce qui aura au moins le don de modérer la déception en cas de raté en NBA, et ce qui a également l’avantage d’enlever un peu de pression dans les pneus de Fergie. Du tout bonus, on va pouvoir y aller tranquille sans se prendre la tête.

Défauts majeurs

# Il faudra apprendre à garder son sang-froid

On l’a vu en scoutant le bonhomme, les nerfs peuvent péter de temps à autre. Ok les autochtones n’aiment probablement rien de plus que de faire péter un câble aux petits boulards ricains venus leur donner la leçon, mais chez les adultes… on doit savoir garder ses nerfs, à moins de posséder le talent d’un Dennis Rodman ou d’un Ron Artest pour faire oublier les barfights au public. Les GM connaissent le CV du jeune homme, espérons pour lui que ça ne freinera personne au moment de la Draft, espérons aussi que lorsqu’il se fera tripoter les aisselles par un Draymond ou un Markieff… Terrance saura garder son sang-froid. On est plus dans la cour de récré, la NBA c’est ni l’Australie, ni Gijon, ni Valladolid.

# A peine 5 points par match en… NBL ?

Si le natif de Tulsa avait marché sur le championnat australien, on aurait pu crier au loup. Sauf qu’avec ses 4,6 points de moyenne, on ne sait finalement pas trop quoi penser de tout ça. La NBL possède quelques snipers bien connus du circuit mondial (Bryce Cotton, l’actuel meneur de l’ASVEL Casper Ware, Jerome Randle ou encore l’international néo-zède Kirk Penney) mais on ne parle pas non-plus d’un All-Star Game permanent entre futurs Hall of Famers, et si Terrance n’a pas réussi à se montrer vraiment à son avantage cette saison, Mamie nous dirait peut-être qu’il y a une couille dans le pâté. Attention donc à ne pas voir se transformer un potentiel bust… en énorme bide, et ça n’a rien à voir avec Deron Williams.

# C’est quand même très maigrichon

On vous laisse deviner ce qu’il se passera lorsque les 84 kilos de Ferguson rentreront en collision avec un Russell Westbrook lancé à toute vitesse ou avec un LeBron James lancé… à n’importe quelle vitesse. On connaît les bails, pour s’imposer Terrance devra squatter la salle de muscu, et de préférence pas celle en carton pâte de Gérard Vivès. Il devra également privilégier les aliments à base de viande rouge et les compléments alimentaires, ceux que l’on a le droit de s’envoyer par perfusion aux States. Parce que des Tayshaun Prince mal dégrossis, beaucoup sont apparus mais très peu existent encore sur les parquets de la Grande Ligue. Allez, raclette.

Conclusion

Elle est peut-être bien là la plus grosse énigme de cette Draft. Car on ne sait absolument pas à quoi s’attendre avec ce jeune homme. Mais ne serait-ce pas ça le plus excitant ?