La NBA entre dans une nouvelle ère : désormais, les dollars pleuvent par milliards !
Le 25 août 2015 à 15:23 par Alexandre Martin
Plus d’1,4 milliard de dollars distribués en promesses de contrat le 1er juillet, jour d’ouverture de la très attendue free agency. Un jour qui fut l’un des plus chauds – financièrement parlant – de l’ère moderne de la NBA. Par la suite, c’est encore autant qui partira dans différents accords entre franchises et joueurs pour finalement dépasser tranquillement le cap des 2,8 milliards de deals passés en un mois ! Folie ? Indécence ? Surcote ? Ou évolution naturelle ? En tous cas, un nouveau palier vient d’être franchi par la Grande Ligue…
DeMarre Carroll – role player certes efficace mais role player tout de même – 15 millions par an sur 4 ans, Kevin Love 110 millions sur 5 ans, Paul Millsap au salaire max (environ 20 millions) sur 3 ans, DeAndre Jordan à 22 millions la saison pendant 4 années ou encore Tobias Harris qui attrape 64 millions sur 4 ans… Voici quelques exemples parmi les dizaines de contrats à 8 voire 9 chiffres qui ont été signés sans parler des prolongations offertes à Anthony Davis (145 millions sur 5 ans) et Damian Lillard (125 millions sur 5 ans). Est-ce de la folie ? Certainement pas. La NBA est un business très bien géré depuis 1984 et la prise de pouvoir de David Stern. Effectivement, certains contrats récemment paraphés ressemblent fort à de la surcote si l’on s’en réfère au niveau montré par le joueur, mais d’un point de vue “de marché”, ces augmentations significatives ne sont que la suite logique de l’évolution planétaire du plus grand championnat de basket et des droits TV, ventes de produits dérivés ou remplissage de salles immenses qui vont avec.
Par conséquent, en ce mois de juillet 2015, propriétaires et General Managers ont anticipé sans aucune retenue la future explosion du salaray cap et les largesses que cela va leur permettre en termes de rémunérations de joueurs dans le but d’atteindre leurs objectifs. Les Cavaliers, par exemple, n’ont pas hésité à envoyer du dollar dans tous les sens : 50 millions (sur deux ans) pour LeBron, 110 millions pour Kevin Love (5 ans), Iman Shumpert a signé un contrat de 40 millions sur 4 ans et Tristan Thompson pourrait finir par re-signer dans les environs de 80 millions sur 5 ans. En tenant compte du fait que Kyrie Irving gagne 18 millions par année, cela nous fait donc déjà 91 millions de dollars à verser pour seulement 5 joueurs. Avec les contrats des autres éléments du roster – même s’ils ne seront pas payé très cher – la masse salariale des pensionnaires de la Q-Arena va se situer autour des 105 millions cette saison ! Un montant qui aurait fait tourner de l’œil certains GM il n’y a encore pas si longtemps, mais qui ne sera certainement qu’une moyenne d’ici deux ou trois ans au plus tard.
Bientôt l’apothéose financière ?
Car si Dan Gilbert – heureux propriétaires des Cavs – est un peu mégalo ou trop amoureux de son “King”, il n’en reste pas moins un milliardaire doublé d’un homme d’affaires chevronné comme la plupart des autres propriétaires de franchises NBA aujourd’hui. Les Mark Cuban (Mavericks), Paul Allen (Blazers), Steve Ballmer (Clippers), Mikhail Prokhorov (Nets), Jim Buss (Lakers) ou encore Michael Jordan (Hornets), pour ne citer qu’eux, sont tous prêts à dépenser des sommes vertigineuses pour se payer une équipe et la fournir en joueurs de haut niveau mais ils le font en connaissance de cause, en sachant que le marché existe. Ils sont parfaitement conscients que même si le business de la Grande Ligue a pris beaucoup d’ampleur ces 20 dernières années, l’apothéose financière n’a pas encore été atteinte.
Et c’est probablement pour bientôt car grâce au nouveau deal passé avec TNT et ESPN, le moins qu’on puisse dire c’est que la NBA a de sacrés beaux jours devant elle. Oui, 24 milliards de dollars sur 9 ans soit 2,7 milliards par saison à partir de 2017, c’est une belle somme et c’est une énorme augmentation par rapport aux 900 millions annuels de l’accord précédent. En comparaison, la Premier League anglaise – qui écrase le foot financièrement – vient de signer un deal légèrement inférieur et surtout uniquement sur 3 ans (7 milliards soit 2,3 milliards l’année). A partir de la saison 2017/2018 donc, et de plus en plus ensuite, la manne d’argent générée par la ligue américaine va devenir plus volumineuse qu’elle ne l’a jamais été. Le salary cap – qui est indexé sur les revenus globaux – va lui aussi crever des plafonds à peine envisageables il y a peu. La fameuse barre de 100 millions est dans le viseur aux alentours de 2019. A ce moment-là, le contrat max sur 5 ans pour un designated player se négociera pour une modique somme avoisinant les 175 millions de dollars soit une moyenne de 35 millions la saison ! Andrew Wiggins vous salue mesdames, messieurs.
Oui, la Grande Ligue s’apprête à gravir un nouvel échelon (même plusieurs d’un coup) entraînant tout le monde du basket dans son sillage. Les sommes en jeu peuvent paraître indécentes, elles le sont. Mais elles sont le fruit de l’évolution d’un marché dont les stars et les produits dérivés se vendent comme des petits pains dans la boulangerie en bas de chez Glen Davis. Certaines conséquences – comme les maillots à manches de plus en plus présents et de plus en plus utilisés en tant que supports de pub – seront qualifiées d’indésirables et seront critiquées sévèrement par les fans. Les parquets ou les paniers pourraient également voir quelques inscriptions supplémentaires débarquer car ils vont devenir des espaces publicitaires de premier ordre. Pourtant, même si quelques dents vont grincer, nous allons tous finir par nous y faire et accepter d’entrer dans une nouvelle ère, avec notre sport préféré.
Source image : cnbc.com