Jeff Green, l’homme qui peut transformer les Oursons en Grizzlies ?

Le 04 avr. 2015 à 19:30 par Nicolas Meichel

Excellent hier soir dans l’importante victoire de Memphis contre Oklahoma City, Jeff Green semble être de plus en plus à l’aise dans le Tennessee, lui qui est arrivé en provenance de Boston à la mi-janvier. Recruté afin d’amener un peu de folie dans le système offensif très carré des Grizzlies, Green possède toutes les qualités pour apporter à son équipe une nouvelle dimension en Playoffs. 

Actuellement troisième de la Conférence Ouest avec un bilan très solide de 52 victoires pour 24 défaites, Memphis va retrouver les Playoffs pour la cinquième année consécutive, un record de franchise. Mais malgré les progrès effectués ces dernières saisons sous la houlette de Lionel Hollins puis Dave Joerger, les Grizzlies ont toujours été un peu courts en postseason à cause notamment d’une attaque un peu trop prévisible. Alors pour remédier à cela, la franchise basée dans le Tennessee a lâché Tayshaun Prince et Quincy Pondexter en plein milieu de la saison afin de recruter l’ailier des Celtics Jeff Green. Et presque trois mois après, on commence à y voir un peu plus clair sur ce trade censé faire franchir un cap aux Oursons.

Jeff GreenDepuis son arrivée chez les Grizzlies, Jeff Green a disputé 39 rencontres dont 31 comme titulaire. Avec 13,3 points de moyenne en quasiment 30 minutes de jeu sous la tunique des Oursons, ses statistiques sont légèrement en baisse par rapport à ses années Celtics, ce qui est plutôt logique étant donné qu’il possède moins de responsabilités offensives qu’à Boston. Pourtant, malgré la présence d’un All-Star comme Marc Gasol et de joueurs confirmés tels que Mike Conley et Zach Randolph, c’est bien Green qui semble être le joueur le plus important de l’équipe aujourd’hui, ou du moins le facteur X. En effet, l’ancien ailier des Verts pourrait représenter cette pièce qui manquait aux Grizzlies ces dernières années. Basé sur une défense en mode lockdown depuis plusieurs saisons maintenant, Memphis est sûrement la meilleure équipe de la NBA quand il s’agit de défendre son panier. Malheureusement, s’il est vrai que c’est la défense qui fait gagner des titres, l’attaque doit suivre et c’est bien sur ce secteur-là que l’équipe de Dave Joerger possède encore des lacunes. Alors oui, la raquette Gasol-Randolph est aussi solide que complémentaire et Mike Conley est l’un des meneurs les plus complets de la ligue, mais ça n’a jamais suffi pour sortir d’une Conférence Ouest toujours plus hardcore. Trop prévisible, trop posé, pas assez de folie, voici les raisons pour lesquelles Memphis n’arrive pas à prendre à défaut une équipe comme San Antonio par exemple. C’est donc pourquoi Jeff Green se retrouve aujourd’hui sous le maillot des Oursons. En l’espace d’une demi-saison dans le Tennessee, Green a connu des hauts et des bas avec sa nouvelle équipe, mais il apporte clairement une nouvelle dimension à cette dernière. Depuis Rudy Gay, jamais Memphis n’a possédé dans son effectif un ailier aussi athlétique et aussi fort individuellement que le produit de Georgetown. Très bon pour attaquer le panier tout en étant capable de planter extérieur (38,8 % à trois points depuis son arrivée), l’ami Jeff rend l’offense des Grizzlies plus explosive et moins stéréotypée. Du coup, avec cette menace supplémentaire, les opportunités sont bien plus nombreuses et des joueurs comme Gasol, Randolph ou Conley subissent moins de pression. Polyvalent, Green est capable aussi de jouer au poste 4 et ainsi donner à son équipe la possibilité de passer en mode small ball, lui qui peut faire mal à travers des pick & roll et pick & pop. Enfin, il apporte également un nouvel aspect dans l’attaque des Grizzlies, à savoir le jeu en transition. On sait que Memphis est avant tout une équipe de demi-terrain, mais le fait d’ajouter un joueur possédant les qualités athlétiques de Jeff Green permet aux Oursons d’être enfin menaçants en contre-attaque. Cela vaut d’ailleurs également pour la défense, où Memphis prend parfois un peu trop de temps pour se replier. On a par exemple vu hier soir contre le Thunder que Green peut être très précieux en couverture face à un mec comme Russell Westbrook qui va à 100 à l’heure. Pas forcément réputé pour ses qualités défensives, Jeff est donc tout de même capable d’être efficace de ce côté-là du terrain grâce à sa polyvalence et son athleticism, qui lui permettent de défendre sur plusieurs postes et forcer des turnovers.

Malgré ses nombreuses qualités et toutes les bonnes choses qu’il apporte à sa nouvelle équipe, Jeff Green reste un joueur énigmatique et irrégulier qui n’offre pas vraiment de garanties, surtout en Playoffs. D’ailleurs, tout n’est pas rose à Memphis depuis qu’il est arrivé. En effet, les Oursons cherchent toujours la bonne combinaison pour permettre à Jeff de se retrouver dans les meilleures dispositions pour briller. Titulaire ou sixième homme ? Plutôt avec Courtney Lee ou Tony Allen dans le cinq ? Voici les questions qui entourent l’ailier des Grizzlies aujourd’hui. En le laissant débuter les matches, Dave Joerger risque de brider Green qui a parfois tendance à être un peu trop passif. En conséquence, ce dernier a pour l’instant un peu de mal à être à son meilleur niveau quand il évolue aux côtés des starters. Le faire débuter remplaçant permettrait donc à Memphis d’avoir une vraie menace offensive en sortie de banc, ce qui manque un peu au vu de la saison difficile de Vince Carter. C’est d’ailleurs dans ce rôle-là que le principal intéressé semble être le plus à l’aise. De plus, avec Jeff comme titulaire à la place de l’excellent défenseur Tony Allen, les Oursons ont connu des vraies difficultés et leur efficacité défensive avait pris un gros coup. Autrement dit, Allen semble tout simplement indispensable dans le système des Grizzlies et le voir débuter sur le banc n’est sans doute pas la bonne solution. Le lineup le plus équilibré serait peut-être d’associer Allen avec Green, en laissant Courtney Lee en remplaçant. Les deux semblent en effet plutôt complémentaires, puisque chacun peut compenser les manques de l’autre. D’ailleurs, les statistiques montrent que le rating offensif/défensif est au plus haut lorsque Jeff et Tony jouent ensemble (114,5 pour 87,9 soit un rating de 26,6 contre un rating de 7,4 avec Lee/Allen et -3,8 avec Lee/Green). Alors que faire ? Quelle est la bonne formule pour Memphis ? Dans quel rôle Jeff Green peut-il faire la différence ? C’est désormais à Dave Joerger de trouver les solutions.

A maintenant deux semaines des Playoffs, les Oursons se doivent de trouver le bon équilibre s’ils veulent enfin franchir un cap en postseason. S’ils y arrivent, Jeff Green peut devenir la pièce manquante du puzzle et aider Memphis à atteindre les premières Finales de son histoire. Dans le cas contraire, cela finira par une nouvelle déception…

Source couverture : Getty Images

Source image : hardwoodhoudini.com


Tags : Jeff Green

Dans cet article