Dallas, lendemain de signature : les “vrais” dessous du trade de Rajon Rondo

Le 19 déc. 2014 à 17:04 par Alexandre Martin

Lendemain de signature à Dallas, lendemain de rupture à Boston ! L’information a fait le tour de la planète basket en quelques minutes la nuit dernière : Dallas a réussi à mettre sur pied ce qui ressemble à un excellent trade en parvenant à convaincre Boston de laisser partir Rajon Rondo en contrepartie de quelques joueurs de banc accompagnés de tours de draft. Comment un tel échange a-t-il vu le jour ? Quels arguments Mark Cuban a-t-il utilisé pour soudoyer Danny Ainge ? Afin de mieux cerner les “dessous” de ce trade, TrashTalk s’est procuré le speech fait ce matin par Cuban à toute l’organisation des Mavericks (les joueurs restants et le staff) pour officialiser la nouvelle. Nous vous en révélons ci-dessous le contenu…

“Chers tous,

Comme vous le savez probablement déjà, nous allons accueillir, dans les prochaines heures, un nouveau joueur pour lequel nous avons le plus grand respect et qui va nous aider à être encore plus compétitifs. Cet échange est une grande réussite pour notre organisation et je tiens à remercier – dès à présent – tous ceux qui ont contribué à ce superbe résultat qui va rendre possibles les grandes ambitions des Dallas Mavericks. (quelques applaudissements naissent dans la salle mais Cuban fait tout de suite signe de rester tranquille et reprend son speech).

Tout d’abord, je tiens à remercier ma femme qui m’a dit hier matin (alors que nous prenions notre café au bord de la piscine) :
– Mon lapinou, tu dois vraiment faire quelque chose pour la team ! Jameer Nelson à la mène c’est plus possible. En plus, le gros Raymond va bientôt revenir. Là ça va faire trop… Appelle Danny à Boston, demande-lui Rondo, a-t-elle poursuivi.

Ma femme a souvent des idées farfelues mais celle-ci m’a plu… Je tiens également à remercier mon General Manager, “Donnie” Nelson (fils de “Don”), qui a instantanément approuvé le concept en m’expliquant que les Celtics étaient tellement stressés à l’idée de perdre Rondo contre rien l’été prochain qu’ils pourraient parfaitement le lâcher pour pas grand-chose dès maintenant.
– Propose-lui Jameer et Raymond plus un tour de draft… Ou tiens, propose-lui des gars de notre banc ! m’a lancé Donnie avec un sourire malicieux.
(rires dans la salle…)

Il me faut également remercier notre coach, Rick Carlisle, qui m’a tout de suite mis à l’aise et m’a juste demandé de ne pas toucher au reste du 5 majeur.
– Tant que tu me laisses Monta, Chandler, Dirk et Tyson ça me va Mark ! m’a-t-il dit en me regardant droit dans les yeux avant d’ajouter :
– Avec Rajon Rondo, nous allons jouer le titre !

D’habitude, je n’écoute jamais personne que ce soit ma femme, mon GM, mes divers conseillers ou mon coach mais cette dernière phrase de Rick a définitivement fini de me convaincre de prendre mon téléphone pour appeler mon ami Danny Ainge que je tiens également à remercier pour son ouverture d’esprit et sa compréhension.

Nous étions donc au Club House de l’American Airlines Center avec Rick et j’ai sorti mon IPhone 6 pour appeler Danny :
– Allo Danny ?
– Oh salut Mark ! Comment vas-tu ?
– Bien, bien ! (enfin surtout beaucoup mieux que toi…) Dis-moi, je t’appelle à propos de Rajon…
– Rajon ? Comment ça ??
– Et bien, tu sais, j’ai bien réfléchi et je pense que je vais lui offrir le max l’été prochain car j’ai le sentiment qu’il sera bien chez nous et qu’il ne va jamais resigner chez toi…
– Quoi ?? Mais tu ne peux pas me faire ça Mark ! C’est dégueulasse, tu vois bien que je suis déjà dedans jusqu’au cou !
– C’est du business mon vieux Danny, juste du business !
– Attends, attends, on peut sûrement s’arranger autrement. Faisons un échange ! Qu’est-ce que tu me donnes ?
– Nelson, Felton et Crowder. Éventuellement un tour de draft, allez…

(long silence du côté de Ainge…)
– Danny ? T’es encore là ? Danny ?
– Oui, oui ! Mais vraiment là Nelson ET Felton c’est pas possible ! Donne-moi Brandan Wright à la place de Felton tiens. Et puis je veux deux tours de draft aussi !”

A ce moment, je regarde Rick :
– On donne Brandan ? demandais-je.
– Oui, pas de problème, on va se débrouiller, me répondit-il très serein. Demande le rookie Dwight Powell en bonus tiens !
Ce que je fis sans perdre une seconde :
– Ok Danny, tu es vraiment un tueur en négo. C’est bon pour Nelson, Wright et Crowder plus deux tours de draft mais tu me donnes le rookie Dwight Powell pour équilibrer un peu l’affaire.
– DEAL !

Quelques faxs plus tard, nous y étions : Rajon Rondo va porter le maillot des Mavericks et va faire de notre équipe un véritable prétendant au titre. Bien sûr, Brandan et Jae vont nous manquer mais j’ai confiance en Al-Faruq, en ce beau petit bébé de Dwight Powell et dans le génie tactique de Rick pour combler les éventuels manques ! Ce jeudi 18 décembre 2014 est un grand jour pour les Mavericks !

Je suis bête, j'aurais dû demander Jeff green en plus... (image : reddit.com)

Je suis bête, j’aurais dû demander Jeff Green en plus… (image : reddit.com)

Pour finir, je tiens à remercier Dirk tout spécialement. Car en acceptant de réduire son salaire cet été, il nous a permis d’accueillir Chandler (Parsons) et nous permet aujourd’hui d’ouvrir nos portes à ce super joueur qu’est Rajon Rondo ! Merci Dirk ! (Cuban pointe Nowitzki du doigt) Ton geste ne sera pas sans effet. Nous sommes maintenant parfaitement armés pour aller chercher une nouvelle bague ! Il ne me reste plus qu’à appeler New York pour leur proposer de nous rendre Samuel si on leur rend Raymond…
(Rires dans la salle…)

Bonne journée à tous et LET’S GO MAVS !”

Voici comment ce qui est clairement l’un des trades les plus spectaculaires de cette saison 2014/2015 a donc vu le jour. Aujourd’hui, les Mavericks disposent donc d’un des plus beaux 5 majeurs de la ligue avec Rajon Rondo, Monta Ellis, Chandler Parsons, Dirk Nowitzki et Tyson Chandler. Leur banc s’est certes affaibli mais Rick Carlisle a plus d’un tour dans sa panoplie de coach et il n’est pas du tout impossible que ce bon Mark Cuban ne s’arrête pas là et tente de modifier encore son roster afin de le rééquilibrer. Décidément, ces Mavericks ont de plus en plus des allures de gros grain de sable à l’Ouest…


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