Les Lakers doivent-ils complètement tanker leur saison ? Vision cauchemardesque à L.A

Le 20 déc. 2013 à 16:30 par Bastien Fontanieu

16 titres de champions. 40 participations aux Finales de Conférence, en 65 possibles. Des légendes, des moments forts, et enfin : aujourd’hui. Comment vivre la nouvelle blessure de Kobe en cette fin d’année 2013, et le futur proche des Lakers ?

Au départ, le constat est aberrant. Les Lakers, tanker ? Connait pas. Depuis des décennies, la franchise dorée trouve toujours un moyen de se refaire, que ce soit avec l’arrivée d’un coach dominant, un transfert qui renverse la Conférence Ouest (coucou Pau) ou une Draft qui se montre peu à peu efficace (Kobe, Bynum). C’est ça d’habiter dans un gros marché. Même en pleine ère post-Shaq, les angels arrivent à proposer un niveau de jeu correct pour ne pas tomber dans le puits de l’Ouest, autour de Chris Mihm ou Smush Parker, ces héros du nouveau millénaire. On ne parle pas là du plus beau basket ayant été pratiqué sur les terres californiennes, mais suffisamment bien pour éviter l’infamie que leurs voisins Clippers ont su maitriser pendant des années. Seulement, comment réagir aujourd’hui, et surtout demain, en voyant l’état de l’équipe actuelle et cette nouvelle blessure qui vient refermer encore plus le couvercle sur la carrière de Kobe ?

Déjà, que les choses soient claires : avant même le retour du Mamba, la saison des Lakers ressemblait davantage au parcours d’un certain Michael Jordan chez les Wizards il y a 10 ans, sorte de documentaire sur un retour exceptionnel plutôt qu’au come-back d’une force majeure capable d’emmener elle-même son équipe jusqu’au titre. Non, on ne nous la fera pas. Les types qui ont parié sur les violets et jaunes en PlayOffs sont les mêmes qui avaient prévu la fin du monde en Décembre dernier. C’est un fait, et qui a été relayé dans la plupart des médias majeurs américains. Est-ce que cela fait d’ESPN des génies ? Certainement pas. Mais cela souligne un point qui a été fortement partagé cet été dans la planète basket : la saison des Lakers allait avoir pour attraction principale le retour d’une légende de notre sport pour notre plaisir commun, et non la bataille pour un 17ème titre historique. Du coup, comment peut-on imaginer les prochains mois d’animation dans la Cité des Anges, quand votre meilleur artiste est contraint à plier les gaules pendant quelques longues semaines de plus ? C’est la question que doit affronter Mitch Kupchak.

Car le General Manager de la franchise est à un croisement important de sa carrière. Après avoir offert au Mamba près de 50 millions de $ sur les deux prochaines saisons, ses perspectives de pouvoir retenir Pau Gasol, et surtout attirer du grand monde lors des étés 2014 et 2015, ont pris un bon coup. On ne mentionnera pas non plus la retraite dans l’ombre qui est en train d’être prise par Steve Nash, le peu de prospects à développer dans les coulisses hormis Nick Young et Xavier Henry, ou le manque de choix de Draft dans les années à venir. Les années…sauf 2014. Et c’est là que Kupchak doit saisir l’opportunité qui se présente à lui. Les Lakers pour gagner un titre prochainement, terminé. Voir Kobe progresser match après match, pareil. Que peut-il donc mettre d’autre en tête de ses directives, si ce n’est exploser la saison en cours et espérer que la Lottery accueille ses Lakers à bras ouverts ? Cela fait des semaines, des mois, même des années qu’on parle de la cuvée 2014 comme étant une des meilleures de l’histoire. De Parker à Wiggins, en passant par Randle ou Embiid, Exum ou les Harrisson, il y en a pour tous les goûts. C’est limite si on a failli zapper Marcus Smart, qui va démolir la compétition vu son niveau de jeu et sa maturité. Que peut-il donc y avoir de plus excitants pour les fans de la franchise, que de voir Kobe tenter son retour, aux côtés d’un des 5 meilleurs talents de la Draft, ce dernier prêt à recevoir les meilleurs conseils de la part d’une légende afin de prendre le volant des Lakers et les conduire à nouveau vers les hauteurs de l’Ouest ? On n’en profitera pas non plus pour vous rappeler par la même occasion la quantité de magouilles et autres supercheries que la Draft cache dans ses coulisses, et que pouvoir mettre Jabari Parker aux Lakers sonne comme du miel dans les oreilles d’Adam Silver. Ou plutôt comme un tiroir-caisse qui crache ses billets. Que faut-il donc attendre ? Doit-on se reposer à nouveau sur la capacité de coach D’Antoni à créer de bons résultats avec trois cacahuètes et une ficelle ?

La saison des Lakers est terminée. Elle l’était déjà sur un plan collectif sans manquer de respect au bon boulot de Mike D’Antoni, et elle l’est désormais sur un plan émotionnel avec cette nouvelle blessure pour Kobe. Deux chemins s’ouvrent donc aux Lakers : tenter d’accrocher les 10 meilleures places de l’Ouest en produisant le même bon jeu du mois de Novembre, ou exploser la saison en cours afin de mettre tapis sur le futur proche. Personnellement, la décision est vite prise. Apportez le tank.


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