Spurs – Wolves : le chef des loups était trop seul
Le 14 déc. 2013 à 05:08 par Giovanni Marriette
Quand Kevin Love sort un match référence, ce n’est jamais bien bon pour sa meute de Wolves puisqu’en général il est le seul à pouvoir mettre dedans face à une défense bien organisée. Ça n’a pas loupé cette nuit, le bonhomme était in the zone et nous a gratifié d’une soirée mémorable, notamment derrière la ligne. Mais en face se dressaient des Spurs avec un collectif autrement plus rodé, et c’est beaucoup plus efficace… Récit de la rencontre entre un one-man-show et l’Institution Spurs…
On s’attendait évidemment à voir un match offensif et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on en a jamais douté… Le premier quart offre déjà du run and gun a tout va avec déjà les prémices d’une soirée faste pour Love. 9 points 4 rebonds pour lui en 11 minutes, le tout agrémenté d’un touchdown pour Corey Brewer en mode carotte… Ricky fait le job coté Wolves alors que chez les Spurs, TP se charge de lui rappeler la teneur de l’histoire franco-espagnole… 30-27 après le premier acte, 12 minutes jouées up-tempo, on craint alors le pire pour des Wolves vite dépassés quand le starting five doit souffler un peu…
Le 2ème quart temps confirme les doutes du coté des Loups puisque les subs prennent rapidement un éclat sous les coups de vice de la French Connection des Spurs. Spin-move de Tony, feintes à la papa de Boris, pick and roll franco-français, il ne manquait cette nuit plus que Flo Pietrus pour compléter le tableau… Le même Pietrus qui n’aurait pas été de trop pour arrêter Kevin Love, planqué derrière sa be-bar pour démarrer son festival avec 2 nouveaux triples. Duncan en trailer supersonique (si, si) et Matt Bonner à 3 pts se chargeant de laisser Minny à distance à la mi-temps: 62/54.
Au retour de la collation Gatorade et choco BN, le n°42 prend les choses en main: on vous épargne les détails mais Kevin Love va balancer non pas 2, ni 3, ni 4 mais 5 ogives derrière la ligne pour porter son score longue distance à 7/7 à ce moment là! Pendant 7/8 minutes, absolument tous les ballons d’attaque passent par Love, intérieur comme extérieur, tous les Spurs se succèdent à se coltiner le barbu mais rien n’y fait, Love est dans une autre galaxie et permet aux Wolves de passer à leurs hôtes un 35/18 avec pommade s’il vous plait… En face c’est Kawhi Leonard qui maintient le navire à flot mais on sent à ce moment là que si la défense ne trouve pas de solution, ça sent le career high pour Love…
Oui mais voilà, comme souvent, le héros s’essouffle, trop seul, trop gourmand. Non pas qu’il arrête sa production, mais une légère baisse de régime va permettre aux Spurs de recoller. Des Spurs qui peuvent dire merci à leur papy Argentin qui va réchauffer la salle à lui tout seul à coup de pénétrations (que dis-je, de lévitations), de shoots à 3 pts en contre attaque et de LFS en mode zéro stress. Tony Parker se charge de gérer les affaires courantes et dépose à 2 reprises son copain Ricky histoire de faire respecter la hiérarchie. C’en est trop pour des Wolves qui abdiquent comme toujours les armes à la main, trop dépendants de leur star pour pouvoir inquiéter une top-team…
Score final 117-110, Kevin Love termine la rencontre à 42/14 avec un joli 15/27 aux shoots et un non-moins coquet 8/9 derrière la ligne. 18 points pour le gros Peko et 15 points 8 passes pour le petit Rubio… Coté Spurs, Tipi a beaucoup shooté mais beaucoup rentré (29 pts à 13/24), Tim Duncan s’est fait une soirée Jason Kidd avec une fiche à 12/14/8, Ginobili s’est rappelé ses folles années avec 20 pts et 9 caviars en plus de sa clutchitude. Enfin Boris a fait du Diaw (12/3/2) et Kawhi Leonard s’est offert un nouveau shootout (19 pts à 8/11).
Les Spurs restent du coup solidement ancrés dans les hauteurs de la Conférence Ouest alors que Minnesota reste scotché dans le ventre mou avec un bilan à peine équilibré. Les Wolves ont intérêt à filer au dodo puisqu’il seront en back-to-back-to-back demain à Memphis et dimanche à Boston alors que les Spurs retrouveront Stephen Jackson et ses nouveaux copains dimanche soir au Staples Center.