Qui, pourquoi, comment? Les dessous du Hall Of Fame
Le 08 sept. 2013 à 10:17 par Giovanni Marriette
A l’occasion de l’intronisation du Glove au HOF, on a essayé de déterminer si, oui ou non, un joueur devait etre décoré de l’Ordre Suprême… Les avis resteront sans doute contradictoire mais certains points restent cependant à débattre…
Il existe depuis toujours des institutions intouchables telles que le Prix Nobel, l’Académie Française et toutes sortes de clubs plus ou moins “privates”. La Grande Ligue ne déroge pas à la règle en intégrant chaque année (ou pas, selon son bon vouloir) de nouveaux arrivants au Hall Of Fame. Depuis plusieurs années, et encore un peu plus tout récemment, les différents acteurs de la la sphère NBA se divisent quant à la crédibilité et au bien fondé de cette distinction. Entre guéguerres enfantines et vrai débat, tentative de décryptage à la sauce TrashTalk…
Mis en place en 1959 avec l’intronisation par exemple de notre père à tous James Naismith ou du légendaire pivot old shool Georges Mikan, l’institution basée à Springfield non loin de Boston (si vous n’avez jamais visité le musée c’est le moment) ouvre ses portes chaque année aux joueurs(ses), coaches, dirigeants ou même arbitres ayant marqués l’Histoire du B-Ball Outre-Atlantique. Si certains critères de sélection sont connus (5 ans entre la fin de carrière et l’intronisation, 25 ans de coaching ou d’arbitrage), le mode de sélection reste inexorablement subjectif.
C’est là que le bat blesse…
Chez TrashTalk, on s’est intéressé, non pas à des cas particuliers, mais à une réflexion dans son ensemble, en tentant d’analyser les différentes “performances” pour rentrer au Panthéon du Basket…
LES TITRES:
Pour cette catégorie de joueurs, l’équation est moins simple qu’elle n’y parait… Faut il accorder plus de crédit à un Robert Horry bagué 7 fois sans jamais réellement avoir été l’option n°1 de sa Franchise, ou alors à un Kevin Garnett, statistiquement dans l’Histoire, Top 20 pts et rbds all-time, mais titré à une seule reprise? Faut il préférer Horace Grant, soldat de l’ombre mais multi-titré dans les 90’s, à Chauncey Billups, capitaine de route et âme des Pistons champions 2004, qui plus est réputé par delà les frontières comme le gentleman ultime des parquets? Est-il plus important d’apposer sa signature en bas des Box-scores plutôt que dans la mémoire collective? Subjectivité quand tu nous tiens…..
Ensuite nous viennent d’autres énergumènes,
LES MONSTRES STATISTIQUES:
Ceux là représentent peut-être la catégorie la plus identifiable (les chiffres restent). Seul critère à prendre en compte selon nous: LA DURÉE De ce fait, concentrons nous sur des joueurs en haut des Tops durant toute leur carrière, et pas seulement au scoring. Le fait d’avoir dominé statistiquement (même outrageusement) 2, voire 3 saisons ouvrirait la porte à toutes sorte de phénomènes du style Gilbert Arenas… NO WAY!!! C’est là qu’apparaissent des joueurs au palmarès pas forcément joli-joli mais couverts de distinctions individuelles en tout genre comme Big Ben, A.I., et en projection, des joueurs comme Chris Paul, Rajon Rondo où Dwight Howard. Car oui, un joueur à 12 passes où 14 rebonds en carrière, même sans titre, DOIT intégrer le HOF, ses stats signifiant qu’il a dominé la Ligue à titre individuel quoiqu’on en dise… On pourra toujours arguer qu’un D-12 bénéficie d’une période de vache maigre au poste 5, on pourra toujours mettre en avant son coté dilettante et ses caprices de starlette, il ressortira toujours comme LE pivot dominant 2.0 (n’en déplaise à Andris Biedrins…). Idem pour un joueur comme Steve Nash, pionnier puisque 1er non-américain MVP, 5 fois meilleur passeur NBA et garant d’un jeu rapide et flashy, identifiable à souhait durant des années. Toujours en se projetant dans l’espace temps, on retrouvera sans doute un jour dans la liste un joueur comme Anthony Davis, parti pour prétendre, à minima, à une carrière statistiquement monstrueuse.
LES PIONNIERS:
En soit, cette catégorie de joueurs est la moins concrète de toutes. Pour en faire partie, un joueur se doit d’avoir marqué la Ligue, mais autant sur le parquet qu’en dehors des salles.C’est là qu’on peut sans problème faire la comparaison entre un joueur comme Drazen Petrovic (intronisé en 2002), contraint à une carrière NBA beaucoup trop courte pour les raisons que l’on sait, et un T-Mac ayant dominé individuellement la NBA pendant plusieurs saisons, mais dont l’aura n’aura jamais dépassé le cap du simple basket, au contraire du Petit Mozart, essentiel dans les 90’s pour l’ouverture de la NBA sur le monde. Le simple fait de considérer Petrovic comme l‘un des joueurs les plus efficaces et talentueux de l’Histoire mérite que sa place ne soit pas remise en cause. Au contraire d’un T-Mac qui, s’il fut des années durant le modèle de toute une génération, aura disparu des radars de l’Histoire aussi vite qu’il y était apparu et çà j’en prends le pari… Dans cette famille à part, on devrait retrouver des joueurs, pas forcément toujours titrés, mais ayant représenté un genre, une nation, une entité bien à part sur la planète basket. Des joueurs comme Arvydas Sabonis (également l’un des principaux garants de l’ouverture de la NBA en plus d’être un génie…) ou encore Toni Kukoc (premier européen multi-titré et l’un des all-around player les plus doués de l’Histoire) se doivent ainsi d’être intégrés au crew des Hall Of Famers.
En bref s’il est impossible de dégager un règlement bien clair pour pouvoir accéder à la distinction suprême, il est cependant possible de cibler des critères à respecter afin d’éviter aux premiers venus des se voir un peu trop beau… La seule obligation étant, à mon sens, d’avoir apporté quelque chose de nouveau, concret ou pas d’ailleurs, au jeu et à son évolution…
Mais à n’en pas douter, chacun apportant son grain à moudre, ce débat a de grandes chances de rester ad vitam eternam sujet à controverse, qu’on le veuille ou non…
On en reparle dans 10 ans?