Preview des Sixers 2018-19 : jusqu’où le Process peut-il aller ?

Le 12 oct. 2018 à 13:06 par David Carroz

Sixers Philadelphie
Source image : nba on tnt

SI on attendait des progrès chez les Sixers l’an dernier, la saison a dépassé les espérances avec en particulier un très beau sprint final. Un retour en Playoffs, un premier tour de passé et une défaite face à des Celtics certes diminués mais drivés de main de maître par Brad Stevens plus tard, c’est le temps de la confirmation pour Philly, emmené par son duo de jeunes stars Joel Embiid et Ben Simmons. La nouvelle étape du Process est en cours.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : Wilson Chandler, Zhaire Smith (Draft), Mike Muscala, Landry Shamet (Draft), Shake Milton (Draft)
  • Ils ont prolongé : Amir Johnson, J.J. Redick
  • Ils sont partis : Richaun Holmes, Justin Anderson, Timothe Luwawu-Cabarrot, Marco Belinelli, Ersan Ilyasova

Pas de révolution cet été. Si les fans on éventuellement cru que LeBron James pouvait rejoindre la Cité de l’Amour fraternelle, c’est finalement du côté de celle des Anges qu’il a posé ses valises. Étonnamment, les autres gros poissons n’ont jamais été liés avec insistance à la franchise de Pennsylvanie et le principal renfort est venu de Denver, avec l’arrivée de Wilson Chandler qui jouera sa contract year pour les Sixers. Autre bonne nouvelle, la prolongation de J.J. Redick, celle d’Amir Johnson étant plus anecdotique – voire surprenante – étant donné son faible rendement l’an dernier. Attention cependant, les départs de Marco Belinelli et Ersan Ilyasova qui avaient donné un sacré coup de boost en fin de saison dernière par leur expérience n’ont pas forcément été compensé, sauf si vous considérez Mike Muscala au niveau du Turc. Dernier point, on guettera l’impact défensif du rookie Zhaire Smith drafté avant l’arrivée – la promotion – d’Elton Brand au poste de General Manager.

Effectif pour la saison 2018-19

  • Meneurs : Ben Simmons, Markelle Fultz, T.J. McConnell, Landry Shamet, Demetrius Jackson (two-way), Shake Milton (two-way), Jonah Bolden
  • Arrières : J.J. Redick, Furkan Korkmaz, Jerryd Bayless
  • Ailiers : Robert Covington, Wilson Chandler, Anthony Brown, Zhaire Smith
  • Ailiers-forts : Dario Saric, Mike Muscala, Jonah Bolden
  • Pivots : Joel Embiid, Amir Johnson, Norvel Pelle

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

On repart sur les mêmes bases que l’an dernier avec un cinq majeur qui ne bouge pas, Ben Simmons ayant prouvé qu’il avait la carrure pour driver l’équipe au poste de meneur, ce qui permet à Dario Saric de débuter les matchs en 4 pendant que Robert Covington joue sur l’aile. Le vétéran J.J. Redick assure la grosse menace extérieure pendant que Joel Embiid est intouchable dans la peinture. Il devra assurer une grosse charge tout en préservant son corps, car derrière lui c’est un peu le néant avec un Amir Johnson très limité. Idem au poste d’ailier-fort car Mike Muscala n’est pas non plus une assurance tout risque. Le reste du banc est plus intéressant entre Wilson Chandler, Markelle Fultz et T.J. McConnell qui devraient pouvoir booster la second unit. Attention cependant, il n’est pas impossible de le sophomore glisse dans le cinq de départ pour laisser Redick arroser en relais. Sur ce point, Brett Brown a le choix.

Question de la saison : comment les jeunes vont répondre ?

On l’a déjà rapidement évoqué, mais les départs de Belinelli et Ilyasova qui avaient donné un coup de boost énorme sur la fin de la saison sont une grosse perte pour les Sixers. Alors certes, Wilson Chandler vient apporter une touche d’expérience supplémentaire, mais le manque dé vécu pourrait être préjudiciable aux troupes de Brett Brown. L’an dernier déjà, ils pêchaient par fois par inexpérience sur certaines rencontres, et la série face aux Celtics a prouvé que la jeunesse était aussi synonyme de lacunes. On va donc voir au cours de la régulière si le voyage en Playoffs a permis au groupe de prendre de la bouteille – ce qu’on mesurera entre autres avec leur capacité à éviter les pertes de balles inutiles – avant de valider les acquis en post season. Avoir du potentiel, c’est bien, l’atteindre avec maturité, c’est mieux.

Candidat sérieux au transfert : Robert Covington

Robert Covington

Il est le meilleur défenseur extérieur des Sixers. Son contrat reste relativement bon marché quand on voit ses qualités et le prix des 3 and D dans la Ligue. Mais l’an dernier, Robert Covington a complètement raté ses Playoffs. Aujourd’hui, les Sixers veulent continuer de grandir et franchir un palier supplémentaire. Est-ce que le fidèle RoCo sera encore de la partie en 2019 ? Avec la menace de Wilson Chandler sur son poste de titulaire, la franchise de Pennsylvanie pourrait être tentée de tester la valeur de leur ailier pour ajuster leur roster ou s’offrir un peu plus de cap space pour l’été prochain. S’il n’est pas encore clairement sur la sellette, cela pourrait bien bouger.

Candidat sérieux pour la surprise : Markelle Fultz

Markelle Fultz

Certes, voir un mec qui a été first pick à la Draft cartonner ne serait pas une grosse surprise. Mais comme on n’a guère pu s’enthousiasmer sur l’arrière la saison dernière puisqu’il a eu le droit au traitement classique de l’année blanche ou presque que les Sixers réservent à leurs rookies, on se demande ce que l’ancien de l’Université de Washington va nous proposer. Avec Ben Simmons et Joel Embiid qui vont prendre un maximum de lumière, il pourra avancer plus sereinement et être l’élément qui va exploser et faire grandir encore Philly. Reste à trouver son rôle, puisque Ben Simmons semble s’être tranquillement installé à la mène. C’est certainement en sixième homme qu’il va devoir briller, et on pourrait bien le voir envoyer du sale sur la ligne arrière en sortie de banc ou alors venir prendre la place de J.J. Redick dans le 5. Du moins si son shoot est réparé.

Meilleur et pire scénario possible

  • Déjà impressionnants l’an derniers, Ben Simmons et Joel Embiid montrent encore des progrès et tirent toute l’équipe dans leur sillage. Avec l’arrivée de Wilson Chandler, ils envoient Covington aux Wolves contre Taj Gibson – seul vestige des TimberBulls, Butler ayant lui aussi été tradé et Thibs étant passé à la compta prendre son chèque avant de pointer à Pôle Emploi – pour posséder un vrai back-up dans la peinture, avec un cadeau de l’expérience en plus. Markelle Fultz explose les second units adverses et les Sixers bouclent l’exercice avec 58 wins, soit deux de moins que les Celtics qu’ils affrontent en finale de Conférence. Mais l’avantage du terrain concédé leur est fatal lors du Game 7 perdu au TD Garden. .
  • L’an dernier n’était qu’une parenthèse dorée pour le physique de Joel Embiid qui se passe une bonne partie de l’exercice à l’infirmerie. Si Ben Simmons confirme tout le talent aperçu, il est bien trop seul pour les ambitions aiguisées des Sixers, même si Dario Saric se démène pour soutenir le sophomore. Markelle Fultz n’a toujours pas apprivoisé son nouveau geste au tir et son irrégularité ne lui permet pas d’être influent sur la durée. L’Est restant moyen, les Sixers arrachent la huitième place pour se faire sweeper au premier tour des Playoffs par les Celtics. .

Pronostic de la rédaction :  56 victoires –  26 défaites

Un beau tir groupé dans la rédaction avec un bilan allant de 54 à 57 victoires, soit une légère progression par rapport à l’an passé. Il faut dire qu’il va falloir confirmé l’énorme bond en avant effectué et que franchir un nouveau palier ne se fera pas en un claquement de doigts. Peu importe, tout le monde s’accorde à dire que les Sixers seront dans le wagon de tête à l’Est avec une équipe fun à mater. Le facteur X sera Markelle Fultz. S’il apporte ce qu’on est en droit d’attendre d’un first pick, attention les dégâts.

Un nouveau séjour en Playoffs est le minimum pour Philadelphie qui va se batte pour avoir l’avantage du terrain le plus longtemps possible durant les joutes printanières. La lutte sera intense avec les Celtics – pour le retour au sommet d’une belle rivalité – mais aussi les Bucks et les Raptors. Entre 1 et 4 pour Philly ? Allez, on se mouille avec la seconde place.