Bilan de l’été des Los Angeles Clippers : l’ère Lob City est révolue, 2019 est un point d’interrogation

Loin de la hype de leur voisin de palier, les hommes de Doc Rivers avaient tout de même deux ou trois mois pour réfléchir à leur avenir. Quelles décisions prendre, quelle stratégie mettre en avant, sans faire de bruit les soldats de la cité des anges ont avancé leur pion dans un but bien précis. Alors, ça a donné quoi du côté des Clippers ? Zoom sur les emplettes à Los Angeles sur le Summer 2018.

Tout cramer ou tout tenter, telle est la question qu’on a envie de poser. En un an, les Clippers ont tourné la page Lob City avec une froideur impressionnante, bazardant Chris Paul et Blake Griffin en fermant les yeux avant de laisser DeAndre Jordan retourner avec son ex texane. Cependant, en agissant ainsi, la franchise californienne ne s’attendait pas forcément à voir un groupe compétitif naître, sous les ordres d’un Doc survolté et les applaudissements de fans passionnés. Que faire ? Péter ce groupe pour rester dans un plan de reconstruction majeure, ou bien continuer à y croire en ajoutant des fines pièces ici ou là ? Face à ce duo de questions, les Clippers ont semble-t-il trouvé une sorte de solution.

ILS ONT BOUGÉ
DeAndre Jordan, Austin Rivers, Sean Kilpatrick, Willie Reed, Tyrone Wallace, C.J Williams

On parlait de la fin d’une ère, c’est aussi la fin d’un duo entre un fils et son père. Bye bye Austin et sa dernière année de contrat, le rejeton du Doc s’en va vers Washington où il ira faire ami-ami avec John Wall. En échange, les Clippers ont trouvé quelqu’un capable d’assurer un minimum à la place de DeAndre Jordan, l’homme qui a – s’il-vous-plaît- joué le plus de matchs avec le maillot de la franchise dans sa riche histoire. Les autres départs ne sont pas si pénalisants que cela, des têtes facilement interchangeables avec des joueurs soit plus talentueux soit plus expérimentés. La vraie perte est évidemment au poste de pivot, car au-delà de ses stats ou de ses coupes de cheveux funky, DeAndre restait DeAndre. Donc un mec qui était là depuis ses débuts, et qui va porter d’autres couleurs pour la toute première fois de sa carrière. Le vide laissé n’est pas immense, mais il se vaut aussi bien sportivement qu’émotionnellement.

ILS ARRIVENT
Marcin Gortat, Shai Gilgeous-Alexander, Jerome Robinson, Mike Scott, Luc Mbah a Moute

Alors qu’on aurait pu s’attendre à un énorme chantier façon rasage intégral à Los Angeles, les Clippers ont décidé de la jouer finement en offrant à Doc Rivers le genre de mix qu’il aime. C’est-à-dire ? Des vétérans capables de contribuer dans son système, des jeunes à développer et sur qui gueuler, le tout en récupérant les pièces de la saison dernière. Il n’y a donc pas de star au programme, pas pendant encore quelques temps, et il n’y a pas eu de coup de poker lors de la Draft. Attachés à leurs deux gros picks, les managers ont décidé de miser sur Shai et Jerome, un duo intéressant qui va avoir potentiellement du mal à s’imposer en première année mais pourrait se régaler à l’avenir. Le vrai bonheur, celui discret mais ô combien précieux, c’est probablement celui d’avoir retrouvé Luc Mbah a Moute après un an à Houston. La case du daron qui met des tartes au petit et fera tout pour son équipe, elle est validée les yeux fermés.

L’AVIS DU BANQUIER

Lou Williams conservé, Avery Bradley conservé, Milos Teodosic conservé, Montrezl Harrell conservé, autant on peut froncer les sourcils sur cet enchaînement de décisions compte tenu du carrefour stratégique mentionné en préambule, autant il n’y a pas grand chose à redire sur la gestions des sous dans ce coin de Los Angeles. Peu de contrats lourds, peu de prolongations long-terme, c’est propre et léché et cela met surtout un point d’orgue sur l’été prochain qui pourrait être aussi spectaculaire que décisif : 47 millions seulement garantis, les Clippers seront au centre de l’attention avec une enveloppe aussi large sur le papier. La question sera bien évidemment de savoir que faire de garçons comme Bradley, Tobias Harris, Gortat, Wes Johnson, Pat Beverley ou Boban Marjanovic, mais ce n’est pas la priotié du moment. Tous ces gars doivent jouer, et bien jouer pour obtenir leur chèque, donc c’est toute l’équipe qui devrait potentiellement en profiter… à moins que les transferts ne s’enchaînent.

NOTE : 5/10

Tu perds ton pivot titulaire et de level All-Star, t’es forcément dans la mouise. Mais même si les Clippers ont dit au revoir à DeAndre Jordan, les opérations réalisées autour de ce départ ont réussi à équilibrer la note, sans feu d’artifice. Des rookies intéressants qui ont été draftés, des vétérans sérieux qui ont été rapportés, des joueurs à l’aise qui furent prolongés, et tout ça sans dépenser trop de sous ? C’est plutôt clean. Maintenant vient la position de chacun sur l’affaire qui créera de nombreux débats à l’avenir, la décision de conserver Doc Rivers. Bon prof, sacré leader, le coach mérite de continuer aux Clippers, mais difficile de comprendre aujourd’hui quelles sont les intentions derrière ce choix : on ne le saura que plus tard.