Défenseur de l’Année 2017-18 : est-ce un blasphème de considérer Embiid dans la course au titre ?

Le 03 déc. 2017 à 18:19 par Bastien Fontanieu

Joel Embiid
Source image : NBA League Pass

Après une présentation effectuée ici le mois dernier, on termine 2017 avec un premier vrai coup d’oeil sur la course au titre de Défenseur de l’Année. Rudy Gobert blessé, de nouvelles têtes émergent et vont tenter de s’asseoir confortablement sur le trône de cette course très intense.

Bien évidemment, les mentions honorables doivent être ajoutées pour ne pas oublier de saluer le formidable travail effectué par ces soldats sur ces quatre dernières semaines de compétition. Des joueurs comme Anthony Davis, Thabo Sefolosha, Kentavious Caldwell-Pope, Kristaps Porzingis, Jimmy Butler, Pau Gasol et tant d’autres.

Stats arrêtées au 3 décembre.

PlaceJoueurBilan du mois

10°

Giannis Antetokounmpo
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Il garde sa place dans le Top 10 par sa simple capacité individuelle à pouvoir éteindre n’importe quel être humain quand il le désire, mais c’était pas évident de maintenir Giannis dans ce groupe. Poussé par pas mal de monde, le Freak est loin de dominer une équipe étouffante (15ème de la Ligue), et c’est notamment ce qui a joué dans les récentes résultats irréguliers des Bucks. Mais tout ça peut être aisément envoyé par la fenêtre quand on voit son quasi 2-2 défensif (1,8 interceptions, 1,8 contres de moyenne), et sa couverture terrifiante en contre-attaque. Demandez à Lillard et McCollum ce qu’ils pensent de l’envergure du type.

Jusuf Nurkic
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Il n’est pas fondamentalement surdoué. Il n’est pas parfait sur ses rotations. Il n’est pas non plus ultra-dominant sous ses arceaux. Mais si Portland est une des meilleures défenses de toute la Ligue sur ce début de saison, c’est pour un tas de raisons dont le rôle merveilleux donné à Nurkic. Loin d’avoir peur du contact, Jusuf monte sur quiconque et rattrape assez bien les erreurs de ses coéquipiers. Les quelques kilos perdus cet été se ressentent dans ses couvertures, tout ça pour une équipe qui pointe actuellement à la… troisième place de toute la NBA en efficacité défensive. Ajoutez une 22ème place personnelle en Real Defensive +/- et vous avez le Nurk en neuf.

Hassan Whiteside

Dire qu’il est huitième alors qu’il est loin d’être au top, ça montre la marge du bonhomme. Hassan a les genoux en compote, il vient d’ailleurs d’être mis au repos. Mais personne ne peut venir le chercher au RD +/- (1er de la NBA) et son impact sur le Heat est indéniable : 8-6 en sa présence, 3-5 sans lui, une défense qui reste Top 12 en étant tournée autour de lui. Ce sera d’ailleurs intéressant de voir les prochaines rencontres en son absence, même si on imagine assez bien Erik Spoelstra se bouffer les doigts pendant qu’on gratte ces lignes.

Otto Porter
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C’est un travail collectif qui permet à Washington de rester dans le tiers des meilleures défenses de toute la Ligue. Sauf qu’au moment d’honorer qui que ce soit, vous voulez prendre qui ? Marcin Gortat ? Gilbert Arenas ? Certes, Bradley Beal a son mot à dire, et le banc a ajouté sa valeur dans la production globale de la défense des Wizards, mais le canif numéro 1 reste Otto Porter, et sa récente montée en température a bien aidé son équipe. On attend encore mieux, encore plus, car il peut aller chercher les cadors du circuit avec ses statistiques avancées individuelles (19ème en RD+/-).

Draymond Green
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Non, ce n’est pas Kevin Durant qui va représenter les Warriors, malgré la folle moyenne de contres de l’ailier sur ce début de campagne. On aime les progrès de Durantula, par contre on ne bouscule pas une hiérarchie du jour au lendemain. Draymond reste Draymond, donc le capitaine des Dubs, donc le ministre de leur défense, donc capitaine de la 6ème meilleure muraille de la Ligue, donc 7ème de la Ligue en RD+/-, donc le tenant du titre qu’il faut respecter un minimum. Petite demande ? Un mois de décembre étouffant, histoire de réinstaller la hiérarchie et rappeler que bibi est podium du soir au matin.

Luc Mbah a Moute
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James Harden et Chris Paul peuvent bouffer toute la couverture médiatique souhaitée, il suffit de mentionner les lettres L, R, M, A et M pour que Mike D’Antoni soupire de joie. En récupérant le Camerounais dans sa défense, le coach des Rockets a vu ses ratings augmenter et le second unit devenir insupportable à jouer. Déjà que le cinq était violent, maintenant tu rajoutes un Luc infernal sur ses couvertures quotidiennes ? Houston est la 5ème meilleure défense actuelle de la Ligue, Mbah a Moute est 12ème en RD+/-, et en 27 petites minutes de jeu il fait le taf de trois personnes. Dur de gratter plus de places, mais jusqu’ici c’est du très lourd pour les Rockets. PS : Capela, Tucker et Ariza valident.

Paul George
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Quel toupet ! Il arrive à OKC et nous fait gentiment passer Andre Roberson pour un défenseur de seconde zone. On abuse, certes, mais qui n’a pas encore vu l’impact défensif de PG à OKC sur ce début de saison ? L’irrégularité offensive de l’ailier a beau avoir inquiété du monde, sa défense est au top sur ce début de saison. Monstrueux à plusieurs reprises dans son rôle de pot de colle lisant parfaitement les lignes de passes, Paulo est sans aucun souci le leader du cadenas collectif situé dans l’Oklahoma. Et avec un Thunder 4ème de toute la Ligue en efficacité, on doit féliciter le nouveau pour son adaptation. Ceux qui doutent, allez voir le match contre Golden State.

Avery Bradley
Bradley Beal, Devin Booker, Kyrie Irving, Russell Westbrook, Victor Oladipo,… On ne joue même pas depuis deux mois que Bradley a déjà un tableau de chasse assez affolant. Les plus gros clients du circuit sont passés entre ses mains et ont terminé la soirée tête baissée sous la douche, car l’abnégation du pitbull a fini par impacter leur jeu. Des Pistons qui peuvent le remercier car globalement c’est pas la joie (14ème), et c’est d’ailleurs ce qui l’empêchera certainement de viser plus haut. Tant que Detroit ne montre pas plus de régularité défensive, au moins au niveau de son arrière, AB devra se contenter de regarder les grands dominer la course. Triste, car le garçon est majestueux en pression tout-terrain.

Al Horford
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Nope, pas demain qu’on va bouger Al Horford du podium. Pas tant qu’il est le patron de la meilleure défense de toute la NBA. Pas tant qu’il arrive concentré chaque soir, et s’occupe de différents types de joueurs. Pas tant que ses statistiques avancées sont aussi vertes que son maillot (16ème en RD+/-). Alors certes, on a la récente mixtape d’Andre Drummond en tête et c’est ce qui empêche de donner ce number one spot à Big Al, mais quel taf depuis le début de saison. Et dans une course qui favorise souvent les garçons généreux en statistiques, on doit se lever pour applaudir un copain juste excellent, tous les soirs, dans sa zone. Le boss donne à Boston.

Joel Embiid
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Comme le titre de ce classement l’indique, c’est plus une question qu’une affirmation. Si Gobert était sur deux jambes, on verrait les choses différemment. Mais avec une course un peu plus ouverte et des Sixers qui cartonnent, est-ce si insolent que cela ? Philly a la 9ème défense de toute la Ligue, Joel est 10ème en Real Defensive +/-, et 6ème de la Ligue en contre. La simple présence d’Embiid change la donne défensivement pour les Sixers, eux qui comptent sur le combo mobilité-kamikaze du géant pour effrayer les adversaires. Il en fait, des conneries par séquence, mais si on peut lui donner ce spot sur un mois on le fera : juste pour voir s’il va confirmer derrière.

Prochain checkpoint lors de la première semaine de janvier, avec trois monstres qu’on espère retrouver toujours en tête et des copains qui continueront à vouloir squatter le podium derrière eux.