Daryl Morey remet en cause la pertinence du trophée de MVP : amertume, quand tu nous tiens…

Le 01 août 2017 à 15:29 par Fantine

Russell Westbrook
source image : youtube

Daryl Morey, s’est exprimé sur la toujours très débattue récompense de MVP et n’a pas mâché ses mots. Alors que son poulain James Harden a fini deuxième des votes, le GM des Rockets déplore l’absence de critères bien définis lors de l’élection, et principalement la non-prise en compte du nombre de victoires en saison régulière. Mauvais joueur… ou vraie interrogation? 

Le trophée de MVP est une récompense qui suscite de plus en plus de débats chaque année. Entre les “Curry MVP à l’unanimité, c’est n’importe quoi”, “LeBron devrait être MVP tous les ans” ou les “Harden s’est fait voler”, difficile d’accorder les violons de tous les fans de la balle orange, particulièrement à Space City. Trop souvent bon deuxièmes, James Harden et sa clique commencent en tout cas à se lasser de devoir applaudir, assis et tout en souriant, le joueur gratifié par the récompense individuelle de l’année. Alors qu’il nous a proposé deux saisons exceptionnelles (29 points, 8,1 rebonds et 11,2 assists pour 2016-17), The Beard a buté sur deux extraterrestres consécutivement qui ont bien compris ce que marquer l’histoire voulait dire. Après le premier MVP de l’histoire à l’unanimité, qui s’est tranquillement dit que planter plus de 400 trois points en une saison pouvait être fun tout en pétant le record des Bulls – blew a 3-1 lead derrière , oui oui on sait – c’est le marsupilami qui a estimé qu’une saison inoubliable en triple-double, c’était plutôt chouette. Ne vous dérangez pas pour nous les gars, faites votre life hein… Pourtant, malgré une moins bonne saison sur le plan collectif avec seulement 47 wins contre 55 pour le Texan, c’est bien la légendaire saison de Westbrook qui a été récompensée, de quoi faire grincer les dents de Papa Morey qui dénonce l’absence de critères clairs.

Je ne sais pas si c’est un bon processus. Les trophées décernés par les joueurs, les dirigeants ou les médias ont tous des points forts et des points faibles. On peut débattre de la nécessité de conserver les récompenses : je ne vois pas de bonne manière de le faire parce qu’il y aura toujours des problèmes.

Étant donné que le critère d’élection s’éloigne de la victoire, j’imagine que l’arrivée de Chris Paul ne va probablement pas accroitre les chances des membres de l’équipe.

Mauvais joueur, peut-être un peu, mais Daryl Morey pose le doigt sur une véritable interrogation intrinsèque à la récompense : quels doivent être les critères les plus importants pour être MVP ? Doit-on récompenser le joueur considéré comment étant le meilleur de la ligue ? Le meilleur joueur de la meilleure équipe ? Le joueur ayant le plus d’impact sur le jeu et le degré de dépendance d’une équipe à ce dernier ? A ces trois questions, plusieurs réponses peuvent être apportées : quand certains répondront LeBron pour la première, d’autres argumenteront que KD aurait dans ce cas pu mériter le trophée selon les critères de la deuxième tandis que les derniers affirmeront que Harden était le meilleur résumé de toutes. Parce qu’en effet, compte tenu des critères de victoire, de statistiques individuelles et d’impact sur le jeu, le barbu semblait légitimement cocher plus de cases que RussWest pour obtenir la statuette tant convoitée. Mais dans ce cas, Daryl Morey semble omettre de mentionner l’autre monstre texan, un poil plus défensif, qui a lui remporté 61 matchs cette saison en terminant deuxième de la Conférence Ouest. Bien présent dans la course au MVP, Kawhi Leonard n’est pas seulement le meilleur marqueur de sa franchise et le meilleur défenseur de la ligue – ex-aequo dirons nous, pas de jaloux- il est très clairement devenu l’âme de l’équipe depuis le départ de son père spirituel Tim. Bien plus discret que ses confrères, The Klaw souffrira peut-être du manque de hype et de marketing désormais nécessaire à un MVP, que le GM des Rockets semble dénoncer dans l’élection de Westbrook, alors qu’il est évident que que Fear the Beard est également avantagé par cette dynamique car il surfe plus sur la vague du style que le joueur des Spurs.

La question se pose bel et bien : le trophée de MVP 2016-17 a-t-il trop récompensé les statistiques au détriment de la performance collective? Seulement sixième à l’Ouest, le  meneur du Thunder n’aurait pas été en lice dans la course au MVP s’il n’avait voulu se prendre pour Oscar Robertson. Mais au diable les règles : il y a les textes et comment on les interprète. Lorsque l’on voit qu’un joueur échappe à toute rationalité sur les capacités physiques d’un être humain, le surnaturel l’emporte sur les critères établis. Au lieu de décrier la récompense de WhyNot, apprécions plutôt la chance que nous avons ces dernières saisons de voir des mecs comme Harden seulement finir deuxième, ou encore LeBron même pas sur le podium : ça en dit long sur le niveau des premiers. Dommage pour Daryl Morey et son poulain, ce sera pour l’année prochaine si les autres fous décident de se calmer un peu… mais rien n’est moins sur.

Amer, certes, mais Daryl Morey souligne très clairement dans son intervention l’approximation des critères choisis pour désigner un Most Valuable Player. Dans cet imbroglio entre performance individuelle et collective, production statistique et polyvalence, la récompense va certainement continuer à provoquer des débats sur la planète basket. Mesdames et Messieurs, à vos claviers. 


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