Profil Draft 2017 : John Collins, pas trop la pression quand t’es poste 4 et que tu sors de Wake Forest

Le 07 juin 2017 à 12:59 par Giovanni Marriette

John Collins
source image : youtube

Pour ceux qui pensaient qu’on allait vous offrir la biographie de celui qui marqua face au Brésil lors de la Coupe du Monde 98, on vous laisse vous diriger vers les copains de sofoot.com. Ici on parle basket et notre John Collins à nous mesure dans les 2m10 et change les ampoules au plafond sans avoir besoin d’un escabeau. On part tout de suite pour un nouveau profil complet en vue de la Draft du 22 juin, et aujourd’hui on se dirige vers Wake Forest, l’occasion au passage pour vous rappeler à quel point Tim Duncan est grand. Devoir de mémoire c’est fait, on revient de suite à nos moutons.

Profil

> Âge : 19 ans. Né un 23 septembre, comme Brandon Jennings et Ray Charles. Deux époques, deux héros.

> Position : Ailier fort. On verra dans quelques mois s’il est si fort que ça.

> Équipe : Wake Forest. Ah tiens, on connait un autre poste 4 pas vilain passé par cette petite fac de Caroline du Nord. Et un meneur de jeu aussi.

> Taille : 208 centimètres. Jamais deux sans huit. Ah bah non, ça ne marche pas.

> Poids : 102 kilos. Comme Danilo Gallinari, comme Harrison Barnes, comme Robert Covington.

> Envergure : 214 centimètres. C’est plus que la vôtre.

> Statistiques 2016 : 19,2 points, à 62,4% à 2 points et 74,5% aux lancers, 9,8 rebonds et 1,6 contre et 1,3 interception en 26,6 minutes.

> Comparaison : on a vu du Marreese Speights… et du DeAndre Jordan. On part donc sur Maryse Jordane.

> Prévision TrashTalk : autour de la quinzième place.

Qualités principales

# Il est en pleine progression… et il y a encore de la marge

7,3 points et 3,9 rebonds à son arrivée en NCAA, presque un 20/10 de moyenne dès la saison suivante. Résultat pour John ? Un trophée de MIP de l’ACC Conférence et Wake Forest qui retourne faire la bise à la March Madness pour la première fois depuis 2010. Sur un temps de jeu ramené à 40 minutes, l’intérieur natif de Palm Beach en Floride sort d’une saison à 28,8 points et 14,8 rebonds, plus que la très grande majorité des jeunes de son âge. Plus que la majorité des joueurs de NCAA d’ailleurs puisque Tonton Johnny a rossé toute la saison alors qu’il n’a même pas 20 ans. A voir un peu plus bas, mais la marge de progression du petiot est énorme, un constat qui fait sourire lorsque l’on met en parallèle son jeune âge, sa progression déjà effective et le taf qu’il reste à faire pour devenir un vrai joueur NBA. Une seule chose est sûre, le mélange de toutes ces données a de grandes chances de donner un résultat assez incroyable. Will see… mais ça sent bon.

# Intraitable au rebond

Des bras interminables en plus d’une taille plus qu’intéressante, un sens du placement doublé d’une énergie folle. Voilà les quatre raisons principales qui font que l’on souhaite bon courage aux adversaires de John Collins pour aller choper du rebond. Avec 5,6 rebonds offensifs par match sur un temps de jeu ramené à 40 minutes, John était cette année l’un des aspirateurs les plus efficaces du pays. Plusieurs observateurs le comparent d’ailleurs à DeAndre Jordan et si on peut allégrement troller en comparant les moves des deux hommes au poste (au nombre de zéro), la comparaison tient à quelques centimètres et kilos près. Un phénomène athlétique encore rustre en attaque et qui se sert de son physique pour dominer, c’est vrai qu’on a déjà vu ça quelque part… C’est en tout cas une franchise en mal de puissance sous les cercles qui devrait mettre le grappin sur Collins, à voir désormais s’il est capable de faire le job d’un Tristan Thompson ou s’il se transformera avec le temps en un espèce de Brook Lopez mais sans le tir. Première possibilité souhaitée, cela va sans dire.

# La puissance, dès qu’elle arrive, sent la rage, de vivre.

On en parlait un peu plus haut, l’avantage de taille et de force de John Collins a fait de lui une force de frappe assez hallucinante durant son année sophomore. Backdoor ou passe lobée, Johnny monte au cercle en deux temps et trois mouvements. Quand la prise de position est bonne ? Le relatif bon footwork du garçon s’associe à de gros appuis pour enfoncer son défenseur. Pas besoin de maîtriser le sky-hook ou autres douceurs puisque le simple fait d’être une sacrée bestiasse lui permet pour l’instant de se rapprocher du cercle sans encombres. A voir ce que ça peut donner chez les grands, mais Jean Collines a en tout cas le physique qu’il faut pour résister à de vraies joutes viriles.

Défauts majeurs

# Pas de garantie face à de vrais défenseurs

Si John a dominé une grande partie de sa saison, il en a relativement chié lorsque la concurrence s’est un peu élevé. Et si la concurrence ne fait pas peur à MHD, Johnny ne peut pas forcément en dire autant. En effet, le protégé de Danny Manning a connu ses deux pires sorties de l’année face à North Carolina et Florida State, deux gros programmes et deux grosses raquettes qui ont forcé Collins à shooter à 4/11 en cumulé sur les deux matchs. Défoncer des gamins pas trop costauds très bien, il va désormais falloir être capable de se faire violence face à de vrais défenseurs.

# Il lui faut vite un tir, il parait que ça sert

80% des points marqués par John Collins proviennent d’un périmètre allant d’un mètre à gauche du cercle à… un mètre à droite du cercle. En passant bien sûr par un mètre devant le cercle mais cela va de soit. Le tir à trois ou quatre mètres est maîtrisé, mais pour ce qui est de s’écarter un peu pour sanctionner il faudra passer quelques heures au gymnase. Dans les années 1990, faire 2m08 suffisait à dicter sa loi sans jamais sortir de la raquette. En 2017 ? Ca ne suffit même plus pour jouer pivot, ça ne suffit même plus pour jouer à l’aile chez les Warriors, et c’est encore trop petit pour jouer meneur à Milwaukee. Bref, John va devoir apprendre à tirer, car la NBA actuelle est ainsi faite, car on ne peut plus se cantonner aujourd’hui à quelques moves in the paint.

# Attention les fautes

Trois fautes par match (en 26.6 minutes), soit 4,5 sur une moyenne de 40 minutes. C’est trop, beaucoup trop pour un joueur qui désire peser dans la Grande Ligue… et non être appelé pour casser les avants-bras d’un Drummond ou d’un Jordan histoire de l’envoyer au lancer. Il faudra très vite apprendre à se gendarmer, à garder ses bras actifs mais de manière plus intelligente afin de ne pas tomber trop vite dans l’œil du cyclone arbitral. Certains NBAers sont payés pour faire des fautes et on fait la bise à Reggie Evans et Nazr Mohammed, mais John Collins vaut mieux que ça. Le petit en a conscience, les scouts le savent et bosseront sans doute là-dessus.

Conclusion

Un nouveau phénomène athlétique débarquera donc bientôt en NBA. Attendu entre la douzième et la seizième place le 22 juin, on gardera un œil très attentif sur ce gosse de 19 ans qui pourrait bien être l’une des sensations de la cuvée à venir. On parie ? Allez, on parie.

 


Dans cet article