Patrick McCaw, le rookie des Warriors, perpétue la tradition toute pétée du numéro zéro…

Le 19 oct. 2016 à 21:55 par Tarik

patrick McCaw
Source image : YouTube / Golden State Warriors

Hormis dans le basket, existe t-il une autre discipline où autant de sportifs choisissent de porter le numéro représentant la nullité absolue (en lui attribuant néanmoins une autre fonction) ? “Nan ma chewrie” répondrait Cristina Cordula.  Il faut se l’avouer, cette mode est bien chelou…

D’autres ont osé avant lui, mais on peut dire que c’est Gilbert Arenas qui l’a vraiment popularisé du temps où “l’Agent Zero” déboulait sur le parquet avec l’envie de braquer les filets adverses plutôt que ses coéquipiers. L’ancien joueur des Wizards (et des Warriors, tiens tiens), tout comme l’homme, était du genre fantasque et l’attitude revancharde qui l’avait amené à choisir ce numéro était assez légitime : Arenas avait choisi le zéro car les scouts lui prédisaient “zéro minute” en NCAA. Une fois en NBA, choisi au second tour, les mêmes prédictions resurgissent, Gilbert décide donc de le garder. En décrochant le MIP (trophée de la meilleure progression) dès sa deuxième saison, l’ancien d’Arizona avait justifié son choix. Pour les autres, c’est parfois tiré par les cheveux, à l’image de Patrick McCaw, qui a justement récupéré ce jersey de Golden State floqué du #0.

Le swingman rookie en provenance du Nevada (sélectionné en 38ème position par Milwaukee avant d’être envoyé à Oakland) explique ce choix en déclarant qu’il avait “zéro doute sur la possibilité d’aller en NBA et zéro crainte pour la suite”. Certains ressentent le besoin de se mettre en danger pour progresser et on doit reconnaitre que ceux qui adoptent ce numéro démontrent un trait de caractère susceptible de plaire à leurs employeurs. Car porter le zéro requiert une certaine dose de confiance en soi… ou d’auto-dérision, au choix. Il faut aussi rappeler qu’outre-Atlantique, le zéro se prononce fréquemment avec la lettre “o”. Laissant la possibilité de travestir sa fonction numéraire, par exemple, sur un maillot (le “0” devient alors pour certains une onomatopée admirative “Oooh” ou, grâce à sa forme circulaire, le symbole du ballon). Vous l’avez compris, comme pour le style vestimentaire (et le reste), les goûts et les couleurs ne se discutent pas longtemps. Dans tous les cas, ils sont aujourd’hui nombreux à le porter, notamment par certaines grosses pointures : Damian Lillard, Russell Westbrook, Kevin Love ou Andre Drummond. Tant que les performances suivent, tout cela reste anecdotique, mais qu’en est-il des joueurs qui proposent des performances poussant à prendre leur numéro au premier degré ? Le pionnier du genre, Gilbert Arenas (qui avait une vraie passion pour les clowns, no joke, son père en avait fait sa profession), doit quelque part sourire et se dire que les meilleurs blagues sont les plus courtes (même celles qui coutent 111 millions de dollars). Patrick McCaw, lui, s’ajoute de la pression à une première saison qui n’en manque naturellement pas, et devra rapidement prouver qu’il est digne d’une telle originalité.

On n’attend pas du rookie des Warriors qu’il rentre des shoots en se retournant les bras levés avant que la boule ne fasse ficelle, comme le faisait Gilbert (Curry et Durant s’en chargent) mais s’il pouvait obtenir un temps de jeu qui excède dix minutes (ce qui n’est pas gagné) dans l’armada historique qui lui sert d’équipe, ça serait déjà pas mal. Avec tous ces zéro (ne parlons même pas des double zéro de Spencer Hawes ou Aaron Gordon, là on dépasse l’entendement) la NBA a des airs de Looney Tunes… La Ligue devrait peut être sévir. Et vous, vous êtes pour ou contre ?


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