Machine à records : il y a 55 ans, Wilt Chamberlain démarrait une (autre) série inhumaine

Le 19 oct. 2016 à 22:51 par Tarik

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Allons droit au but : Wilt Chamberlain, seul monstre ayant préservé la quasi totalité de ses records malgré le passage de Michael Jordan, restera à jamais intouchable. À moins de revoir les règles (ligne à quatre points et autres frivolités du genre) on ne voit pas comment un autre joueur pourrait dominer statistiquement à ce point le jeu… Focus sur une série qui aurait pu être titillée par d’autres, mais qui n’a jamais été rééditée.

La série en question s’étale sur deux saisons et commence lors de l’exercice 1961-62 (durant lequel Chamberlain finit à une hallucinante moyenne de 50,4 points par match) le 19 octobre 1961 précisément, et se termine le 19 janvier 1963. Cette série, qui n’a toujours pas été battue bien que, statistiquement, ne semble pas inhumaine, c’est celle du plus grand nombre de matchs consécutifs à 20 points ou plus. Pendant une saison et demie, Wilt a scoré au moins 20 points à chaque fois qu’il a enfilé son jersey, c’est-à-dire à 126 reprises de suite. Le second sur cette liste qui rend l’excellence presque banal n’est autre que lui-même : 92 matches consécutifs enchainés entre février 1963 et mars 1964, soit quelques jours après la fin de la première série citée plus haut. L’infatigable Oscar Robertson complète le podium avec 79 matches disputés à la même époque, entre octobre 1963 et octobre 1964, et après avoir posé la première (et unique) saison de l’histoire avec un triple-double de moyenne par match.

Alors oui, époque de mammouths (à la fois pour les records et l’ancienneté) mais pas si dépourvue de big men comme on le répète assez faussement. Les intérieurs de 2,06 mètres (donc assez grands pour défendre sur n’importe quel géant) ne manquaient pas vraiment. La différence, au delà de la technique, se faisait surtout physiquement, et là, effectivement, les athlètes étaient plutôt rares. Wilt était particulier, non pas parce qu’il faisait 216 centimètres, mais parce qu’il disposait d’une formidable dextérité, d’une mobilité et d’une détente hors-normes pour un gars de son gabarit. Il est bon de le rappeler, en ce jour anniversaire de cette série, tant les performances de “Wilt the stilt” (“l’échassier” surnom qu’il détestait) sont relativisées, voire carrément méprisées, à cause d’un prétendu avantage de taille “YaoMingesque” dont il aurait bénéficié. Tout comme “Big O” (qui était un “combo guard” avant l’heure), ces joueurs ne sont pas devenus des légendes grâces à leurs seules capacités physiques, mais d’abord par leur talent avec le ballon.

Petit bonus (parmi des dizaines et dizaines d’autres), qui écarquille encore un peu plus les yeux sur ces records improbables, avec la “série dans la série” : lors de ses 126 matchs consécutifs à plus de 20 points, Chamberlain a aussi claqué trois matchs de suite à plus de 60 points (67, 65 et 61, record toujours invaincu) et ceci juste avant… d’affronter les New York Knicks pour son match historique à 100 points.


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