Dubs’ way of life #5 : voir LeBron James battre les Warriors au buzzer et mourir tranquille

Le 13 févr. 2014 à 11:24 par Benoît Carlier

LeBron
Source image : NBA League Pass

Certains l’adulent, d’autres le détestent, mais une chose est certaine, LeBron James ne laisse jamais indifférent. Joueur complet capable d’occuper les cinq postes existants au basket, quadruple MVP et double champion NBA, à 29 ans The King est un élément incontournable de la Grande Ligue qu’on le veuille ou non. Des rues de San Francisco à l’Oracle Arena d’Oakland, TrashTalk revient sur une journée passée sur les traces de l’élu qui se terminera sur un tir de légende.

Il est 16 heures à San Francisco et la foule se tasse devant le Four Seasons Hotel sur Market Street. Mais que se passe-t-il ici demande un passant incrédule ? « LeBron is in town ! » répondent les autres d’une seule et même voix. Les joueurs sortent au compte goutte pour rejoindre le bus qui doit les mener à l’Oracle Arena, et tout le monde prend son mal en patience en attendant de pouvoir admirer “la bête”. Alors que le Birdman se permet un petit bain de foule au moment d’aller chercher un café et acheter un poulet-curry dans le Walgreens le plus proche, l’attente monte encore d’un cran autour du phénomène LeBron James. Quelques minutes plus tard, celui que tout le monde attend décide enfin de montrer le bout de son nez. Le plaisir sera de courte durée. Bandana sur la tête et écouteurs bien enfoncés dans les oreilles, le MVP marche à vive allure et se contente d’un geste furtif pour saluer la foule.

« Lebron is in town baby ! »

Place au game maintenant ! Un premier constat s’impose, les tuniques du numéro 6 sont omniprésentes à Oakland malgré les quelques 4 153 kilomètres qui nous séparent de Miami Beach. LeBron James est populaire, c’est un fait. Et si ses haters sont nombreux, ses fans le sont au moins tout autant. Lors de l’échauffement déjà, il nous gratifiera de quelques unes de ses dernières créations pour faire monter la salle en température. L’Oracle Arena, qui n’en n’avait définitivement pas besoin, donnera de la voix de la première à la dernière minute et offrira un accueil chaleureux à celui qui a presque fait multiplier le prix des tickets par quatre le temps d’une rencontre. Dès l’entame, LBJ en donne au public pour son argent en collectant 11 points dans le seul premier quart-temps dont un premier dunk retentissant. Le MVP est déjà impressionnant de réussite, et dégage une aura qui dépasse le cadre du simple jeu. À la mi-temps, LeBron James et le Heat sont devant (57-46), et donnent la sensation de pouvoir accélérer à tout moment. C’est ce que les Floridiens feront au retour des vestiaires en décidant d’appuyer sur la nitro pour prendre un avantage de 21 points au milieu du troisième quart-temps. Ne sachant plus où donner de la tête, les Warriors sont écrasés par le rouleau-compresseur de Miami. La menace provient de toute part, et LBJ est aux manettes pour s’offrir un nouveau dunk mémorable nous faisant regretter sa décision de ne pas participer au Slam Dunk Contest de samedi prochain.

Mais comme toujours, on en a désormais l’habitude, Golden State se lançait dans une remontée infernale grâce aux bombes lâchées à longue-distance par l’inévitable All Star, Stephen Curry (29 points, 7 passes et 5 rebonds). Dans une atmosphère indescriptible digne des plus chauds palacios grecs, les hommes de Mark Jackson renaissaient littéralement, si bien qu’ils reprenaient l’avantage en tout début du dernier acte (85-84), passant ainsi un 31-9 aux visiteurs. Le public était conquis, assistant à un scénario de match parfait qui promettait une fin haletante. Elle n’y manquera pas.

S’il faudrait probablement trois tomes de Balzac pour retranscrire la dernière minute de cette rencontre de manière exhaustive, elle peut être résumée ainsi. Dans les grands moments, ce sont les grands hommes qui assument leurs responsabilités, dans le money time, c’est donc dans le duel LeBron James vs. Stephen Curry que se jouera la rencontre. En donnant l’avantage aux siens 108-107, avant d’assurer le lancer franc ensuite, The Human Torch pensait avoir fait le plus dur à 14,6 secondes du buzzer final. Mais, comme contaminé par les vapeurs des Splash Brothers, The King écrivait sa légende d’un tir limpide derrière l’arc, sur la tête d’un Andre Iguodala impuissant. 111-110, la messe était dite.

Plus qu’une simple victoire, LeBron James s’est hier offert l’une des plus belles performances de sa carrière grâce à un match complet (36 points, 13 rebonds, 9 passes) dans lequel il a également fermé quelques bouches qui donnaient Kevin Durant MVP depuis quelques semaines déjà. Le Floridien a su prouver que sa passivité dans le money time était une époque désormais bien révolue et qu’il faudra plus que jamais compter sur son Heat pour remporter un Three Peat historique. Nul besoin de vous préciser qu’après avoir vécu une telle expérience, les 19 563 chanceux présents au stade hier soir  peuvent maintenant mourir avec le sentiment du devoir accompli.

Source photo et vidéo : Benoît CARLIER – TrashTalk


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