Dan Majerle : le blanc qui savait sauter

Surnommé “Thunder Dan” pour ses dunks violents qu’il assénait sur toutes les défenses de la ligue pendant les premières années de sa carrière, Dan Majerle a laissé, en 14 saisons (de 1988 à 2002) une belle empreinte sur les parquets NBA. L’empreinte d’un joueur que peu d’observateurs et de fans croyaient capable de s’imposer et qui fit, finalement, une carrière très remplie.

Et oui, à part Cotton Fitzsimmons (Coach des Suns de 1988 à 1992), personne ne voyait un avenir NBA pour cet arrière blondinet à gueule d’ange. D’ailleurs, le coach avait prévenu les fans de Phoenix qui avaient hué Thunder Dan quand il fut choisi à la draft :

“Vous allez être désolés et vous sentir honteux d’avoir hué ce jeune joueur.”

Le numéro 9 des Suns – ce numéro a été retiré à Phoenix depuis sa retraite – allait vite donner raison à son entraîneur. Du haut de ses 198 cm, Majerle était un des poste 2 les plus athlétiques de sa génération capable d’aller postériser n’importe quel défenseur, capable de finir toutes actions par un lay-up acrobatiques. Ses dunks rageux et puissants (“Thunderous dunks”) faisaient le bonheur de tous les fans de basket et notamment ceux de Phoenix qui, bien évidemment, l’adoptèrent quasiment instantanément. Des milliers d’entre eux lui envoyèrent même des lettres d’excuses pour ne pas avoir cru en lui dès le premier jour.

Soit titulaire, soit dans un rôle de sixième homme, Majerle jouait beaucoup de minutes. Il était infatigable et, en plus, il faisait le spectacle. Dans ses meilleures années, au début des 90’s, il fut trois fois All-Star (1992, 1993 et 1995) et deux fois élu (1991 et 1993) dans la All-Defensive Second Team car Majerle n’était pas qu’un simple “slasher” à la peau blanche, il était un défenseur très solide, un bon rebondeur pour son poste et un shooteur extrêmement efficace derrière, même loin derrière la ligne à 3-points (37% en carrière).

En 1993, il fut non seulement le joueur qui a joué le plus de minutes en Playoffs mais il fut également le joueur à tenter et à réussir le plus grand nombre de tirs primés aussi bien en saison régulière (167/438) qu’en playoffs (54/137). Et pendant les splendides Finales de 1993, Thunder Dan était le chien de garde attitré d’un Michael Jordan injouable mais cela ne l’a pas empêché de rendre des feuilles bien bien noircies des deux côtés du terrain. Visez plutôt, Thunder Dan sur 6 matchs de Finales NBA c’est : 17,2 points à 44,8% dont 43,6% derrière l’arc, 8,2 rebonds, 3,7 passes, 1,3 interception et 2,2 contres par match ! Pas mal pour un gars qui s’était fait huer à son arrivée dans la Ligue !

Après huit années en tant que joueur à Phoenix, une à Cleveland et 5 à Miami, Dan Majerle est revenu à la maison en 2008 en tant que coach assistant (de 2008 à 2013). De manière assez surprenante, il n’a pas été nommé head coach après le licenciement de Lindsey Hunter alors que le vestiaire semblait le plébisciter. Il officie désormais en tant qu’entraîneur pour l’université de Phoenix (Grand Canyon) peut-être en attendant son tour à la tête des Suns…