Le Boston Garden : l’ancêtre de toutes les salles actuelles

A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction le Massachusetts et plus particulièrement Boston, pour une visite guidée du Boston Garden qui accueillait les Celtics entre 1946 et 1995.

La fiche

  • Nom actuel : Boston Garden
  • Anciens noms : Boston Madison Square Garden
  • Adresse : 150 Causeway Street
  • Ville : Boston, Massachusetts
  • Date d’ouverture : 17 novembre 1928
  • Date de fermeture : 28 septembre 1995
  • Démolition : mars 1998
  • Capacité : 14 890 personnes
  • Propriétaire : Boston and Maine Corporation, puis Linnell & Cox et enfin Storer Broadcasting
  • Surnom : The Garden
  • Successeur : TD Garden depuis 1995

Histoire

The Garden était l’une des premières salles omnisports à voir le jour. Apparue le 17 novembre 1928 sur Causeway Street dans le centre-ville de Boston, la salle a d’abord été occupée par les Bruins (hockey sur glace) avant d’accueillir la Green Team en 1946. Pour un prix de 4 millions de dollars, c’est Tex Rikard (et non il ne vient pas du Sud de la France) qui dessine les plans de l’arène. Voulant une proximité avec les boxeurs, il fait en sorte que chaque spectateur soit assez prêt du ring car initialement cette enceinte était pensée pour accueillir des combats de boxe. C’est d’ailleurs avec cette particularité que les équipes de la ville seront très dures à jouer. Par exemple dans les années 1980, les Celtics perdent seulement trois matchs à domicile sur deux saisons consécutives.

Pour le premier match des hommes en verts, le 5 novembre 1946, les Chicago Stags débarquaient en ville pour tenter de gagner un deuxième match consécutif. Menés par un excellent Max Zaslofsky et ses 28 points, Chicago s’imposera au Garden sur le score de 57 à 55. A cette époque, personne d’entre vous n’était né (quoi que…), ce qui explique sans doute que vous ne connaissez pas le joueur cité ci-dessus. Les fans de l’époque avaient à disposition 14 890 places assises et les places coûtaient en moyenne 20 dollars sur cette période. Concernant le parquet, celui qui est devenu célèbre n’est pas l’original. En effet le terrain sur lequel piétinait Larry Bird et compagnie est arrivé en provenance de la Boston Arena en 1952. Le logo situé dans le rond central n’était autre que celui de l’époque à savoir l’irlandais avec le ballon sur l’index, la seule différence étant qu’il n’y avait pas autant de couleurs qu’aujourd’hui, composé alors uniquement de blanc et de vert.

Etant une enceinte multifonctions, les concerts et les rencontres sportives se passaient le témoin pour un total de près de 120 événements par an. Concernant le basket, la salle a vu bons nombres de manifestations sportives, le NCAA Frozen Four de 1972 à 1974, les All-Star Games de 1951, 1952, 1957 et 1964 ainsi que les nombreuses Finales NBA, 19 fois au total. Merci Bill Russell. A propos des records établis, c’est Kevin McHale qui scora le plus de points avec 56 unités face aux Pistons le 3 mars 1985, la légende Bob Cousy détient le record de passes décisives avec 28 caviars face aux Minneapolis Lakers le 27 février 1956 alors que l’homme le plus bagué de l’histoire, Bill Russell, goba 51 rebonds contre les Nationals de Syracuse un soir du 5 février 1960. Niveau records, on a vu plus facile à casser parce que là… Bon courage !

Meilleur souvenir au Boston Garden

Vous devez savoir que les Celtics sont les gars les plus titrés de l’histoire de la NBA et si vous ne le saviez pas, c’est chose faite. Il y a donc une multitude de moments à partager avec vous, le career-high de Kevin McHale, les nombreuses Finales NBA victorieuses et autres. On espère que vous êtes prêts à voyager dans le temps car pour le coup on va faire un bond très lointain, c’est parti. Nous sommes en avril 1962, les NBA Finals viennent de commencer et nous retrouvons une confrontation qui est et sera assez récurrente dans l’avenir… Vous avez compris, Boston fait face à Los Angeles et l’on ne parle pas des Clippers. Le Game 1 n’est pas très serré et le collectif des Celtics viennent à bout des Angelinos avec sept joueurs à plus de 12 unités. Le duo d’ancêtre Jerry West et Elgin Baylor se réveillent dans la deuxième manche, inscrivent 76 points pour s’imposer face aux 93 points du trio Bill Russell – Bob Cousy et Tom Heinsohn dans un match ultra serré, les Purple and Gold faisant la différence dans le dernier quart-temps. On vous la donne en mille, la série est très disputé et est d’ailleurs reconnue pour être l’une des plus belles Finales jamais disputées.

Les victoires s’échangent comme une balle de ping-pong et nous voilà donc au Game 7. Boston vient d’arracher cette ultime manche en Californie et est déterminé à ramener un titre devant son public. Dans une lutte acharnée, les deux équipes se retrouvent à égalité au bout de quatre périodes. C’est parti pour une overtime en Game 7 ! Elgin Baylor sorti pour six fautes, les Celtics en profitent et s’imposent 110 à 107 lors de ce match historique. La star du soir ? Mesdames et Messieurs, Bill Russell, auteur de 30 points à 8/18 aux tirs dont 14/17 aux lancers-francs accompagnés de 4 passes décisives et… 40 rebonds ! Son coéquipier Sam Jones n’aura pas démérité puisqu’il inscrira 27 points, a contrario de Bob Cousy qui passera au travers de son match avec seulement 8 points à 3/13 aux tirs. Les Lakers peuvent clairement avoir des regrets lorsqu’on voit la performance de Baylor avec ses 41 pions et 22 rebonds alors que son coéquipier le Logo scora 35 points. Avec toutes les rencontres en Finales entre ces deux franchises, la série de 1962 reste l’une des plus belles de l’histoire.

Pire souvenir au Boston Garden

Si les Lakers et les Celtics sont les deux franchises les plus titrées de l’histoire c’est parce qu’elles côtoyaient très souvent les Finales, s’affrontant pas moins de 12 fois ! Alors bien entendu, les deux équipes ont connu des bons et des mauvais souvenirs. Retour sur l’un des pires des verts et blancs. On remonte à nouveau dans la DeLorean mais cette fois direction les NBA Finals de 1985 opposant les Celtics aux… Lakers. Bah oui, qui d’autre ? Les deux équipes finissent avec les deux meilleurs bilans de la Ligue et n’éprouvent aucune difficulté pour gravir les échelons et arriver à l’ultime série. Les deux camps sont en mode cyborg et veulent ramener un énième titre à leur franchise. Lors du Game 1, les hommes du Massachusetts s’imposeront 148 à 114 et tout le monde pense que la série est déjà pliée. Kareem Abdul-Jabbar sonne la rébellion en scorant 30 points, accompagnés de 17 rebonds et 8 caviars lors de la deuxième manche afin de revenir à égalité.

La série est enfin lancée, enfin c’est ce que l’on croit. Le troisième match sera encore un blowout mais en faveur des Lakers cette fois. Boston gagnera un match sur les deux suivants et se retrouve alors dos au mur, à la maison, pour ce Game 6. La première mi-temps est hardcore, les deux équipes sont à égalité au bout de 24 minutes, aucun joueur ne se démarque assez pour pouvoir donner un pronostic sur la fin du match. A la sortie des vestiaires Magic et sa bande appuient sur l’accélérateur et mettent une dizaine de points d’avance dans les mirettes des pauvres Celtics, impuissants. Le quatrième sera tout de même géré par les Californiens, victoire au Boston Garden, coup de massue infligé à Larry Bird et McHale, auteurs d’une très bonne série. Malheureusement pour eux le Big Three des Lakers aura été tout simplement plus fort. Il fallait bien changer de champions de temps en temps, cela serait devenu trop rébarbatif pour les fans de la balle orange. Et le match est dispo en intégralité sur YouTube.

Game 6 of the ’85 NBA Finals was a classic 🔥@kaj33 helps break the game down at 8pm ET on NBA TV’s Film Room! pic.twitter.com/cwTXe00BOB

— NBA TV (@NBATV) April 16, 2020

Maillots retirés au plafond du Boston Garden

  • #1 : Walter Brown (fondateur de la franchise), le 17 octobre 1964
  • #2 : Red Auerbach (deuxième personne la plus importante de la franchise après Walter Brown), le 4 janvier 1985
  • #3 : Dennis Johnson, le 13 décembre 1991
  • #6 : Bill Russell, le 12 mars 1972
  • #10 : JoJo White, le 9 avril 1982
  • #14 : Bob Cousy, le 16 octobre 1963
  • #15 : Tom Heinsohn, le 15 octobre 1966
  • #16 : Tom Sanders, le 19 janvier 1973
  • #17 : John Havlicek, le 13 octobre 1978
  • #18 : Dave Cowens, le 8 février 1981
  • #19 : Don Nelson, le 15 décembre 1976
  • #21 : Bill Sharman, le 15 octobre 1966
  • #22 : Ed Macauley, le 16 octobre 1963
  • #23 : Frank Ramsey, le 17 octobre 1964
  • #24 : Sam Jones, le 9 mars 1969
  • #25 : K.C. Jones, le 12 février 1967
  • #32 : Kevin McHale, le 30 janvier 1994
  • #33 : Larry Bird, le 4 février 1993
  • #35 : Reggie Lewis, le 22 mars 1995
  • LOSCY : Jim Loscutoff, le 14 avril 1973

Palmarès au Boston Garden

  • Champions NBA (1957, 1959-1966, 1968, 1969, 1974, 1976, 1981, 1984 et 1986)
  • Champions de Conférence (1957-1966, 1968, 1969, 1974, 1976, 1981, 1984-1987)
  • Champions de Division (1957-1965, 1972-1976, 1980-1982, 1984-1988, 1991 et 1992)
  • Meilleur bilan : 68-14 (1973)
  • Pire bilan : 22-46 (1950)

La suite

La salle ferme officiellement ses portes le 28 septembre 1995 en raison de l’ouverture du TD Garden, salle actuelle de la franchise des Boston Celtics. Il sera d’ailleurs démolit en mars 1998. Le Boston Garden aura été le théâtre d’action d’une dynastie incroyable dans les années 1960 ainsi que d’une rivalité légendaire avec les Lakers, rencontrés si souvent en Finales dans des ambiances explosives.

L’amour envers cette salle était tel que les planches du Boston Garden ont été en partie vendues aux fans, le reste faisant partie intégrante du parquet actuel, sous les pieds de Jayson Tatum et compagnie, un bel hommage pour toutes les paires de converses qui sont passées par là.

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