Preview des Hawks 2015-2016 : impossible de faire mieux que la saison dernière… ou pas ?

Sortant d’une saison tout simplement magique l’an dernier, les hommes de Mike Budenholzer ont gagné en confiance mais aussi en réputation, ce qui leur imposera des équipes bien plus concentrées et averties cette année. De quoi faire couler le navire, ou très loin de ça : on fait le point sur ces soi-disant ‘Spurs de l’Est’.

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Difficile de savoir par où commencer, tant les surprises furent nombreuses. On pourrait parler de ce mois de janvier parfait, avec 17 victoires sans la moindre défaite, couronné par un titre de Joueur du Mois partagé par le cinq de départ local. On pourrait aussi évoquer ces 4 All-Stars envoyés à New York, une façon de féliciter ce collectif léché et surtout surprenant à domicile comme en déplacement. On aurait tout à fait le droit de dire que Danny Ferry aurait dû plomber l’année avec ses propos intolérables, ou bien le fait que sortir en boîte avec Pero Antic et Thabo Sefolosha n’est pas le meilleur des bons plans dans New York. Mais on préférera mettre l’accent sur un coach récompensé pour ses efforts, lui qui gérera le terrain et le management avec une solidité extraordinaire, offrant aux Hawks leur meilleure saison de l’histoire : 60 victoires, une participation à la finale de la Conférence Est, suivie par une grosse claque certes face à LeBron, mais une franchise ressuscitée et prête à construire sur un projet solide. Même les quelques rares fans d’Atlanta se battant sur des blogs depuis des siècles n’auraient pu prévoir un tel scénario. De la magie, tout simplement.

Résumé des transferts de l’été

• Ils arrivent : Tim Hardaway Jr, Tiago Splitter, ses finitions bien soft, Justin Holiday, Walter Tavares, la fanbase du Cap Vert.
• Ils s’en vont : Pero Antic, la fanbase de la Macédoine, DeMarre Carroll, Elton Brand, John Jenkins.

En gros et gras, bien évidemment, c’est le départ de Carroll vers Toronto qui retient l’attention des quelques curieux passant dans le coin. L’ailier fera les beaux jours des Raptors grâce à sa défense et son professionnalisme, mais ses demandes contractuelles étaient trop importantes. Au lieu de ça, Bud a préféré blinder Paul Millsap pour maintenir sa raquette, et a envoyé un texto à Popovich pour récupérer Splitter gratuitement. Un peu d’aide sur les ailes, un peu de matos à l’intérieur, cette intersaison n’est pas brillantissime et pousse de nombreux passionnés à voir les Hawks chuter, mais l’effectif est potentiellement plus complet. On vérifiera tout ça cette saison…

Effectif pour la saison 2015-2016

• Meneurs : Jeff Teague, Dennis Schröder, Shelvin Mack
• Arrières : Thabo Sefolosha, Kent Bazemore, Tim Hardaway Jr
• Ailiers : Kyle Korver, Justin Holiday, Lamar Patterson
• Ailiers-forts : Paul Millsap, Mike Scott, Mike Muscala
• Pivots : Al Horford, Tiago Splitter, Walter Tavares

En gras : les joueurs qui devraient probablement débuter les rencontres, au moins en début de saison.

Question de la saison : si les Hawks ne peuvent faire mieux, à quoi bon ?

Reproduire le même schéma que la saison dernière représentera une tâche herculéenne pour cette équipe, qui pourra difficilement finir avec 60 victoires une nouvelle fois. Entre l’effet de surprise évaporé et la disparition de DeMarre sur les ailes, on ne vous conseillera jamais assez d’annoncer que ces Hawks-là tourneront davantage autour de 50 rencontres remportées plutôt que 60. Cependant, ce n’est pas la régulière qui intéresse Budenholzer et son groupe mais bien les Playoffs, où ils seront là aussi très attendus. Timides face aux Nets, en quelque sorte chanceux face aux Wizards, les copains de Korver devront proposer nettement mieux que leur dernière aventure printanière qui s’est terminée par un sweep violent en finale de conférence. Mieux armée dans la peinture, plus expérimentée aussi, cette équipe devrait se glisser dans une nouvelle peau qui lui conviendra davantage sur le long-terme, en faisant sa saison en toute discrétion avant de monter en température vers le mois de mai. Cela tombe bien, il faudra au moins cela pour retenir un Al Horford en dernière année de contrat, lui qui a prouvé sa valeur once again en étant au coeur de la résurrection locale la saison dernière. Faire autant voire plus de 60 victoires ? Non. Faire mieux que leurs derniers Playoffs ? Possible.

Candidat sérieux au transfert : Mike Scott

Source : hispanosnba

Le mauvais mix, sur plusieurs plans. Bien que talentueux sur son poste grâce à sa capacité à espacer le terrain et à terminer certaines séquences avec autorité, le jeune intérieur est aussi capable de péter des plombs et réaliser des conneries aussi graves sur comme en dehors des terrains. Ses problèmes avec la justice cet été ont fait froncer des sourcils déjà bien bas après ses derniers Playoffs, sa teinture capillaire n’a rien arrangé en débarquant au camp d’entraînement. Bon bosseur, Scott est cependant dans une possible dernière année de contrat (non -garanti en 2017) et il a bien vu la même chose que nous dans son rétroviseur : Mike Muscala a gagné en temps de jeu, il défend mieux et peut tout aussi bien tirer à distance. Sachant que son profil est très apprécié dans la NBA actuelle puisqu’il représente le stretch idéal en sortie de banc, de nombreuses franchises se jetteront sur lui cet hiver.

Candidat sérieux à la surprise : Kent Bazemore

Source : japantimes

Face aux Cavs en Playoffs, ce fût l’un des seuls à bomber du torse. Face aux questions entourant le départ de Carroll, ce fût le premier à retrousser ses manches. D’abord cantonné dans un rôle de dynamiteur en sortie de banc sur quelques minutes de jeu, l’arrière a vraiment bossé son tir et reste d’une solidité défensive rare pour son jeune âge. Cela tombe bien, c’est exactement ce que recherche son entraîneur, Mike Budenholzer voulant faire de lui son nouveau chien de garde attitré dans son cinq majeur. Après tout, DeMarre est arrivé à Atlanta avec des statistiques bien pauvres et s’est fait un nom en deux saisons. Celle-ci pourrait-elle servir de déclic pour le sosie de Chance the Rapper ? Quoi qu’il en soit, sa bataille avec Thabo Sefolosha sera intéressante : moins expérimenté que le vétéran suisse, Kent a cependant montré qu’il pouvait parfaitement intégrer le cinq de départ. De petites statistiques en vue, mais un impact certain à venir.

Meilleur et pire scénario possible

• Meilleur scénario : Ils sont bien 4 à retourner au All-Star Game, et le départ de DeMarre Carroll est pallié avec justesse par un Budenholzer qui continue de montrer qu’il domine dans le coaching game. Ce dernier a justement droit à quelques belles surprises comme l’explosion de Justin Holiday et une saison complète de Sefolosha, mais par-dessus tout ce sont les dieux de la santé qui laissent une nouvelle fois les Hawks tranquilles. Après, ce sont les Playoffs donc on ne va pas demander les Raptors au premier tour, histoire de les sweeper avec Carroll en face, mais un retour en finale de conférence serait parfait pour jouer les yeux dans les yeux cette fois-ci, avec un Horford qui veut son contrat max sans le moindre doute : roll the dice, on allait oublier de préciser que la Philips Arena devient plus bouillante que jamais.
• Pire scénario : La triplette qui tue. Les blessures s’accumulent, l’absence de Carroll fait trop mal, et tout le monde grille le jeu de passes d’Atlanta. Du coup, la belle surprise de la saison passée devient la grosse déception de la suivante, avec un avantage du terrain bataillé jusqu’au bout et de histoires contractuelles qui commencent à chagriner Horford. Pire que tout, c’est une défaite en demi-finale qui fait régresser cette équipe au beau potentiel, car en plus de vacances plus tôt que prévues c’est le grand Al qui fait ses valises. La Philips Arena redevient déserte, Dennis Schröder a des envies d’ailleurs, bad trip chez Lil Jon.

Pronostic de la rédaction : 53 victoires – 29 défaites

Rien de bien surprenant dans ce bilan prévisionnel qui suit la tendance logique, en se basant sur l’été des Hawks. Il sera quasiment impossible de remporter autant de matchs en saison régulière, cependant certains chuchotent que l’équipe a une bien meilleure gueule pour jouer au printemps. Un cinq complémentaire, un banc plus complet, une simple blessure peut tout envoyer en l’air mais si tout le monde est en jambes début-avril : attention à la bête qui souhaite se venger de sa mauvaise finale en mai…

Source image : Rantsports